Crémaillère

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Les jours, les semaines puis finalement les mois sont passés depuis qu'Amalia m'a offert le Vinyle.... J'ai tourné le petit bout de papier griffonné un nombre incalculable de fois entre mes doigts, jusqu'à ce que son écriture ait presque disparu. Je n'ai jamais pu me résoudre à sortir le disque de son étui. Comme si l'écouter allait me replonger dans la nostalgie cet après-midi où j'ai pu apercevoir ce que c'était de faire partie du petit monde de la brune. Ce que ça faisait ressentir d'être la seule personne pour qui elle parle, rit, danse et puis.... Le néant.
Rien ! Plus rien ! Amalia n'a pas donné une seule fois de ses nouvelles.
Je m'y attendais à vrai dire. Amalia souffle le chaud et le froid, elle apparaît et disparaît.

La discussion avec Laura m'a permis de me remettre les idées en place et j'ai beaucoup réfléchi les jours qui ont suivi, j'ai fait le point.
Même s'il est clair que la brune m'a retourné la tête et pas que... je me suis rendu compte que je ne voulais pas de ce genre de relation. Il est hors de question que je passe mon temps à lui courir après ou à attendre comme une merde qu'elle réponde à mes messages. Lorsque j'ai fait part de ma décision à Nico j'ai vu le soulagement dans ses yeux. Je ne pensais pas que mon pote, c'était fait autant de soucis pour moi. Il a d'ailleurs tout fait pour me changer les idées les jours qui ont suivi la
« disparition » de la jeune femme. Nous avons enchaîné les sorties en boîtes, écumé les bars de la ville, les fêtes chez les potes des uns et des autres. Je me demande encore comment mon foie va survivre à tout ça.
Chaque week-end une nouvelle virée débauche, nous finissions même par faire la fête chez des gens que nous ne connaissions pas.
C'est grâce au programme anti-déprime de Nico, que je me retrouve ce samedi soir à devoir aller chercher Vanessa, la mastiqueuse compulsive pour nous rendre à une fête chez un couple d'amies à elle.
Je maudis Nico qui s'est défilé pour jouer les taxis en nous lâchant juste un :

- Allez on se rejoint là-bas à vingt-deux heures. T'inquiète gros Vanessa connaît l'adresse !

Il sait très bien le genre de traquenard dans lequel il me laisse et ça le fait beaucoup marrer.

- Enfoiré.

- Elle pourra s'occuper de toi dans la caisse.

- On parle de moi, par ici les chouchous ?

- Oui Vanessa. Axel me disait à quel point il est pressé de venir te chercher.

Quel connard !

- Oooooh ! Moi aussi je suis pressée, on peut déjà aller boire un verre si tu veux ? trépigne la blonde.

- Non ça va aller, merci. Je m'arrête en bas de chez toi, je klaxonne, tu poses ton boule dans ma caisse et on bouge.

Vanessa fronce les yeux et forme un joli cul de poule avec sa bouche avant de quitter le salon sans dire un mot.

- T'es chié gros quand-même, tu pourrais être plus cool. Elle est pas dégueu Vaness, et t'as même pas d'effort à faire pour la brancher !

- Ben justement, j'aime les défis mec !

- Ah oui on a vu ça, avec ta chieuse. Ça fonctionne du tonnerre !

Bim dans tes dents gros !

Je ne réponds pas à Nico et lui donne un léger coup dans l'épaule avant d'attraper ma veste et de quitter à mon tour le taf avec un petit signe de main
pour le reste de l'équipe.

La fin de journée passe assez rapidement, je profite du temps qu'il me reste avant de rejoindre mes potes pour aider ma mère à déplacer quelques meubles dans le salon. C'est sa lubie, tous les deux, trois mois, elle change tout de place. Je me rappelle que quand j'étais gosse, j'adorais ça, j'avais l'impression de changer de maison tout le temps.
Je profite de ce moment en tête-à-tête avec elle pour discuter du taf, de la famille et de mes recherches d'appart. Qui, il faut le dire sont plutôt inexistantes. Ma mère me fait en grand sourire, en m'affirmant :

Mon AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant