Chapitre 14 صقيع ؛

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- Vous ne comprenez rien, je n'ai rien à faire dans cette histoire.

Une fois à bord de leur bateau je fus directement mise derrière les barreaux.

- Vous ne pouvez pas être sérieux, soufflai-je. Vous ne pouvez pas... faire ça.

J'arrondis la bouche dans l'attente d'une réponse sensée, au lieu de quoi mon auditoire m'opposa un silence inflexible.

- Vous ne pouvez pas faire ça! m'exclamai-je encore en voulant agiter mes mains menottées, je ne pouvais plus voir les extrémités de mes bras qu'à partir des poignets. Qu'est-ce que vous m'avez mis? Je ne ressens plus mes mains!

Ils m'avaient menottée avec deux sortes d'énormes capsules qui me recouvraient entièrement les mains. Le métal de ces dernières était décoré de plusieurs inscriptions d'une langue inconnue. Plus le contact froid du métal contre ma peau durait et plus je sentais mon corps se vider peu à peu de son énergie à travers mes doigts.

- Arrête ta comédie, ça fonctionne pas sur nous. Sois tu coopères, soit tu la fermes jusqu'à l'arrivée au Q.G, il tourna sa tête vers son compagnon. Je crois pas que je vais tenir 4 jours de plus si elle continue à jouer à la victime.

Et ça, c'était vrai. Vampire au sang froid ou pas, sa patience était très limitée. Surtout quand la personne ne faisait que mettre en place de victime pour se sortir d'affaires.

En réalité, les gravures sur les menottes étaient une ancienne incantation qui bloquait l'accès de la personne à son Maana. Plus la personne résistait au sort, plus les gravures absorberaient l'énergie vitale. Ils ne permettaient donc à aucun d'utiliser ses pouvoirs, n'importe leurs forces.

Je préférais faire abstraction de ce que je venais d'entendre. En plus de ma situation entière, ce gars au cache-œil me tapait vachement sur le système.
J'étais leur prisonnière, soit, mais j'avais quand même toujours des droits.

Je m'éclaircis la gorge pour attirer leur attention. Une vive odeur de mer me remplissait le nez et l'air s'était considérablement rafraîchi.

- Vous voulez des vrais aveux? C'est d'accord, je vais parler à l'un d'entre vous. Mais avant, j'ai deux conditions.
- On t'écoute.
- La première, j'aurai besoin de voir Diane, celui aux cheveux noirs arqua un sourcil en attendant la suite de mes demandes, visiblement déjà ennuyé. La deuxième, j'ai besoin de manger. Je crève de faim.

Le vampire lâcha un rire amusé. Il s'attendait à une autre demande que celle-ci. À quel point devait-on être désespéré pour vouloir payer son ticket pour le tribunal contre son familier et quelques repas?
Tout ça, à part si elle ne mijotait pas autre chose. Elle était intrigante, malgré son mauvais jeu d'acteur. Changer de disquettes pour retourner la situation à son avantage, cette femme était vraiment désespérée.

- Rien que ça princesse? Je te cache pas, je suis un peu déçu, dit-il avec une mine faussement triste.

Je ne lui répondis pas, depuis que je l'avais croisé il ne faisait que se payer ma tête.

Il fit un signe de tête à son compagnon aux oreilles pointues. Ce dernier s'appelait Zahir, et il devait être sous les ordres de mon premier ravisseur.
En le regardant monter les escaliers, je visualisais peu à peu leur pyramide hiérarchique. Tout en haut il devait y avoir Leiftan, en dessous se trouvait sûrement celui-ci au cache-œil et l'autre, Valkyon. Zahir venait donc logiquement après ces trois-là.

Mon attention revint vers celui assis de l'autre côté des barreaux. Assis en manspreading, un coude sur l'accoudoir et la tête soutenue par sa main, il ne me lâchait pas du regard.

Yeni Hayat〘 Eldarya 〙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant