Bonten : L'échappatoire

Chapitre 1 : Folie

//TW// Violence, meurtre.

Il faisait froid aujourd'hui, nous étions le dix novembre donc c'était justifié. Il était dix-huit heures trente.

Tu étais dans ton appartement minable, posée dans ton salon minuscule, et tu t'ennuyais à mourir, pourtant nous étions samedi ! Tu devrais être en train de te préparer pour sortir avec Hinata et Yuzuha, mais tu n'avais vraiment pas la foi ce soir. Tu avais comme un mauvais pressentiment et du coup tu ne te sentais pas très bien, alors tu avais décliné leur invitation prétextant un mal de crâne, ce qui finalement n'était pas totalement faux.

Tu zappais les chaînes sur ta télévision, afin de tenter d'oublier l'envie irrésistible de prendre un cachet d'ecstasy ou bien de te faire un petit rail de coke... c'était aussi pour ça qu'en général tu évitais de rester toute seule, tu ne pouvais pas t'empêcher de te défoncer ou de te bourrer la gueule jusqu'à ne plus pouvoir tenir debout ou enchaîner deux phrases. Et quand ça n'allait vraiment pas, tu t'abandonnais à ta précieuse lame.
Tu soufflas d'exaspération. Allez ça va aller ma fille tient le coup. Sur cet encouragement à toi-même tu continuas ta recherche de programme intéressant, quand tu tombas sur les infos, bof, il n'y avait rien d'autre alors autant les laisser.

Tu écoutais d'une oreille distraite, quand tout d'un coup, une nouvelle retient ton attention :

« ... Dans la nuit de vendredi à samedi la prison de *** à Tokyo du faire face à une évasion orchestrée par le gang *** ayant causé la mort de plusieurs gardes et policiers, une seule personne s'étant évadée la ville n'est pas en alerte, mais soyez tout de même sur vos gardes et attentifs, si vous apercevez cet homme prévenez directement les forces de l'ordre, n'essayez surtout pas d'intervenir par vous-même, le suspect et très dangereux et ce gang également, alors je le répète, surtout n'intervenez pas (....) »

Tu restais figée devant l'écran. La photo qui était diffusée, c'était celle de ton père. Ce gros porc, cette sombre merde. Il avait réussi à s'évader !
Tu étais sûre qu'il aurait pour but de te retrouver et de te faire payer, te tenant responsable de son incarcération.

« Putain... putain mais qu'est-ce-que je vais faire maintenant ...

Tu décidas de faire un sac, d'y mettre quelques affaires nécessaires, brosse à dents, sous-vêtements, quelques habits, et quelques produits de beauté. Tu enfilas un pantalon noir avec une ceinture à sangles, un col roulé noir, une veste courte noire également (vive le noir), tu glissas ton poignard dans la sangle de ta ceinture, mis tes bottines en cuir noir, tu te regardas dans le miroir, tu aurais sûrement froid... mais tu n'avais pas le temps, en fait tu t'en fichais, alors tu n'hésitas pas plus, pris ton téléphone, tes clefs, tu courus récupérer ta lame, attrapas ta petite pochette qui contenait tes précieuses drogues diverses et tu t'en allas.

Tu marchais depuis plusieurs dizaines de minutes dans les ruelles sombres de ton quartier, tu ne savais pas où tu allais, tu réfléchissais, est-ce que tu devais appeler les filles ? Elles allaient vraiment s'inquiéter et tu avais trop peur qu'il retrouve ta trace et vienne te chercher chez elles, il leur ferait du mal c'est sûr. Non tu ne devais rien leur dire c'était trop risqué. Mais alors vers qui te tourner ? Tu n'avais personne d'autre au monde et tu n'étais pas assez proche de leurs amis, et de toute façon tu ne voulais pas les mêler à ça non plus.
Tu étais tellement plongée dans tes pensées que tu ne fis pas attention devant toi, et alors tu rentras dans quelqu'un.
Tu relevas la tête, de tu croisas le regard d'un homme, ton sang ne fit qu'un tour...

Il avait certainement une cinquantaine d'années, des cheveux noirs, une courte barbe, des yeux verts.... c'était son portrait craché... tu étais figée, et comme si ça ne suffisait pas, ce type te fixais un peu trop profondément à ton goût, et il eut le malheur de poser la main sur ton bras, un sourire pervers accroché aux lèvres.