UNE DYADE DANS LA FORCE [ EN RÉÉCRITURE ]

𝟐𝟏. UNE PUISSANCE NAISSANTE

L'immense porte menant à la pièce personnelle de la Nouvelle Chancelière émit un léger bruit lorsque le général Poe Dameron s'y immisça. Celui-ci sentit le regard viscéral des deux gardes mirialans postés devant l'entrée. La pression déjà instaurée ne fit que s'accroître face à cet accueil glacial. La Chancelière, Chraali Tilthom, était une humaine à la peau aussi blanche que la nacre, aux longs cheveux blond platine tressés sous forme de couronne et à la paire d'yeux bleus glaciale. Dès lors de son élection, Poe avait immédiatement imprimé l'image de son visage de marbre, elle semblait imperturbable. Par ailleurs, il n'avait pas eu l'occasion de la rencontrer personnellement depuis ce jour de fête.

- Général Poe Dameron, je suis heureuse d'enfin vous rencontrer, s'exclama la femme d'un ton sec.

Parue d'une longue robe pourpre, elle ramena les pans de son vêtement à l'aide de sa main pour se lever de son siège.

- Chancelière Tilthom.

Le général se tenait droit, ses bottes bien ancrées au sol comme pour ne pas partir à la dérive. Cette femme avait quelque chose de déroutant, sa façon de s'exprimer, de se mouvoir, d'exhorter le peuple à la fierté et au courage. Elle avait été dûment choisie.

- Je vous en prie, asseyez-vous, l'invita-t-elle prestement.

Poe ne se fit pas prier. Ses paroles étaient des mots d'ordre. En tant que nouveau Général des Armées, placé sous le Haut Commandement de la fraîchement mise en place Seconde République, l'homme n'avait pas l'habitude de recevoir d'ordres et n'avait jamais réellement apprécié en recevoir de ce fait.

- J'ai entendu que votre femme allait bientôt accoucher, comment va-t-elle ?

La question le surprit fortement, il ne pensait pas Chraali Tilthom capable de telles mondanités, ni qu'elle s'intéresserait un tant soit peu à sa vie personnelle.

- Oui, cela est prévu pour bientôt. Ce sera un garçon, annonça-t-il avec un rapide sourire franc.

Depuis leur retour sur Ajan Kloss, Zorri s'était montrée conciliante. Il avait su se faire pardonner et rattraper les erreurs du passé. Il était l'homme le plus heureux qu'il soit.
La Chancelière lui rendit un semblant de sourire. Il sut expressément, qu'en effet, elle ne l'avait pas convoqué pour parler autour d'un thé et de biscuits. Cette dernière se rassit gracieusement, le regardant droit dans les yeux, caressant du bout des doigts le velours recouvrant son siège.

- Vous vous demandez pourquoi je vous ai fait venir, Général Dameron. On m'a fait savoir que la recherche d'informations concernant l'évasion de Kylo Ren n'avait guère avancé... Quant à celle de la Jedi Rey, rien n'a abouti non plus.

Poe sentit son cœur battre davantage, sa manière de débiter ses paroles étaient plus que perturbantes. Depuis le départ de Finn, dont le but était de rallier ses anciens frères et sœurs Stormtroopers à la Seconde République, garder le secret se faisait de plus en plus dur. Poe savait plus que n'importe qui que son départ pour d'autres horizons étaient aussi pour combler le vide qu'était l'absence de Rey. Il lui avait récemment révélé qu'il était sensible à la Force, qu'il aurait souhaité que Rey le forme et qu'elle reste à leurs côtés afin de pouvoir profiter de cette paix tant espérée. Il avait beau prétendre qu'il ne haïssait plus Ben Solo mais Poe avait appris à lire en lui. Il l'avait toujours soupçonné d'aimer secrètement la Jedi et ses sentiments semblaient s'être développés davantage lors de son départ prématuré. Il avait été déchiré à l'annonce du père de l'enfant de sa chère amie. Il ne mangeait plus et les traits fatigués sur son visage disaient tout de ses nuits. Il le voyait également chez Rose, la jeune femme semblait l'avoir deviné. Pauvre Rose, pensait-il. Elle, si douce et attentionnée n'avait osé dire quoi que ce soit à Finn. Il ne blâmait pas son ami non plus, l'amour était définitivement un concept douloureux et étrange. Finn ne supportait plus d'entendre le nom de son ennemi.