Terminée - Descendants 4 - La nouvelle menace / Fanfiction

Chapitre 4

En perturbant de cette manière le mariage de ma demi-sœur, je m'attendais à beaucoup de choses. J'étais prête à parer toute les éventualités ; que Mal se transforme en dragon, que ma diversion tombe à l'eau et même que la Bonne Fée use de sa baguette. Mais jamais, je n'avais anticipé qu'Hadès ait pu prendre avec lui son ambre bleue. Terrible arme capable de voler la vie et l'âme de sa cible, je la redoutais, mais pas pour les mêmes raisons que le reste du monde. Je craignais que son utilisation révèle une partie de mes facultés, un de mes atouts les plus précieux : les dons de mon père.

Lorsque le faisceau lumineux bleu me percuta en plein cœur, je fus frappée de stupeur. Je sentais sa lueur se répandre en moi tels des cordages, cherchant la bitte à laquelle s'amarrer, cherchant mon esprit, ma force vitale. Or, elle ne trouva rien, il n'y avait nulle part où s'accrocher. Ainsi, une fois l'effet de surprise passé, je me redressai et lui lançai un regard courroucé. Je levai une main, espérant que ma peau ne retrouve pas son aspect naturel et dévoile ma véritable identité. Quelques fins filets de fumée commencèrent à s'élever de mes doigts, je n'allais pas pouvoir contenir mes pouvoirs bien longtemps, pas dans ces conditions. D'un geste, je glissai la paume devant le faisceau lumineux, coupant net cette sensation étrange et jouant avec l'éclat qui se reflétait sur ma griffe d'acier.

— C-Comment ? s'exclama-t-il.

Mal, complètement bouche bée, nous observa tour à tour. Les mains tremblantes, elle ignorait quoi faire. Elle était dans une impasse, elle ne pouvait que se transformer en dragon, exposant tous les invités au risque de devenir des dommages collatéraux. Le regard qu'elle avait dans les yeux à cet instant se grava dans ma mémoire, j'allais pouvoir m'en délecter pendant des années entières sans jamais m'en lasser !

J'inclinai la tête sur le côté et pinçai les lèvres. Un goût cendré chatouilla mes papilles et l'odeur de la fumée commença à titiller mes narines.

— Je ne vais pas vous révéler tous mes petits secrets, enfin voyons, pour qui me prenez-vous ?

Je reportai mon regard sur Ben, me concentrant sur ses iris bleus.

— C'est simple, je veux Maléfique, le Pays des Merveilles et la couronne d'Auradon. Ni plus ni moins. Ce sont les seules choses qui vous sauveront.

Un nouveau silence flotta dans l'air, tous les yeux étaient braqués sur moi. Tous, sauf deux. Roy se tenait désormais sur l'estrade, droit et fier, s'agrippant fermement des deux mains à la baguette de la Bonne Fée, l'unique arme que je craignais réellement. Hormis Hazel et Gene, personne n'avait encore remarqué le subterfuge. Je pris une grande inspiration pour porter le coup de grâce à ce mariage.

— N'est-ce pas, Roy ?

Cette fois-ci, je m'autorisai à le regarder. Ses longs cheveux bruns coiffés en chignon reflétaient la lumière des vitraux et son sourire se faisait presque aussi triomphant que le mien. La stupeur coupa le souffle aux invités et surtout à tous ceux qui avaient déjà fait la rencontre de Roy. D'un air désinvolte, il brandit la baguette devant lui, faisant reculer ceux qui se trouvaient entre lui et moi.

— Un voleur un jour, voleur toujours, n'est-ce pas ? Mon père se contentait des richesses, mais je préfère ce qui est plus... magique.

Je le connaissais assez peu, mais j'adorais la lueur qui illuminait ses yeux verts. Il avait tout d'un méchant, il était même bien meilleur que certains enfants de vilains. Je tendis les deux mains vers lui, l'accueillant à mes côtés à bras ouverts. Il m'offrit la baguette dans une révérence ponctuée d'un grand rire.

— Votre Future Majesté, ajouta-t-il sans se dépeindre de son hilarité.

Lorsque mes doigts se serrèrent autour du manche en bois immaculé, je sentis son pouvoir parcourir ma paume, l'embrasser comme une douce caresse chargée de bienveillance. Argh ! De la magie blanche ! Je détestai percevoir cette bonté affluer en moi tel un fleuve d'eau fraîche, une grimace écœurée s'afficha par-dessus mon visage charbonneux et je redonnai la baguette à Roy.