Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / Fanfiction

Chapitre 13

Nous étions restés sur le pont jusqu'au levé du jour. Jusqu'à ce que le peu de magie que je gardais en moi s'épuise. Étant donné que je puisais déjà dans mes réserves, je ne pouvais me permettre de tenir la cadence. Pourtant, Uma et Harry se réjouissaient de me découvrir aussi utile. Ils louaient mes dons, n'imaginant même pas à quel point il était facile pour moi de manipuler les vents et ne réalisant pas le moins du monde que ce n'était que la partie immergée de l'iceberg.

— Je savais que tu n'étais pas qu'une simple voyageuse, lâcha finalement Uma tout en secouant la tête. Je sentais que tu nous cachais quelque chose.

— Tu comprendras que je ne peux pas en parler aux premiers venus. La magie fait peur.

— Évidemment ! répondit-elle, tout sourire. Et il ne faut jamais croire un pirate !

— Encore moins en trahir un... souffla Harry.

Il pensait à Mal, c'était certain, il s'imaginait qu'elle les avait envoyés dans une mission suicide et qu'elle avait même tenté de s'en prendre à eux en cours de route. Et je n'allais pas le contredire !

J'inspirai longuement et fermai les paupières, relâchant la pression magique que j'exerçai sur les vents. Les voiles se dégonflèrent et le bateau ralentit considérablement.

— Désolée, je vais devoir me reposer un peu avant de pouvoir faire quoi que ce soit.

J'avais le souffle court, mes pouvoirs s'épuisaient de plus en plus et je ne voulais pas me retrouver complètement à sec. Je ne pouvais pas me permettre de me rendre aussi vulnérable, je devais préserver un certain équilibre.

Secouée par un vertige, j'attrapai le bras de Harry pour rester sur mes deux jambes. Avec une gentillesse insoupçonnée, il me guida vers les quartiers des matelots et m'aida à grimper dans mon hamac. Cette fois-ci, je n'avais plus le droit à la cabine d'Uma ; après tout, je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle avait accepté de me la prêter en premier lieu.

Le reste de l'équipage s'éveillait tranquillement, s'apprêtant à prendre le relais et à naviguer jusqu'à Camelot. Le brouhaha ambiant m'agaça très rapidement et Harry le lut sur mes traits.

— Ils ne vont pas tarder à monter, tu ne les entendras plus.

— Tu vas aller dormir ?

— Je vais remplacer Uma au gouvernail, elle a maintenu le cap toute la nuit.

— Mais, toi aussi, tu es resté éveillé.

— J'ai pu faire une petite sieste quand tu étais dans les vapes, ne t'en fais pas, j'en ai vu d'autre ! me répondit-il en se grattant la nuque et incapable de dissimuler sa fatigue.

Il glissa une mèche rousse derrière mon oreille et afficha un air attendri. Il aurait fallu que je sois complètement idiote pour ne pas réaliser qu'il commençait à tomber amoureux de moi, pourtant, je devais rester sur mes gardes. Il ne pouvait pas devenir ma faiblesse, je ne pouvais pas me permettre de ressentir la même chose ; l'amour, c'était pour les petites princesses aux joues roses, pas pour les gens comme moi.

— Je te laisse te reposer, je viendrais te réveiller quand on arrivera à destination.

Je lui rendis son sourire et me carrai au fond de mon hamac. Les bras croisés sur mon buste, je ne tardai pas à m'endormir ; j'avais beau simuler beaucoup de choses, cette fatigue était très loin de l'être.

*

J'ignorais combien de temps j'avais bien pu dormir, mais le silence qui m'enveloppait me laissait croire que je loupais quelque chose. C'était trop calme, bien trop calme. Je n'entendais aucune directive donnée au matelot, aucun bruit de pas, seul le grincement de la lampe à pétrole qui se balançait au-dessus de ma tête venait me tenir compagnie. Néanmoins, je pris le temps de profiter du bercement du navire et de mon hamac. Je me réveillais tranquillement, tendant l'oreille au cas où quelqu'un finirait par arriver.