Jour J

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Chaque jour je pensais à Amalia, j'essayais de me rappeler du timbre de sa voix que je n'avais entendu que brièvement.
De la couleur exacte de ses yeux, de son parfum hypnotisant ...

Une chose est sûre, cette nana m'avait fait un sacré effet en très peu de temps et sans vraiment de raison. Le pire dans tout ça, c'est que je ne pouvais même pas me faire une réelle image d'elle à travers nos messages.
Car bien qu'ils soient quotidiens, ces échanges étaient vraiment brefs et ne m'avaient pas permis d'en apprendre vraiment plus sur la brune.
Du coup je me prenais la tête, perdu entre l'impatience de rencontrer cette mystérieuse fille et l'appréhension que nous n'ayons rien à nous dire !

Il n'a pas tort Nico, quand on branche une gonzesse en boîte, vu que le but c'est pas de parler... bah on s'prend quand même vachement moins le chou !

Jusqu'à aujourd'hui, je ne me suis jamais vraiment mis la pression pour une gonzesse. Je ne dirais pas que je suis le parfait beau gosse qui fait tomber toutes les nanas comme des mouches, mais je n'ai pas à me plaindre. Lorsque je n'ai pas envie d'être seul je trouve facilement une camarade de jeux, pour une partie de jambes en l'air. Évidemment, je n'ai pas eu que des plans cul, j'ai eu des copines.

Bon, ok, pas beaucoup et jamais rien de très long.

Le côté vie de couple à tendance à vite m'étouffer.

Mais quand même, j'ai essayé !

Et c'est d'ailleurs grâce au dernier essai en date, que j'ai fait mon grand retour au domicile familial. Pour le plus grand bonheur de mon paternel.

Après avoir tenté de vivre ensemble pendant un an, Lydie et moi avons fini par capituler. Nos modes de vie ne s'accordaient pas et nos attentes pour l'avenir non plus.

Lydie est du genre à rester tranquille à la maison, alors que moi j'ai besoin de voir du monde. Elle adore les chiens, alors que moi, ce sont les chats, elle est thé et moi café, confiture, moi Nutella, film d'amour, moi d'horreur... bref, vous avez compris le tableau.

Et puis un jour, elle a parlé d'avoir un enfant... pas maintenant, plus tard.... Mais, même plus tard... je crois que c'est là que j'ai compris. Il fallait stopper cette mascarade, et vite !

Un matin, j'ai décidé d'arrêter de fuir la vérité. Nous perdions du temps bêtement et je respectais assez Lydie pour ne pas la mener en bateau. Alors, nous nous sommes installés autour d'une table, elle devant son thé et moi devant mon café et nous avons discuté longuement.

Et puis, nous nous sommes juste séparés comme ça, sans cris, sans scandale, sans vaisselle éclatée.

Une séparation aussi chiante que notre histoire finalement.

Bref, je m'égare, tout ça pour dire que l'épisode pseudo drague dans un bar, accompagné de messages d'ado aux hormones en ébullitions, c'est pas franchement mon genre.

Et ce mardi matin, eh ben putain, je ne fais pas le malin.

J'arrive au taf, à la bourre comme d'hab. Mes collègues ont depuis longtemps lâchés l'idée qu'un jour je serai ponctuel et à part quelques vannes, ils ne m'en tiennent pas rigueur.

Après leur avoir dit bonjour, je me dirige directement vers l'accueil pour jeter un coup d'œil au planning sur l'ordi. Je suis complet, parfait, je n'aurai pas le temps de me prendre la tête à propos de mon rencard. Je clique sur le nom de mon pote, impec, il est blindé lui aussi. Il ne pourra pas trop me foutre la pression avec ses remarques bidon. Je quitte le logiciel et me dirige vers nos casiers à l'étage pour déposer ma veste.

Il me reste un dernier détail à régler avant de commencer la journée. Je sors mon téléphone et tape rapidement mon message.

Axel :

Mon AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant