Mon Ange

Bijou ⚠️ TW

Des pancartes lumineuses qui clignotent en rouge dans tous les sens, une putain de masse qui s'échoue lamentablement du sommet d'un building sur le sol, une espèce de nausée dégueulasse, des bouffées de chaleur. Voilà à peu près comment je me sens lorsque la brune arrête de parler.
Une fois n'est pas coutume, je fourrage les doigts dans ma tignasse épaisse et tire très fort sur quelques mèches foncées. Pleins de moments avec Amalia m'explosent à la gueule, je revois tous ces petits signes que je n'ai pas su interpréter sur le moment, mais qui maintenant prennent tout leur sens.
Ses mains tremblantes régulièrement, sa maigreur, son teint si pâle, ses changements d'humeur soudain, ses mâchoires qui se crispaient par moment.
C'est vrai tout était là, devant moi, j'aurais pu le voir, si je n'avais pas été aveuglé par le pouvoir inexplicable que l'ensorceleuse a sur moi.
Ou alors je n'ai seulement pas voulu voir tout ça !

Aucun de nous ne parle, je ne sais pas si la jeune femme attends une réaction de ma part où si elle est toujours dans son monde, perdu dans son passé.
Seule la musique qui résonne depuis le reste de l'appartement et la voix d'Ed Sheeran transperce un peu ce silence de la pièce.
Je me relève, tourne en rond dans cette mini salle de bain, je sais bien qu'il faut que je dise quelque chose. Oui, c'est le moment où je suis censé dire quelque chose...
Mais c'est pas évident putain ! Qu-est-ce qu'on doit dire face à ce genre de révélations ?
Alors que mon cerveau est encore perdu dans des images imaginaires d'Amalia complètement déchirée, dans des pièces lugubres, accompagné d'un mec dégueulasse, c'est la brune à mes côtés qui finit par reprendre la parole mettant fin à ce calvaire :

- Écoute Axel, je sais bien que ça n'est certainement pas ce que tu t'attendais à apprendre sur moi. J'imagine... Oui j'imagine bien à quel point tu peux être déçu, mais je ne peux pas effacer cela. Je ne peux pas faire comme si tout cela n'existait pas. Car c'est là, ça fait partie de moi et chaque jour des maux bien présents me rappellent les choix que j'ai fait à une époque de ma vie. La route est encore longue et bancale, j'ai conscience de ne pas être sortie d'affaire. Je ne le serai peut-être jamais réellement, mais j'ai envie d'essayer de toutes mes forces.
Tu sais, j'ai voulu me tenir éloignée de toi, mais dès que tu réapparais mon cœur s'emballe. Je suis irrémédiablement attirée et je ne sais pas l'expliquer.
Je ne peux pas m'excuser de qui j'ai été... Ou de qui je suis, mais au moins maintenant tu sais.

- Amalia... Waouh, putain.... Euh... C'est pas évident bordel, c'est clair que je ne m'attendais pas à ça putain.

- On n'est pas obligé d'ajouter quoi que ce soit, peut-être qu'il est mieux d'arrêter ce moment gênant juste là.

- Non Amalia, laisse-moi juste digérer toutes ces informations, laisse-moi juste remettre de l'ordre dans mon cerveau.

Amalia n'a pas quitté le sol, alors je la rejoins, je m'agenouille auprès d'elle faisant en sorte que nos regards puissent se croiser.

- En fait, je te trouve courageuse... Ouais, c'est ça, t'es une putain de guerrière.
Je pense que je suis loin de pouvoir imaginer la force qu'il faut pour se sortir de là. Tu as été honnête avec moi et je t'en remercie. Je pense que tout le monde a le droit à l'erreur.
On a tous un vécu plus ou moins cool...

Bon OK le sien n'est clairement pas cool !

- Je sais pas pourquoi j'ai jeté mon putain de dévolu sur toi, mais une chose est sûre, c'est que tu es quasi tout le temps-là ! dis-je en désignant ma tête.
Et j'ai vraiment pas envie de lâcher l'affaire.

Une larme se perd sur sa joue et elle l'essuie rapidement. Dans ses yeux toujours plantés au fond des miens, je peux lire de la tendresse ainsi que de l'étonnement, je vois qu'elle est sérieusement émue.