Chapitre 2

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"Aux étoiles qui écoutent, et aux rêves qui sont la réponse."
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-Un palais de colère et de brume-

Jeongin avait passé sa journée à lancer des regards en biais à Hyunjin en classe

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Jeongin avait passé sa journée à lancer des regards en biais à Hyunjin en classe. Peu importe le moment de la journée, il captait toujours son attention et le plongeait dans une contemplation sans nom. Jeongin aimait ce genre de moment dans ses journées, ils lui faisaient le même effet que lorsqu'il se replongeait dans une lecture passionnante.

Hyunjin c'était un peu comme un livre secret qu'il avait du mal à ouvrir parce qu'il passait seulement son temps à regarder sa couverture extérieur qui était splendide. Ce livre, il ne pouvait pas le toucher, ni même l'approcher, il se contentait de le regarder de loin et d'écouter ce que les gens voulaient bien lui dire à son sujet. En soit, regarder Hyunjin, le voir sourire et rire avec ses amis, le regarder se concentrer en cours de littérature et le voir faire du skate avec Jisung, ça convenait bien au plus jeune.
Personne n'était au courant qu'il était tombé amoureux de lui depuis presque deux ans, pas même ses meilleurs amis. Il savait pertinemment que si il leur disait, ils l'encourageraient à aller l'aborder, et il ne faisait pas mieux pour le cas de Felix, mais Hyunjin, c'était son endroit secret, son abri contre toute attaque extérieurs. Jeongin savait qu'il ne connaissait pas vraiment Hyunjin, il connaissait seulement ce qu'il voulait montrer aux autres mais il était sûr que Hyunjin cachait aux autres des merveilles de sa personnalité. Jeongin mourrait d'envie de tout connaître de lui, de savoir ce qui était capable de le faire sourire, ce qui l'effrayait le plus, ce qu'il aimait faire quand il était seul chez lui, quels étaient ses rêves, tout.
Mais Jeongin savait très bien que chaque personne dans ce monde avait besoin de garder un certain nombre de choses pour soit, pour se préserver de la négativité, d'avoir une petite place dans sa tête où l'on pouvait se réfugier, et il ne voulait pas détruire cet endroit de Hyunjin. De toute manière, même si par miracle il lui accordait la parole un jours, il ne saurait pas quoi dire, et il doutait fortement que Hyunjin soit attiré par les garçons.

Jeongin se dirigea seul vers son casier, écouteurs dans les oreilles. Ses deux amis avaient fini plus tôt que lui et ça le faisait un peu râler, il aurait lui-aussi voulu être chez lui, bien au chaud, pour continuer de dévorer son roman.
Comme pour son manque de courage envers Hyunjin, la vie était parfois injuste et il fallait seulement s'en contenter et faire avec.

Jeongin ouvrit donc son casier pour prendre ses cahiers et au moment où sa main se posa sur son cahier d'histoire, un petit bout de papier glissa de son casier pour venir voleter jusqu'au sol du couloir. Soucieux que ce papier soit à lui et qu'il ai noté quelque chose d'important dedans, Jeongin se pencha pour ramasser le bout de feuille.
Deux choses l'étonnèrent; premièrement la feuille était d'une couleur marron tirant sur le café, un peu comme les pages des livres vieux et usés. Deuxièmement, son prénom était marqué sur une des faces du papier, écrit par une typographie soignée et extrêmement douce. La première chose que fit le garçon, ce fut de regarder autour de lui pour tenter d'apercevoir qui avait bien pu lui laisser ce papier, même si il savait très bien qu'il ne trouverait pas la personne de cette manière, et puis tous les élèves vaquaient à leurs occupations et personne ne prêtait attention à Jeongin. Il déplia doucement le papier, non sans une petite palpitation au cœur. Au milieu de la feuille, toujours avec la même jolie écriture, se trouvait un poème.


Je craque et me déverse,
Les façons dont tu dis mon nom
Je craque et me déverse
Qui secoue les pensées dans ma tête ?
Je suis brisé maintenant
Je déborde sur ce sol d'automne
Orangé comme les malins animaux et comme la chaleur d'une étreinte
Je déborde de solitude sous ces étoiles qui écoutent ma plainte et de qui j'attends des réponses
Je craque et me déverse proche de l'étoile qui attire mes yeux

Jeongin resta figé au-dessus du bout de papier, est-ce que ce magnifique poème était pour lui ? Quelqu'un avait-il écrit ça en pensant à lui ? Le cœur de l'adolescent se mit à palpiter dans sa poitrine pendant que ses joues prenaient une légère teinte rosée.
Il relu le poème plusieurs fois de suite, se concentrant sur ce qu'il ressentait lorsque les mots prenaient sens dans son esprit, lorsque les sensations répondaient à sa lecture. Jeongin sentait son cœur se gonfler et devenir aussi léger qu'une plume, le poème mettait tous ses sens sans dessus dessous.

Au bout de sa sixième lecture du poème, il remarqua que les verbes conjugués au participe passé étaient au masculin, ce qui voulait dire que le poème avait été écrit par un garçon. Jeongin n'était pas bête, il avait très bien compris que ce poème était une sorte d'aveux timide et discret des sentiments qu'un garçon avait pour lui. Il avait comprit que l'étoile du dernier vers, c'était lui et que quelque part dans ce lycée, un garçon avait prit son courage à deux mains pour se livrer magnifiquement dans ce poème et le glisser dans le casier de Jeongin lorsqu'il n'était pas là, sûrement en classe d'ailleurs.

Jeongin ne pouvait s'empêcher de sourire, laissant au passage ses fossettes apparaître dans le creux de ses joues. C'était l'attention la plus mignonne qu'il avait reçu de toute sa vie. Quelqu'un lui avait écrit un poème, quelqu'un qui devait sûrement aimer lire et avec qui Jeongin pourrait partager sa passion. Ce garçon avait eu du courage, pas comme lui avec Hyunjin, c'était certain, et il saluait son admirateur secret pour cela.

Soudain, Jeongin sorti de son petit nuage et remarqua que les couloirs du lycée étaient maintenant vides, il avait sûrement raté son bus, mais tant pis, ce n'était rien comparé à la jolie découverte qu'il avait trouvé dans son casier. Il pouvait bien supporter de marcher un peu avant de rentrer se mettre au chaud. Il passa son sac sur ses épaules et sorti du lycée.

L'automne faisait qu'en fin d'après midi, le ciel s'assombrissait déjà et la lumière naissante de la lune faisait ressortir la nature qui perdait ses jolies feuilles. En pensant à la couleur des feuilles orangées, Jeongin repensa immédiatement au poème qui lui était destiné et eu un sourire. Il longea le lycée en marchant tout en regardant autour de lui avec un sourire qui irradiait son visage. Comme le matin même, une brise froide l'accompagnait pendant sa marche et s'insinuait doucement dans ses narines afin qu'il en respire pleinement les bien fais.
Jeongin était heureux, il était heureux parce que quelqu'un s'intéressait à lui et avait eu le courage de se livrer dans un poème complètement touchant, et pour Jeongin, c'était l'une des plus belles choses qu'il ai reçu dans toute sa vie. Sans pouvoir s'en empêcher, Jeongin ria. Il ria parce que le bonheur emplissait sa cage thoracique et qu'il ne savait pas comment l'exprimer, il avait envie de le crier sur tout les toits, de montrer au monde entier à quel point la vie pouvait être douce et accorder des moments de bonheurs intenses.

Il ne remarqua que trop tard qu'à quelque mètres de lui, se tenait un groupe d'amis qui le regardait curieusement. Jeongin perdit son sourire en voyant que le groupe d'ami de Hyunjin et Hyunjin lui-même le regardait, intrigué.
L'adolescent piqua un fard, serra le poème contre lui et marcha deux fois plus rapidement, pour fuir le regard de Hyunjin.
C'était la première fois que lui et Hyunjin échangeait quelque chose, alors oui ce n'était qu'un regard, mais Jeongin était sûr d'être passé pour un idiot à ses yeux et il s'en voulait pour ça.

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