Chapitre 4 عشاق ؛

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    Comme prévu, Gabriel vint me chercher vers midi. Il s'occupa de faire descendre ma valise pour la placer dans le coffre sa voiture. Diane, sa chienne, une Samoyède aussi attachante qu'hyperactive, était allongée sur son ventre sur les sièges passagers arrières.

    Le trajet dura environ 1 heure et demie. Trajet durant lequel on mit nombres de nos chansons préférées en chantant à pleins poumons. Même Diane nous avait accompagné de par ses aboiements.
    La musique était la première chose qui nous avait rapprochés. Malgré la différence d'âges, on aimait les mêmes choses.

    La voiture traversa une longue route forestière pour arriver à l'endroit prévu. Avant de descendre, Gabriel m'avoua qu'il n'avait pas loué l'endroit comme il l'avait dit la veille, puisqu'il appartenait en réalité à ses parents. Il ajouta qu'il avait menti sur ça pour influencer ma décision, craignant que je refuse le séjour avec lui. Ce mensonge lui valut une mine faussement boudeuse de ma part et une tape sur l'épaule.
    Devant nous se dressait un imposant chalet de bois et d'acier. La grande baie vitrée était fumée ce qui empêchait d'en voir l'intérieur. Et tandis que je restai là, plantée devant la demeure admirative, Gabriel se chargea de faire descendre Diane ainsi que les bagages.

    — Ça te plaît ? Me demanda-t-il, les yeux posés sur moi.
    — Ça me plaît oui, énormément. Merci Gabriel.
    — Ne me remercie pas ma Lili, c'est normal. Allez viens.

    La journée se passa très calmement et rapidement. Tellement que j'appréciais sa compagnie je ne me rendis compte que la nuit était tombée que quand Gabriel alluma les lumières.
    On était au salon, l'un dans les bras de l'autre, appréciant le calme qui nous entourait. Lui avait un verre de whisky dans la main qu'il dégustait avec soin, tandis que moi je détaillais les photos de familles disposés sur les meubles en bois du salon.
    Gabriel et son frère cadet, Samuel, ressemblaient parfaitement à leur père, d'origine japonaise. Leur mère cependant était une australienne blanche très chrétienne, ce qui expliquait parfaitement le choix des prénoms religieux et occidentaux malgré le nom de famille à connotation nippone.

    Gabriel Yoshida.

    Je me détachai des bras de mon amour, voulant l'admirer en chair plutôt que sur des photos. Mon regard s'attarda sur ses lèvres puis sur ses yeux en amandes, qu'il était beau. Mon dieu je craque.
    Sans prévenir, Gabriel déposa ses lèvres contre les miennes, m'embrassant amoureusement. Un mélange d'amour, de tendresse et de whisky. Le baiser fut interrompu par Diane qui sauta sur les cuisses de son maître, peut-être jalouse et voulant elle aussi de l'attention.

    Gabriel se releva quelque temps après, m'informant qu'il sortait fumer en même temps qu'il sortait son briquet de sa poche. Je restai alors avec ma chienne préférée, lui caressant activement son pelage blanc alors qu'elle me souriait adorablement, la langue pendante. Elle me lécha les mains plusieurs fois par la même occasion, chose qui me dégoûta légèrement malgré moi.

    Quelques minutes de douceurs plus tard, j'allai laver mes mains, l'eau glissant sur ma peau et entraînant avec elle la mousse de savon. Mon regard se perdit sur mon propre reflet; d'abord seul, qui fut rejoint par celui de Gabriel derrière moi. Il avait cet air naturellement neutre et sarcastique, on ne pouvait jamais être sûrs de ce qu'il ressentait, montrant rarement ses sentiments.

    — Quand tu finis, viens avec moi, j'ai un petit quelque chose à t'offrir, me glissa-t-il à l'oreille alors qu'il m'enlaçait par l'arrière, me collant à son torse.

    Son souffle chaud contre ma nuque me procura une légère chair de poule. Il sentait agréablement l'alcool et le tabac, malgré le fait que je détestais ces deux addictions en lui.
    Il me prit par la main. Nous montâmes les escaliers en acier, traversâmes un long couloir sombre avant d'atterrir dans la chambre. Quelques bougies parfumées à la lavande décoraient la pièce, mes préférées. Un grand lit circulaire régnait sur les lieux, de par sa taille et la blancheur de ses draps, en contraste avec les autres meubles de la pièce qui arboraient nombre de nuances allant du rouge sombre au marron clair.

Yeni Hayat〘 Eldarya 〙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant