Epilogue

32 0 0
                                    

Faire mes au revoir à mon père ne fut pas évident. J'avais eu si peu d'occasion de passer du temps avec lui de notre vivant, que j'avais le sentiment de le trahir. Heureusement, il ne m'en tint pas rigueur, au contraire, il était ravi pour moi. À vrai dire, il était surtout emballé de retrouver Hadès ; même si le dieu, lui, paraissait plutôt effrayé par mon père.

Lorsqu'Hadès m'indiqua la route à suivre pour rejoindre la porte des Enfers et tandis qu'il se plaignait déjà d'avoir autant de chemin à faire, je pris l'initiative de nous téléporter au plus proche possible. Marcher, c'est pour les faibles !

Ainsi, après avoir chacun caressé une des têtes de Cerbère, j'avais pu franchir le pas de la porte ; revenir à la vie.

*

Tout me paraissait particulièrement délicieux. La délicatesse de l'air frais caressant ma peau, soulevant mes mèches encore maculées de poussières et de cendres, transportant l'odeur des pins jusqu'à nous...

La porte des Enfers débouchait en plein cœur d'une forêt de conifères si haut que leurs épines remplaçaient les étoiles dans le ciel. L'obscurité ambiante était si palpable que j'ignorais s'il s'agissait d'une brume ténébreuse ou si la nuit nous recouvrait de son épais manteau. J'eus ma réponse lorsqu'Hadès enflamma ses cheveux et que ses mèches bleues éclairèrent ce bois terrifiant.

— On est où ? demandai-je sans même m'en rendre compte.

— En plein milieu de la forêt qui abritait l'ancien château de la Bête.

— C'est pas en la traversant que Belle est tombée sur une meute de loups ? poursuivis-je en examinant les ombres qui glissaient entre les troncs.

Un ricanement sarcastique échappa à Hadès et je me tournai vers lui.

— Une poignée de clébards contre un dieu, un dragon et un phénix essoufflé... J'aimerais bien les voir attaquer tiens !

Je roulai des yeux. Comme si j'avais peur de ces bêtes ! Même sans les pouvoirs de mon père, uniquement avec ceux de ma mère, je n'en aurais fait qu'une seule bouchée !

Bien décidé à rentrer au plus vite, je claquai des mains et jetai un regard à Mal, puis à Hadès.

— Eh bien merci pour l'échappatoire, si vous voulez bien m'excuser, je vais filer !

— Attends ! s'empressa Mal alors qu'un nuage vert commençait déjà à envelopper mes chevilles. Tu ne veux pas retrouver tes amis ?

Évidemment que si ! C'était d'ailleurs pour cette raison que je comptais me téléporter sur le Jolly Roger, où qu'il puisse se trouver.

Mal me demanda de la suivre d'un simple coup de tête et je m'exécutai sans protester — chose qui ne me ressemblait absolument pas.

Plus nous nous enfoncions dans les bois, éclairés par les flammes bleutées d'Hadès, plus je sentais mon cœur chahuter dans ma poitrine. Il voletait dans tous les sens, à la manière d'un papillon de nuit à la recherche d'une lumière, d'une direction à emprunter. Mais qu'allais-je faire une fois cette « lumière » trouvée ? Qu'allais-je dire à Hazel ? À Harry ? À Uma ? Je leur devais des excuses, à tous, mais... ce n'était pas le genre de paroles qui m'était facile de prononcer, au contraire ! Est-ce que je m'étais déjà excusée auparavant ? Je ne m'en souvenais même pas !

Le bruit de mes pas, à peine étouffé par le lit d'épines, m'aida à ne pas paniquer. Me concentrer sur ce rythme régulier me permettait de ne pas me projeter vers l'imminence des retrouvailles, vers cet instant où... où quoi ? À quoi aurais-je droit ? De la rancœur ? Un furieux besoin de me coller des baffes ? Depuis combien de temps étais-je partie ? Avaient-ils eu le temps de digérer ma trahison, ma manipulation et mes mensonges, ou était-ce trop tôt ?

Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant