Love Poem

Chapitre 16

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"-Rouvrez la fenêtre, toute grande ! Vite, pourquoi ne bougez-vous pas ?
-Parce que je ne veux pas vous faire perir de froid.
-Dites plutôt que vous ne voulez pas me donner une chance de vivre."
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-Les Hauts de Hurle-Vent-

Jeongin avait quitté le lycée après ce cours. Il avait gardé le silence pendant une longue heure, prétextant vouloir absolument se plonger dans ses maths.
Il avait mal à la tête, mal au cœur et l'esprit complètement renversé. Il ne pouvait pas croire ce qu'il pensait, c'était tout bonnement improbable. Hyunjin avait eu l'air de s'inquiéter de son état de santé et Jeongin avait fini par craquer et lui dire qu'il ne se sentait vraiment pas bien et qu'il préférait rentrer chez lui. Hyunjin s'était proposé pour l'accompagner jusqu'à chez lui, pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de soucis durant le trajet, mais Jeongin avait décliné sa proposition. C'était la première fois de sa vie qu'il ne voulait pas voir Hyunjin. 

Il avait besoin d'air et surtout de s'éloigner de tout le monde. Il ne supportait plus les bruits autour de lui, les couleurs devenaient bien trop violentes pour ses yeux et ses poumons avaient du mal à tenir le coup. Il était sorti en courant du lycée, abandonnant Hyunjin au fond d'un couloir sans lui donner plus d'explications. Le rosé ne se préoccupait pas vraiment de ce que pouvait ressentir Hyunjin, il devait d'abord trouver un moyen de se calmer et vite, sinon il allait étouffer. Seulement la dernière fois qu'il avait vécu un moment semblable, c'était Hyunjin qui l'avait calmé et qui lui avait tenu la main durant tout un repas. Penser à lui risquait d'aggraver les choses alors il préféra bloquer son esprit de toutes pensées et de se concentrer sur le trajet pour rentrer chez lui et ne plus jamais en sortir. 

Ses parents n'étaient pas encore rentrés et il savait qu'il devrait sûrement endurer un savon pour ne pas avoir assisté à un cours, mais Jeongin se voyait vraiment mal jouer au Volley Ball alors qu'il arrivait à peine à mettre un pied devant l'autre. Il réussi tant bien que mal à rentrer la clef dans la serrure de sa porte d'entrée  et de foncer dans sa chambre. Il ne voulait pas voir le reste de sa maison, ni le monde extérieur. Il voulait s'enfermer dans sa chambre et ne plus en sortir. Le monde extérieur était devenu soudain trop agressif pour le rosé et il n'arrivait plus à supporter les lieux publics.

L'adolescent laissa son sac tomber vulgairement sur le sol pendant qu'il s'enfermait dans sa chambre. Une petite vague d'apaisement se fit ressentir dans son cœur, il avait atteint la première étape.
Sa chambre, ou comme il aimait l'appeler, son sanctuaire de paix, lui permettait toujours de se calmer quelque peu. Cette pièce renfermait certes certain souvenirs tristes et peu joyeux de la vie du rosé mais également de souvenirs de bonheur intense et de joie sans limite. Pourtant ce jours-là, Jeongin n'arrivait pas à ressentir la moindre onces de bonheur ou de bonne humeur. 

Jeongin ne savait même pas si il était heureux d'apprendre ça ou non. Il venait de découvrir l'identité de son admirateur secret et c'était un peu tout ce qu'il avait toujours voulu depuis qu'il recevait les poèmes et maintenant il pouvait lui rendre le carnet, mais il n'avait jamais envisagé que son admirateur soit Hyunjin.
Si il ne se trompait pas, cela voulait dire que Hyunjin était amoureux de lui. Il se souvint de la lettre qu'il lui avait écrit où il lui disait qu'il préparait ce carnet depuis un an et qu'il avait peur qu'il ne l'intéresse pas. 

Ce ne pouvait pas être vrai, Hyunjin ne pouvait pas être amoureux de lui. Jeongin se dirigea vers son bureau et sorti la petite boîte dans laquelle il rangeait soigneusement tous les papiers qu'il recevait de son admirateur. Il les sorti tous et les ouvrit un par un, pour ensuite poser à côté le papier où Hyunjin lui avait écrit l'adresse de Jisung.
C'était indéniablement la même écriture. 

