Yeni Hayat〘 Eldarya 〙

Chapitre 10 مهمة ؛

    Sur la liste des prochains gardiens en mission figuraient trois membres de l'Étincelante; Nevra, Leiftan et Valkyon, ainsi que trois autres de leurs subordonnés; Vesemir; un loup de feu de l'Obsidienne, Zahir; un elfe de l'Ombre et puis Ynaly; un brownie-chat travaillant à l'infirmier.
    Ils étaient donc six hommes en tout, devant embarquer au plus tard vers midi en direction des Côtes de Jade.

    Comme convenu, l'annonce fut publiée après que les gardiens furent choisis. La mission-couverture était que plusieurs fragments du Cristal furent retrouvés par les Kappas. Aussi "bête" que cela puisse être, les autres membres de Gardes y crurent complètement. Tant que c'était une bonne nouvelle, ils ne posaient guère de questions.

    Tous continuèrent leurs chemins sauf Karenn. Avec ce qu'elle avait entendu en espionnant la Salle Sacrée, elle ne pouvait accepter qu'il s'agissait "uniquement" de morceaux du Cristal. Non, elle n'avait pas rêvé, la vraie raison était grave contrairement à cela, et elle était déterminée à faire cracher le morceau à son frère le jour même du départ.

— * —

    Bien avant même que le soleil revienne éclairer le ciel sombre que la jeune vampire vint toquer hystériquement à la porte de son frère aînée. Ce dernier lui ouvrit en trombe. Kareen pouvait facilement comprendre son mécontentement rien qu'à l'expression qu'il affichait.

    — Bon matin Nevra!
    — J'espère pour toi que c'est important pour que tu viennes me réveiller à cette heure un jour de mission, lui répondit son frère d'un ton agacé.

    — Si. Justement c'est important. Je veux que tu me dises la vérité. Cette histoire de cristaux chez les Kappas, c'est uniquement une couverture n'est-ce pas?

    Nevra porta sa main à la hauteur de ses yeux pour les frotter un instant afin de garder son calme. Il savait que ça ne servait à rien de contredire sa sœur une fois qu'elle était sûre d'une chose.

    — Je t'ai dit quoi il y a à peine deux jours?
    — Mais ça ne se fait pas de nous mentir comme ça! On a le droit de savoir également!
    — Karenn, pour la énième fois, tu n'as pas à te mêler des affaires de l'Étincelante. Tout ce qu'on fait a une raison, qui est d'assurer la sécurité de tout Faerie et Faelien, jamais le contraire. Sur ce.

    Et il lui claqua la porte au nez sans attendre.

    — Nevra!...Non mais quel mufle?!

    Le concerné poussa un long soupir agacé de l'autre côté de la porte. Son familier s'était réveillé lui aussi. Le sommeil n'allait sûrement pas revenir alors autant en profiter pour ranger le reste des affaires pour la mission.

*

    Voilà maintenant deux jours que les hommes avaient mis le voile. Il fallait dire que tout se passait bien et comme prévu. Ils n'avaient croisés le chemin d'aucune créature marine en quête de proie, uniquement des sirènes avec lesquelles ils discutèrent avec plaisir.

    Comme sur le bateau ils n'étaient que entre hommes, ils avaient pu être à leurs aises. Durant le trajet, ils avaient discutés d'un peu de tout, en partant du travail à la garde, des femmes jusqu'au passé mélancolique de chacun. Valkyon et Leiftan se confièrent très peu sur ce dernier point.
    Quant à Ynaly, il apprit à mieux connaître les autres gardiens. Vu que le brownie travaillait depuis son arrivée uniquement à l'infirmerie, il ne connaissait personnellement que très peu de monde, en plus du fait qu'il était réservé aux premiers abords. N'empêche, il s'entendit parfaitement avec ses compagnons durant ces deux jours passés.

    Il leur avait fallu un jour de plus pour arriver à leur destination. Enfin sur l'île des Kappas, tout était calme et le soleil se couchait à l'horizon.

    Ils furent accueillis en personne par le Maître Kappa qui les attendait sur la plage, accompagné de trois de ses gardes. Ils les invitèrent directement à dîner après que les six hommes aient déposé le peu de bagages qu'ils avaient dans les chambres qu'on leur avait préparé pour leur séjour.

