Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / Fanfiction

Chapitre 1

Il y avait beaucoup de choses que j'exécrais dans ce monde ; les fleurs, les mièvreries, le parfum, les chats... qu'est-ce que je pouvais détester ces bêtes-là ! Globalement, la plupart du temps, j'étais un concentré de haine, de jalousie et de colère. Mais au moins, moi, j'avais le courage de l'admettre, pas comme ces petites princesses aux joues roses qui... argh ! Je ne préfère même pas imaginer leurs quotidiens.

Quel qu'il en soit, il fallait voir la vérité en face : j'étais l'héroïne de mes propres ambitions, et cela faisait de moi l'antagoniste de tous les autres. Mais c'était mon histoire, celle de la dangereuse, terrifiante Marcie sans pitié, pas la leur.

Vous devez vous demander qui est donc cette personne incapable de se taire et qui méprise le monde entier, eh bien patientez un instant, je vais clarifier la situation.

Tout d'abord, je ne méprise pas tout, j'ai quelques amis et j'ai même eu un père assez... correct, du moins quand il était présent. La plupart du temps, je restais chez moi, terrée au fond du volcan qu'avait été ma maison, et je tournais en rond, dormais — beaucoup — et m'amusais avec le feu. Rien de bien anormal pour un enfant de vilain, mais gardons-en un peu pour plus tard, voulez-vous bien ? Laissez-moi vous surprendre.

Tout allait bien, enfin, tout était passable. Pendant seize ans, je n'avais jamais quitté mon père. J'avais appris à maîtriser mes pouvoirs et veillé sur lui lors de ses très longues périodes d'inactivité. Mais, un jour, tandis qu'il sentait sa flamme s'éteindre, il s'installa au beau milieu de notre volcan et il s'endormit. J'avais vu là une chance inestimable. Personne n'aurait pu prédire quand il se réveillerait, il pouvait se reposer des années sans jamais ouvrir l'œil, tout comme il pouvait revenir à lui en un éclair. Malgré les risques, je n'avais pas résisté à l'envie de prendre mon envol. Ce fut à cet instant précis que ma véritable vie débuta et que je pus goûter pour la première fois à la liberté.

À cette époque, la barrière magique était toujours bel et bien en place et personne à Auradon n'avait envisagé de libérer le moindre enfant de vilain. Et ma colère n'était pas aussi intense qu'elle était aujourd'hui. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que je savais que cette maudite barrière m'empêcherait de retrouver le reste de ma famille, et que je ne pouvais absolument rien y faire. J'étais tout simplement résignée et totalement autocentrée. Pourquoi s'embêter à résoudre un casse-tête insoluble lorsqu'on veut voyager à travers le monde et semer le chaos sur mon passage ?

Au début de mon périple, j'évitais soigneusement de m'éloigner de chez moi, craignant d'entendre mon père se réveiller et déverser des flots de colères ; mais finalement, j'avais fini par couper le cordon. J'avais traversé des royaumes entiers en toute discrétion, découvrant les mystères de la vie et étudiant comment tout renverser lorsque j'en éprouverai le désir. Je crois que je me trouvais à Agrabah quand le prince héritier Ben avait annoncé qu'il comptait faire entrer quatre enfants de vilains au sein d'Auradon. Ce jour-là, j'avais vu une faille s'ouvrir, un véritable précipice dans lequel m'engouffrer. Pourtant, j'étais bien assez sage pour savoir me restreindre et attendre le moment propice pour passer à l'attaque. Rapidement, j'ai quitté le désert pour me rendre bien plus au nord, dans une contrée en ruine où je pensais pouvoir me cacher. Un endroit où je pourrais réfléchir tranquillement à un plan pour libérer ma famille — et à l'occasion, régner sur le monde. Le dominer ou le détruire, à vrai dire, les deux m'allaient parfaitement.

Sauf que... Ce royaume était aussi dévasté que ce qu'un marchant d'Agrabah m'avait laissé entendre. Il n'y avait plus de population, les habitations ne tenaient plus debout et la nature avait repris le dessus sur tout le reste, dévorant les ruines de cette civilisation. Quelque part, j'étais désolée de découvrir un tel spectacle, le Pays des Merveilles n'avait plus rien de merveilleux, loin de là. Non pas que j'aurais aimé le visiter plus tôt ! Disons simplement que j'aurais préféré être la cause de cette déchéance.