Est-ce que toutes les attentions venant de Hyunjin, montraient bien qu'il l'aimait ? La fête foraine, le soutient dans la cantine, la fois où il lui avait demandé une romance gay.
Seigneur, Jeongin réalisa qu'il avait flirté avec Hyunjin sans le savoir. Jeongin tenta de remettre ses idées en place, toute cette histoire n'avait pas de sens. Depuis qu'il le connaissait, le rosé voyait bien que Hyunjin était un garçon plein d'assurance, il n'hésitait jamais devant rien alors il ne pouvait pas être ce garçon timide qui lui envoyait des mots d'amour de peur d'aller le voir et de se faire rejeter. Ca, c'était le rôle de Jeongin, pas de Hyunjin. 

Pourquoi n'était-il jamais venu lui parler ? Jeongin ne l'aurait certainement pas repoussé et leur histoire aurait pu commencer.
Est-ce qu'il avait honte de craquer pour Jeongin ? Non, cela il refusait de le croire, Hyunjin ne pouvait pas avoir honte de lui, ça lui ferait bien trop mal.
Peut-être que ses amis ne savaient pas qu'il était attiré par les garçons et qu'il avait peur qu'ils l'apprennent ? Bien que ce soit triste, Jeongin préférait envisager cette option. Pourtant, malgré les preuves devant ses yeux et les nombreux éléments qui s'alignaient dans sa tête, Jeongin n'arrivait pas à croire que Hyunjin ai des sentiments pour lui, c'était trop improbable.

Le regard du rosé se posa sur le carnet marron dans un coin de son bureau. Avec douceur, il le prit entre ses mains et le releva devant ses yeux. Ce carnet appartenait à Hyunjin, et il voulait le dédier à Jeongin. Il devait sûrement être rempli de magnifiques déclarations d'amour mais Jeongin ne voulait pas l'ouvrir, encore moins depuis qu'il savait que Hyunjin en était l'auteur. 

Soudain, quelque chose glissa de l'une des pages pour venir se poser par terre. Reposant le carnet sur son bureau, Jeongin se pencha pour ramasser le bout de papier. Quand il l'eut entre ses mains, il remarqua que c'était du papier photo. Il la retourna et découvrit une photo de groupe de Hyunjin et ses amis. Ils étaient tous réunis dans la chambre d'un des garçons et Hyunjin était celui qui prenait la photo. Jeongin se dit qu'il ferait mieux de remettre la photo dans le carnet, et se rappelant que Hyunjin lui avait écrit que le carnet n'était pas fini, il se dit que l'ouvrir à la dernière page ne devrait pas poser de soucis. Lorsqu'il le fit, il vit qu'il y avait quatre écriture différentes dispersées au milieu de la page, et avant que Jeongin ne décide qu'il devait refermer le carnet, ses yeux étaient déjà en train de lire. 

Écoute, on sait tous que t'as du mal à montrer tes sentiments, mais je suis sûr que ça pourrait bien se passer si tu allais le voir et que tu lui disais ce que tu ressentais pour lui.
-Changbin

Si tu ne te sens pas prêt, ne te force pas, laisse le temps faire les choses et tout se passera bien.
-Chan

J'ai pas vraiment de position mais t'es quelqu'un de bien alors ça devrait marcher.
-Minho 

ÉCOUTE MOI BIEN, ÇA SE VOIT QUE JEONGIN EST AMOUREUX DE TOI AUTANT QUE CA SE VOIT QUE SON POTE BLOND CRAQUE POUR BINNIE, ALORS FONCE MON GARCON !
-Ji'

Une date était marquée en bas de la page, une date qui datait de plusieurs mois. Jeongin percuta que les amis de Hyunjin étaient au courant des sentiments qu'il avait pour Jeongin, et Jisung avait même remarqué que le rosé craquait pour lui. Cela voulait dire que toutes les fois où Jeongin avait été avec le groupe, ils étaient tous au courant et savaient tous que Hyunjin aimait Jeongin.
L'adolescent ne savait pas si il devait bien le prendre ou si il devait se sentir un peu honteux. Il avait donné tellement d'efforts pour que personne ne remarque qu'il l'aimait, et maintenant il apprenait que quatre personnes le savaient. En y réfléchissant bien, les seuls qui n'étaient pas au courant de toute cette histoire, c'était ses deux meilleurs amis. 

Jeongin sentit une vague de culpabilité l'engloutir. Il n'avait toujours pas trouvé la manière de leur parler de toute cette histoire, et maintenant qu'il savait que Hyunjin était son admirateur secret, l'histoire devenait à la fois plus simple mais aussi plus compliquée à raconter. Rien ne semblait plus avoir de sens et Jeongin se sentait perdu, il savait qu'il avait besoin de le dire à ses amis, mais pas ce soir. Ce soir il voulait quitter tous ces problèmes qui lui embrumaient l'esprit et le cœur.