Mon Ange

Mon Ange ⚠️ TW

Une fois ces quelques mots prononcés, je relève doucement la tête, fourrageant les doigts dans mes cheveux, la mâchoire tellement serrée, que je pourrais me faire péter les molaires. J’ose à peine regarder Amalia, persuadé qu’elle va prendre la fuite.
Puisque apparemment fuir c'est sa spécialité !
Ou alors, elle va passer en mode « dragon » et me cracher toute sa colère à la tronche. Mais, contre toute attente, la jeune femme plonge ses ambres dans mes yeux et dépose tendrement sa main contre mon biceps. La chaleur que ce geste provoque me percute instantanément.

T'es toujours mordu mec !

Le silence me paraît long, je suis décontenancé par cette réaction. J’observe mon bijou, toujours en attente de ma « sentence ».

Son regard est doux, mais grave, les traits de son visage sont très légèrement crispés, elle cherche comment se sortir de cette impasse.

– Tu as raison Axel. Je te dois des explications.

Ses yeux me fuient pour parcourir la pièce, je sens que cet aveu lui coûte. Tout cela ne semble pas simple pour elle. Mais je ne lâcherai pas, pas cette fois.
Elle fixe le bar de fortune lorsqu’elle reprend :
Allons nous chercher quelque chose à boire, tu veux bien ?

J’acquiesce, attrape la main d’Amalia toujours posée sur mon bras et l’entraîne à travers les corps peuplant l’endroit.

– Tu veux quoi ? Un whisky ?

La petite fossette habitant sa joue par moment se creuse et mon cœur s’emballe.

Putain, mais pourquoi elle me fait cet effet.

– Oui un whisky, merci.

J’attrape la bouteille de Clan Campbell et nous sert à chacun une bonne dose d’alcool.
Je tends son verre à Amalia et prends la bouteille de coca pour noyer le mien.

Je n’ai pas le temps de finir mon mélange que la brune se ressert.
Je pose un regard interrogateur sur elle.
Amalia, hausse doucement les épaules avec une délicieuse moue.

– J’ai besoin d’une petite dose de courage, se justifie-t-elle sur un ton désolé.

Sa réponse ne me rassure pas des masses. Je passe à nouveau la main dans mes cheveux et les serre fortement. C’est un tic nerveux que j’ai depuis l’enfance, mais depuis que j’ai rencontré la jeune femme je crains de finir par me causer une calvitie.

– Trouvons un endroit calme si tu veux bien ?

Amalia réfléchit quelques secondes, pendant que je sonde les environs.

Un endroit calme au milieu de ce bordel, c’est pas gagné ! Il y a des fêtards partout. Je repère d’ailleurs un grand blond en train de nous faire un remake de clip de zouk avec deux gonzesses. Je ne peux pas m’empêcher de me marrer face à cette scène.
C’est mon pote tout chier ! Il ne finira pas la soirée seul.

– Je sais ! Viens ! dit-elle l’air triomphant.
Viens, allons dans la salle de bain. Je pense que c’est le seul endroit qui est déserté dans cet appart.

– Je te suis Amalia.

Nous sortons du dance floor privé pour arriver dans une toute petite pièce, recouverte de carrelage du sol aux murs.
Amalia referme la porte derrière nous et inspecte les lieux.

– Ça fera l’affaire, je suppose, dit-elle d’un ton amusé.

Je valide d’un geste de tête, en poussant les cartons au sol avec le pied pour nous faire une petite place.

Lorsque je m’assieds par terre, le contact du revêtement froid avec ma peau en ébullition me fait un bien fou.
Amalia reste debout et fouille dans son sac qu’elle a posé sur le rebord de la baignoire. Elle finit par en sortir son paquet de clope, une feuille longue et un sachet d’herbe.