Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / Fanfiction

Chapitre 12

Le temps jouait contre l'équipage de pirates, ils devaient rattraper au plus vite Jay et Gilles pour les empêcher de trouver Merlin. Qui pouvait prédire ce que ce vieux croûton gavé de pouvoirs magiques était capable de me faire ? Je ne pouvais me permettre de laisser vivre la moindre faiblesse, j'allais encore moins offrir à Mal l'occasion de me faire du tort. Aucune chance, aucune victoire pour cette petite sotte, fragilisée par cette chose qu'on appelait « amour », pas tant que je serais en vie. Alors, d'un grand geste de la main, je les abandonnai dans cette salle du trône si lugubre, emportée par mon nuage de cendre.

Toute cette poussière m'accompagnait dans chacune de mes téléportations et la cabine d'Uma en était désormais tapissée du sol au plafond. Je devais m'empresser d'effacer toutes traces de ma magie si je voulais conserver ma couverture. Ils n'allaient pas tarder à revenir, le temps m'était compté, Harry ne manquerait pas de me raconter ce qu'il venait de vivre, cette promesse que je lui avais faite de les sauver. Je courus alors vers les fenêtres, les ouvris en grand et invitai les vents à s'engouffrer dans la pièce pour tout balayer sur leur passage. La cendre se décolla des meubles et s'évacua à toute vitesse hors du bateau. Cependant, quand la cabine retrouva enfin son aspect original, je réalisai que je devais aussi me débarrasser de mon déguisement.

Effacer mon visage charbonneux et refouler ce masque si proche du feu qui m'animait n'était pas chose facile, au contraire. J'étais incroyablement douée pour transformer une simple braise en incendie, mais lorsqu'il s'agissait d'apaiser la moindre flamme... Je fermai les paupières si fort que des taches noires vinrent danser devant mes yeux et qu'un vertige m'ébranla. Je me concentrer sur mes traits fin et mes boucles fauves, à ma veste en cuir rouge qui ne me quittait jamais, à tous ces petits détails qui pouvaient me permettre de me glisser dans la peau de Marcie, la jeune fille en quête d'aventure, la voyageuse innocente.

Je n'avais toujours pas retrouvé mon visage naturel lorsque des bruits de pas me parvinrent dans le couloir qui menait jusqu'à la cabine. Je fronçai les sourcils, agrippant de toutes mes forces le bureau en bois. Je sentais mes jambes flancher, pourtant je n'allais pas baisser les bras, en aucun cas. Je devais réussir à ôter ce masque avant que quelqu'un ne découvre mon secret.

J'entendis la porte grincer, mais je n'ouvris pas les yeux, à la fois terrifiée à l'idée d'avoir aussi bêtement échoué et à la fois certaine de tomber dans les pommes à la seconde où je relâcherai mes efforts.

— Marcie ?!

Uma se précipita dans ma direction et, immédiatement, je sentis une paume fraîche se glisser entre mes omoplates.

— Tu vas bien ?

Je relevai difficilement mes paupières et les premières choses que j'aperçus furent mes mains. Elles étaient totalement banales, sans une trace de suie, de cendre ou de flamme à l'horizon. Au ton qu'employait Uma, je devinais que j'avais réussi à chasser mon visage de feu et que ma couverture était saine et sauve. Je relâchai ma respiration et sentis un poids s'ôter de mes épaules. Avant même que je puisse esquisser le moindre geste pour me redresser, jambes me lâchèrent. D'une main assurée et solide, Uma me retint par le bras et m'aida à m'asseoir sur la chaise juste derrière moi.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

Harry venait d'entrer dans la cabine et lorsqu'il me vit aussi pâle que la mort, il se précipita à mes côtés.

— Marcie ? Tu te sens mal ?

Je serrai les dents et secouai la tête, ce qui était l'une des pires choses à faire puisque mes vertiges redoublèrent d'intensité.

Je ne répondis même pas, je n'en avais plus la force. Entre les nombreuses téléportations, les vents que j'avais invoqués pour semer Mal et nettoyer la pièce, toute la magie que j'avais mobilisée pour modifier mon apparence et la salle du trône... Il ne me restait presque plus rien en réserve. Les pouvoirs que j'avais hérités de Maléfique éteignaient leur limite et ils ne subsistaient plus que les flammes de mon père. Or, il n'était pas encore l'heure d'en user.