Harry commença à paniquer quand il constata le lieu où il se trouvait. Et soudain, la réalité l'écrasait avec force.
Poudlard n'avait jamais existé. Ron, Hermione, Severus, toutes les personnes qu'il aimaient n'avait jamais existé. Il n'y avait pas de sorciers. Pas de magie. Pas de guerre. Pas de Voldemort. Pas de héros du monde sorcier. Ce n'était que le rêve d'un petit garçon de 11 ans qui aspirait à s'échapper de sa réalité. Harry Potter n'était et ne serait jamais qu'un enfant maltraité vivant dans un placard sous un escalier. Personne ne viendrait l'arracher à sa triste vie. Il n'était pas célèbre. Harry n'était rien.
Les larmes montèrent aux yeux de Harry alors que des tremblements parcouraient ses membres avec violence. Il étouffa ses hoquets de peur qu'on ne l'entende, se recroquevillant dans ses draps sales.
Il n'avait visiblement pas été assez discret car des coups retentissaient à la porte. Harry se renferma un peu plus sur lui-même, redoutant le châtiment qui l'attendait. La porte fut ouverte avec un bruit sec et les larmes de Harry coulèrent de plus belle.
Une main ferme se posa sur son épaule.
Mais contrairement à ce à quoi s'attendait Harry, elle n'était pas brusque ni violente. Non, la prise était étonnamment douce. Et la voix qui l'accompagna fit tressaillir Harry.
« Allez Harry, ne crois-tu pas qu'il est temps de retourner dans la réalité ? »
Harry se retourna brusquement, se demandant si son imagination ne lui jouait pas des tours. Avec effarement, il observa Severus qui s'était penché sur lui avec un demi-sourire. À la vue de Severus, la culpabilité et la douleur qui lui étaient associées revinrent avec une force brutale et Harry en eu la nausée. Le cou de l'aîné était barré d'un large pansement, tout comme ses mains. Et derrière lui, à la place du hall d'entrée de son oncle et sa tante, Harry pouvait entrevoir le même endroit d'un blanc immaculé où il avait parlé à Dumbledore.
Harry se demanda vaguement si Severus lui proposait de retourner dans la mort, bien qu'il n'avait aucune idée de comment il s'en était enfui. Après tout, c'était sensé. Dumbledore y était, Severus aussi visiblement et tous deux étaient morts. Pas morts, se rappela-t-il, puisqu'ils n'avaient jamais été que le fruit de son imagination. Alors pourquoi la main de Severus semblait-elle si chaude sur l'épaule de Harry ? Pourquoi le dégoût qui lui brûlait l'estomac semblait-il si vif ?
« Severus ? »
Fut la seule chose que Harry fut capable de murmurer avec douleur et surprise.
« Comment... ? Je croyais que je t'avais... Je, la gorge de Harry se noua.
- Viens avec moi Harry et je te promets que je t'expliquerai tout en détail. Mais il faut d'abord que tu sortes de ce placard tu ne crois pas ? (Nda : ALLEZ FAIS-NOUS TON COMING-OUT HARRY !) Il y a longtemps que tu n'as plus 11 ans. »
Severus lui tandis la main. Et malgré sa confusion extrême, Harry la prit sans hésiter, bien que ses doigts tremblaient légèrement. Parce que c'était Severus. Et qu'il le suivrait n'importe où. Même dans la Mort s'il le fallait.
La lèvre de Severus tressauta légèrement alors qu'il attirait Harry à lui, dans une étreinte douce et sécurisante et Harry se raidit. Harry ne se sentait plus aucun mérite face à un tel traitement. Severus tenta de ne pas trop s'enivrer du corps contre le sien, sachant pertinemment que cela ne durerait pas. Il avait adieu à son amour partagé avec Harry. Et Severus se tiendrait à sa résolution.
Severus referma la porte du placard et étendit Harry sur ce qui semblait être un lit tout aussi blanc que le reste, puisque Harry ne le distingua pas. Il sentit seulement le matelas sur son dos alors que des couvertures étaient rabattues sur lui et il eut immédiatement une irrésistible envie de dormir.