Between you two [Tome 2]

Chapitre 18 : Adam

Je n'ai jamais aimé les blondinets. Rien à voir avec leur couleur de cheveux. Enfin si, peut-être un peu. J'ai l'impression qu'ils se croient tout permis, qu'ils ont l'avantage sur tout. Je les vois tous comme des petits riches de ville qui ne connaissent rien à la vie réelle. Leur blond rayonne pendant que mon brun s'assombrit. Ils sont dans la lumière pendant que je suis dans l'ombre.

Non, ce n'est pas que je ne les aime pas, je les jalouse. J'aimerais avoir leur mode de vie. Ils ne sont pas tous nés avec une cuillère en argent dans la bouche mais ceux que j'ai rencontré jusqu'à présent me donnent cette impression. Ça a été le cas avec Edward et c'est maintenant au tour de cet enfoiré. Qui c'est d'ailleurs ? Le nouveau mec de Gabrielle ? Non, ça m'étonnerait, sinon il ne serait pas venu avec elle pour me retrouver moi, l'amour de sa vie. Je ne dis pas ça pour me vanter, je le sais au fond de moi que nous sommes faits l'un pour l'autre et elle le sait aussi. Pourtant au début je n'y croyais pas. Je pensais que c'était une femme de plus que j'emmènerai dans mon lit. La première fois que je l'ai vu en bas du porche, j'ai été subjugué par sa beauté. Il faut dire que le couché de soleil la rendait rayonnante. Je sentais que mon cœur s'emballait mais je ne savais pas vraiment pourquoi. Je n'ai jamais cru au coup de foudre mais c'est ce qu'il s'est passé. On pourrait croire que ce n'est que le physique qui compte à ce moment-là sinon comment savoir si cette personne est vraiment faite pour nous sans lui parler ? On le sent, c'est tout. Il n'y a pas d'explications scientifiques quelconques pour expliquer ce phénomène. L'amour est bien plus complexe qu'on ne le pense. J'en ai fait les frais jusqu'à maintenant, moi le connard sans cœur. Il m'a fait changer. Je me suis éloigné de ces sentiments encore inconnus pour moi et voilà quel homme que je suis devenu. Une fois revenue, j'ai l'impression de redevenir celui que j'étais avant. L'homme qui essaie de combattre ses démons et de changer pour elle. Je veux le redevenir, je veux redevenir Adam.

Cette pensée m'emplit de joie mais ma situation me rattrape. Le gang que j'ai reconstruit après la mort de Stan fait à présent parti de ma famille aussi et je ne peux pas laisser Vicky seule. J'aimerais tellement la présenter à Gabrielle et partir avec elles... Ce rêve me paraît trop loin pour être réalisable. Putain mais à quoi je pense ? Redescend sur terre.

- Attends que je me relève ! Je vais te défoncer !

La voix du blondinet m'extirpe de mes pensées. Il se relève tant bien que mal, la main posée sur son nez ensanglantée. Il commence à se diriger de nouveau vers moi mais Gabrielle s'interpose entre nous, les bras tendus.

- Arrêtez ! Vous n'avez aucunes raisons de vous battre !

- Tu rigoles ? s'emporte Zed. Il vient de me frapper !

Ma bien-aimée souffle, n'étant pas surprise de ma réaction. Décidément, elle me connaît si bien. Elle n'a pas oublié qui je suis. Tu ne devrais pas t'en réjouir.

- Je sais et j'en suis désolée, reprend-elle, il n'aurait jamais dû faire ça. Nous allons trouver un hôpital pour soigner ton nez.

Je ne veux pas qu'elle parte seule avec lui, il en est hors de question.

- Je vous emmène, je sais où se trouve le plus proche.

- T'as qu'à juste nous dire où il se trouve, nous n'avons pas besoin de toi, réplique le blondinet.

Décidément ce mec me tape sur les nerfs. J'ai encore envie de le cogner. Il faut que je me retienne, pour elle.

- C'est trop compliqué à expliquer, vous risquerez de vous perdre et à cette heure-ci, les rues sont dangereuses.

- Nous sommes déjà en danger avec toi.

Mon poing commence à se serrer face à la réplique de cet abruti, pourtant je sais qu'au fond de moi il a raison. Je me repasse les scènes dans lesquelles j'ai dû utiliser la violence pour régler les comptes du clan. D'un autre côté, je n'ai jamais tenté de tuer quelqu'un de nouveau, je me le suis juré. Le gang m'en veut pour ça. Cette règle le rend faible mais j'essaie de tout faire pour prouver à nos ennemis que la douleur est bien pire que la mort elle-même.