Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / Fanfiction

Chapitre 10

La magie n'était pas la seule arme à ma disposition, mes mots étaient aussi redoutables qu'un venin.

Car Uma et Harry en étaient venus à la même conclusion que moi : il valait mieux se ranger du côté des vainqueurs plutôt que celui des gentils, des traîtres, de ceux qui voulaient les contrôler, les voir devenir meilleurs.

Ainsi, ils décidèrent de garder le cap du Pays des Merveilles, cherchant toujours à me débusquer ; mais plus pour les mêmes raisons. Ils ne désiraient plus m'arrêter, ils préféraient me rejoindre. Néanmoins, je restais sur mes gardes. Je devais continuer de me rapprocher d'eux avant de me dévoiler entièrement. J'avais besoin de leur confiance pour les rendre aussi malléables que de l'argile humide. Et, pour ça, il me fallait encore un peu de temps. Il me suffit d'un simple geste de la main pour calmer les vents qui nous portaient, ne maintenant que le minimum pour ne pas dégringoler en chute libre.

Contempler l'obscurité tomber et les étoiles pointer le bout de leur nez avait quelque chose d'apaisant. J'avais toujours aimé le soleil et l'été ; la chaleur qui les accompagnait et qui n'écrasait que les autres. J'adorais sentir ses rayons glisser sur ma peau sans jamais parvenir à l'entamer, mais la nuit avait quelque chose de plus doux. Les températures baissaient, les ténèbres prenaient le dessus et je pouvais devenir le feu le plus ardant et le plus brillant. La nuit, je pouvais devenir bien plus impressionnante, plus puissante. Pourtant, ce soir-là, j'étais calme et apaisée, sentiments assez rares pour les remarquer et les souligner.

J'avais eu un peu de temps pour réfléchir après la fausse attaque de Mal, et j'étais parvenu à une conclusion : je devais me concentrer sur Harry et sur le cœur tendre qu'il dissimulait sous son déguisement de pirate. S'il tombait amoureux de moi, il serait capable de me suivre aveuglément, de m'écouter attentivement et, surtout, je serais en mesure de le sauver. Comme Hazel, Gene et même Roy, j'étais prête à les accueillir chez moi, au Pays des Merveilles, à épargner leurs vies. J'étais même prête à étendre cette très généreuse offre à son amie Uma, son équipage et son navire. Un bref instant, j'avais imaginé le Jolly Roger navigant sur une coulée de lave, une rivière destructrice qui ravagerait tout sur son passage. Ce bateau pirate pouvait devenir un vaisseau de mon pouvoir !

Jouant mon rôle de composition à merveille, je me mis à trembler lorsqu'Harry me retrouva sur le pont principal. Je fis semblant d'avoir froid à la fois pour paraître normale et pour le pousser à venir à mon secours, alors qu'un feu ardant brûlait sous ma peau depuis ma plus tendre enfance. Mon plan fonctionna à la perfection, il me céda son lourd manteau noir et frotta mon dos de sa main. Je l'observai à la dérobée ; il faisait mine de ne pas avoir froid, mais ses lèvres bleuies le trahissaient. Les yeux plissés, je me tournai vers lui.

— Tu me donnes vraiment ta veste alors que tu as froid ?

— Un pirate n'a jamais froid, dit-il en plaisantant. Mais tu devrais rentrer, il fait meilleur dans la cale et il fait complètement nuit maintenant. En fait, on ferait mieux de se reposer, on va rencontrer l'une des filles de Maléfique demain, ça ne sera pas de tout repos !

J'esquissai un sourire, il l'avait déjà rencontré sans même le savoir. D'un ton nonchalant et après un léger haussement d'épaules, je déclinai sa proposition.

— Je pense que je vais rester encore un peu, dis-je en observant le pont pratiquement désert. Les étoiles sont si belles ce soir, je ne les ai jamais vus de si près.

Il hocha la tête et serra les bras contre son torse. Une vague de chaleur manqua de s'échapper de moi, j'avais cruellement envie de lui rendre la pareille, je voulais le réchauffer à mon tour, mais je ne le pouvais pas.

Marcie, Marcie, Marcie...

La voix d'Hazel résonna dans mon esprit. Il fallait que je trouve un moyen de me débarrasser de Harry, que je déniche un recoin où me cacher. Sur un ton doux et rassurant — que je ne pensais même pas posséder —, je l'incitai à aller se coucher.