    Le dîner était composé des plats traditionnels de l'île, contenant une certaine variété de créatures et flores maritimes, la plupart crues. La nourriture n'était pas au goût de tout le monde, notamment Nevra et Vesemir, mais ils s'efforcèrent malgré ça de manger, et ce pour ne pas contrarier leurs hôtes.

    Après le dîner, le chef du village les invita pour s'entretenir avec eux dans la salle de conseil.

    — J'espère que vous n'êtes pas très fatigués de votre voyage. J'aimerai que l'on puisse discuter la cause de votre venue le plus tôt possible.
    — Je vous en remercie Maître Kappa, répondit Leiftan en s'inclinant par respect. Ne retardons pas plus notre mission.
    — Biens, jeunes hommes, veuillez me suivre. La nuit risque d'être longue.

    La salle de conseil était de taille moyenne, elle aussi de la même architecture que le reste des maisons du village. Elle se différait uniquement de par sa taille ainsi que par les écritures calligraphiques gravées sur sa porte en bois massif.
    Le Maître Kappa pria les Gardiens de prendre place autour de la table ronde. Ils furent directement suivis par les mêmes trois protecteurs qui avaient accompagné leur chef sur la plage.

    — Gardiens de la Cité d'Eel, je n'ai guère besoin de vous relater l'atrocité qui vous a fait venir. Nos trois protecteurs ici présents, ont confronté la malédiction qui nous a frappé, nous ainsi que notre forêt. Le quatrième, ne peut nous rejoindre ce soir dû aux blessures que lui ont affligé les flammes. Je vais donc les laisser tout vous expliquez en détail, ils en savent plus que moi.

   Ils veillèrent tard ce soir-là. Les Gardiens écoutaient religieusement le récit des Protecteurs, essayant de rassembler les pièces du puzzle petit à petit.

    Le soir de l'attaque, le peuple Kappas étaient en train de fêter, comme la coutume le voulait, leur saison d'amour, où les jeunes Kappas déclaraient leurs flammes ou demandaient la main à leurs futurs conjoints. Les enfants jouaient autour des petites sources et les parents les surveillaient tout en profitant de la nourriture et de la musique, tandis que les jeunes amoureux se retiraient discrètement pour plus d'intimité.
    Tout le village était empli de joie, mais des cris stridents coupèrent court à l'amusement des Kappas. Tous se figèrent de peur. La musique s'arrêta, les enfants se turent, la joie se dissipa.
    Le Maître Kappa ordonna à quatre de ses protecteurs de trouver la source des cris, qui ne semblait pas être trop loin. Peut-être était-ce une jeune Kappa qui s'était gravement blessée en s'aventurant dans la forêt ? Ou pire, peut-être avait-elle été attaquée par un étranger à l'île ? Vite, il fallait impérativement trouver cette personne et lui venir en aide.

    À leur grande surprise, les cris de douleur les menèrent à une femme qui n'avait rien d'une Kappa. Elle était agenouillée, crispée de douleur, les bras en feu. Ses vêtements étaient brûlés et tâchés de sang. Ils étaient abasourdis, pris de court, était-elle la victime ou la coupable ?
    En remarquant leurs présences, elle avait arrêté de pleurer, se mit de nouveau sur ses jambes. Elle leur avait crié plusieurs fois de ne pas lui approcher alors que les Kappas voulaient lui venir en aide.
    L'un des protecteurs fut touché, un autre riposta par une flèche empoisonnée, ratant de peu le centre de la gorge de la femme. Elle prit la fuite après ça, allant du côté Nord. Ils ne la suivirent pas, préférant chercher de l'aide pour éteindre les flammes et sauver leur blessé.

    Le plus interpellant dans tout ceci, était qu'aucun des trois Kappas n'arrivaient à se mettre d'accord sur le profil de la femme. L'un disait qu'elle avait la peau blanche, l'autre la peau sombre, le troisième disait qu'elle avait les yeux jaunes et encore des oreilles pointues, celles d'un elfe.

    Ils se mirent pourtant d'accord sur l'éventuel fait que la recherchée aurait pu utiliser un sortilège brouilleur de piste, de sorte à ce que personne ne la reconnaisse ni puisse la retrouver.

    Les Gardiens d'Eel revinrent à leurs chambres peu après ces derniers points, très épuisés par leur journée. Il était tard, et ils devaient se réveiller tôt le matin pour commencer leurs recherches.