Une erreur

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Le froid des plus hivernal c'était abattu sur Ketterdam. Les maisons faisaient penser à des locomotives à vapeur et la fumée grisâtre qu'exhalaient leurs cheminées faisant pétiller le ciel d'acier. Le fracas du ressac sonnait comme des vitres brisées. Le givre s'était emparé de la ville en l'avait cadenassé dans un hiver où même le soleil semblait avoir disparu pour toujours.

Ce climat des moins clément surpris le Spectre qui était partie deux semaines voir ces parents habitant sur des terres des plus ensoleillées. Elle se réfugia dans la chambre du voyou du Barrel. Il était assis à son bureau en train de lire un bouquin qui semblait difficile à déchiffrer vu les trais de son visage.
- Tu lis quoi ? Demanda le Spectre en s'approchant de lui.

Il ne lui répondit pas et ne lui offra pas même regard. Elle se promena dans la pièce pour traquer un indice qui lui expliquerait la mauvaise humeur de Dirthyhands. Mais elle ne trouva absolument rien.

Soudainement Kaz ferma son livre dans un bruit sourd.
- Je vais devoir faire quelque chose qui ne va pas te plaît, murmura-t-il.
- Pourquoi m'en parler si tu sais que ça va me déplaire ? Demanda Inej.
- Parce que j'ai besoin de ton aide.

Inej l'observa intéressée. Kaz qui demande de l'aide était loin d'être courant.
- Je dois récupérer ce qu'on m'a volé.
- Et qu'est-ce qu'on t'a volé ?
- Mon temps.
- Ton temps, répéta Inej.
- On a essaie de jouer au con avec moi vois-tu et je n'aime pas cela.
- Tu vas faire quoi exactement ? Demanda plus que méfiante le Spectre.
- Une petite frayeur suffira emplement, répondit-il d'une voix détachées.
- C'est quoi pour toi exactement une petite frayeur ?

L'intéressé souffla. Il se leva et se rapprocha de la jeune femme sans sa canne. Avec une énorme mal adresse il prit les mains d'Inej dans les siennes.
- C'est trois fois rien, dit-il d'une voix calme.
La jeune femme avait du mal à garder ces idées en place. Elle avait envie de dire oui à tout ce qu'il lui demanderait. Mais elle se l'interdit. Elle n'était pas idiote. Kaz faisait exprès pour arriver à ces fins. Elle se mit sur la pointe des pieds et murmura à son oreille :
- Tu ne m'auras pas Brekker.

Il rit légèrement. Puis plongea son regard dans le sien.
- Je te l'ai dit Inej. Juste une petite frayeur pour lui faire comprendre qu'il ne faut pas jouer avec moi.
- La vengeance c'est décidément tout ce qui compte pour toi Brekker.
- Comme toi avec ta foie.
Inej grimaça mais ne rentra pas dans son jeu. Elle retira par contre ces mains des siennes.

- La meilleure vengeance c'est de sourire et de passer à autre chose Kaz.
- Nous ne sommes pas dans un conte de fée. Si tous les problèmes se resolvaient avec des sourires crois moi j'aurais été le premier averti Inej.
- Alors tu vas devoir te débrouiller tout seul. Je ne vais pas m'embarquer dans une histoire de vengeance qui regarde que toi.
- La vengeance est boiteuse le Spectre, elle vient à pas lent mais elle vient toujours.

- Je ne sais pas pourquoi tu cherches toujours à jouer au méchant Kaz mais moi je sais que c'est seulement un masque.
- Arrête d'avoir de l'espoir. C'est étouffant.

Kaz alla ouvrir la fenêtre malgré le froid glaçant. Inej se rapprocha d'un fauteuil pour s'y assoir et prit la canne de Kaz qui était adossée contre mur juste à côté d'elle pour l'observer en détail.
- Toute méchanceté vient d'une faiblesse, murmura-t-elle suffisamment fort pour qu'il entende.
Kaz arrêta de fixer la rue sous sa fenêtre et observa Inej jouant avec sa canne.
- Qu'est-ce-que tu incinues le Spectre ? Questionna Kaz d'une voix grave.

Inej fit tourner le pommeau en forme de corbeau dans ces mains. Puis se leva avec l'aide de la canne, exactement comme le faisait Kaz. Puis s'approcha de lui toujours en s'appuyant sur sa canne.
- Un jour tu m'as dit que ton point faible c'était d'être infirme. Mais nous savons tous les deux que c'est fau. Ton point faible c'est ça.
Avec la canne elle toucha son cœur.
Kaz se laissa faire ne quittant pas des yeux la jeune femme.

- Je suis désolé qu'il ne te convienne pas, dit-il d'une voix tranchante. -Maintenant rend moi la canne c'est loin d'être un jouet.
Inej la prit à deux mains et s'approcha de la cheminée qu'avait installé Kaz dans sa chambre pour les hivers rudes comme celui-ci.

Elle regarda les flammes étant désormais dos au voyou.
- Tu penses qu'elle brûle la canne ?
- Mais qu'est-ce que tu fous Inej.
Il s'approcha d'elle et la lui arracha des mains. Inej sourit.
- Tu joues à quoi au juste là ? Questionna-t-il plus que méfiant.
- Je ne joue point Monsieur Brekker.

Kaz la regarda sans la comprendre ce qui le troublait. Elle s'approcha alors de son bureau et s'empara d'une paire de ciseaux.
- Tu penses que je devrais couper mes cheveux Brekker ?
- Non, répondit-il au tac au tac.
Elle haussa les épaules reposa les ciseaux et prit une bouteille d'alcool qui traînée sur une armoire. Elle ouvrit la bouteille et en bu une grande gorgée qui la fit grimacée.

- Depuis quand tu bois ? Demanda Dirthyhands.
- Depuis que je le veux.
Elle rebut plusieurs gorgner d'affiler.
- Tu ferais mieux d'arrêter c'est un alcool fort.

Inej ne l'écouta pas et continua à boire.
- À quoi tu joues Inej.
- Tu veux jouer Kaz ?
- Non, répondit-il en levant les sourcils.
Elle but et reposa maladroitement la bouteille là où elle l'avait prise puis s'avança vers lui.
- Tu sais ce qui m'énerve le plus Brekker ?
Kaz ne répondit pas.
- Cette amour n'est pas impossible. C'est juste toi qui n'y croit pas, rétorqua-t-elle d'une voix lasse.
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Pourquoi tu veux pas m'aimer ? Demanda-t-elle en rapprochant dangereusement ces lèvres de celles du voyou d'un pas chancelant.

Kaz troublé la poussa de son chemin et partit s'assoir sur son lit.
- Je te l'ai déjà dit l'autre fois c'était une erreur on aurait jamais dû...
- S'embrasser. Vas y dit le Kaz. On c'est embrassé.
Celui-ci grimaca.
- Il faut que je travaille Inej. On en reparlera plus tard si tu y tiens temps.

Il se leva mais Inej positionna un couteau sous sa gorge, ce qui le surprit. Avec le couteau elle le fit reculée jusqu'à ce que son dos rencontre un mur.
- Mais moi j'ai envie dans parler maintenant.
Kaz attrapa la main armée d'Inej pour lui faire descendre son couteau mais elle refusa et garda le couteau sous sa gorge.
- Pourquoi tu as peur de moi ?
- Je n'ai pas peur de toi Inej. Je pense juste que c'est pas une bonne idée.
- Pourquoi ? Pourquoi m'avoir laisser t'embrasser alors ?
- C'était une erreur.
- Une erreur ? Tu parles sérieusement ? Demanda-t-elle légèrement énervée.
- Oui.
Elle retira le couteau de sa gorge.
- Alors regarde moi et dit moi droit dans les yeux que je suis une erreur.

À ce moment précis il regarda par terre. Il souffla une grande fois puis la poussa. Désormais il s'avancait vers son bureau.
- Dis le moi Kaz, ordonna-t-elle d'une voix venimeuse. Dis le ! Dis que je suis une erreur.
Il s'assit à moitié sur son bureau. Inej avança et s'arrêta de façon à laisser un peu moins d'un mètre entre eux.
- Dis le, répéta Inej mais cette fois si avec une voix beaucoup plus calme.
- Ne me fais pas dire ce que j'ai jamais dis. Je n'ai dit que tu étais une erreur j'ai dis que le baiser en était une.

Inej remit son couteau dans son étui au niveau de son mollet. Elle avança d'un pas rapide vers la porte.
- Inej attend.
Celle-ci se retouna.
- Ces difficiles de craindre la seule chose que je désire.
Il la regarda droit dans les yeux. Son regard était si intense que le Spectre détourna le sien. Elle s'approcha et s'assit sur le bureau aux côtés de Kaz.
Celui-ci se leva.

Il attrapa son visage puis plaqua ses lèvres sur celles du Spectre. Surprise elle recula la tête m'étant fin au baiser. Kaz l'interrogea du regard. Elle attrapa sa chemise et sella à nouveaux leurs lèvres.

Le baiser que lui rendait Kaz était le genre de baiser qui laissaient très peu de place aux pensées cohérentes. Elle ne pouvait que sentir ces lèvres et en vouloir plus. Elle glissa ces mains dans ces cheveux soyeux. Le voyou du Barrel lui remonta ces mains dans le dos de la jeune femme pour plaquer sa pointrine contre la sienne. Inej finit par détacher ces lèvres des siennes à regret pour pouvoir reprendre son souffle. Brekker était aussi essoufflé qu'elle.

Il ferma les yeux et posa son front contre le sien. Inej cella ces mains derrière sa nuque puis ferma les yeux à son tour.
Ils écoutaient leur respiration aletante en silence.
- Erreur tu disais, rit légèrement Inej quand leurs respirations furent calmer.
- Une erreur répétée plusieurs fois et une décision Inej.

Ce que la Nuit doit au JourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant