Chapitre 22 : Adam

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Je n'en reviens pas qu'elle soit encore revenue. J'étais persuadé qu'elle laisserait enfin tomber après une autre fuite. J'avais oublié qu'elle est têtue. Heureusement qu'elle l'est.

Je suis à la fois soulagé et interloqué de la voir ici. Elle n'est pas en sécurité entourée de membres de cartels en tout genre. Je n'ai qu'une envie ; courir la rejoindre, la prendre avec moi et m'enfuir avec elle à bord de ma bécane de l'époque. Nous foncerons tous les deux pour aller je ne sais où et reconstruire notre vie ensemble loin de toute cette merde. Elle ne sera jamais heureuse avec toi et tu le sais. Cette voix n'arrête pas de me poursuivre depuis que je l'ai revue. Elle a beau m'énerver, je sais au fond de moi qu'elle a raison. Il faut que je m'éloigne de Gabrielle mais c'est impossible. Partout où j'irais elle me suivra. Qu'est-ce je dois faire ? Abandonner ? La laisser entrer enfin dans ma vie et la laisser ruiner la sienne ? Il en est hors de question. D'un autre côté, je ne peux pas m'imaginer vivre sans elle. La revoir m'a donné l'impression que je revivais à nouveau. J'aime cette femme, plus que tout au monde et quoi que je fasse, je ne peux pas aller à l'encontre mes sentiments. Putain quelle merde.

Son regard est toujours plongé dans le mien. Je ne reconnais que trop bien cette expression. C'est le même que la dernière fois, quand elle m'a vu sortir de la chambre aux côtés de Carla. Bon-sang, je viens de m'en rendre compte. Mon amie est encore avec moi au moment où Gabrielle réapparaît. Je suis vraiment un blaireau. Elle doit encore me détester.

Les deux membres sont maintenant partis pour leur course des rues. L'attroupement s'est maintenant dissipé et à ma plus grande surprise, Gabrielle s'approche de Carla et moi, accompagnée de son fidèle destrier à la con et de ma petite Vicky. Cette dernière se plante devant moi les bras croisés et la mine boudeuse.

-        Tu m'as abandonné Juan ! Ne me fais plus jamais ça !

Soudain, la réalité est revenue me faire face violemment. Vicky est à cette soirée dans laquelle risque de s'y trouver des membres du clan de son père. Je regarde autour de moi, mes sens en alerte. Je m'abaisse ensuite face à la petite en posant mes mains sur ses épaules.

-        Ma grande, tu ne dois pas rester ici, c'est dangereux. Il faut que tu repartes avec...

-        NON !

Vicky se met à crier devant tout le monde. Certaines têtes se retournent, étonnés d'entendre et de voir une enfant pendant une soirée de courses de motos entre les plus grands cartels du Mexique. Je commence à paniquer, de peur que quelqu'un la reconnaisse et ne me la reprenne.

-        Je connais déjà ces courses, j'y est déjà assistée et je sais me défendre alors ne me demande pas de repartir bredouille ce n'est pas la peine ! continua-t-elle sur le même ton.

Il faut que je la joue autrement. C'est vrai que Vicky a l'habitude de ce genre d'ambiance. Il faut que je trouve un moyen de la calmer et surtout de la cacher aux yeux des autres.

-        Ecoute, reprenais-je, tu as raison. Je n'aurais pas dû te laisser. Si tu as envie de t'amuser tu le peux mais s'il te plaît, met cette casquette et reste bien aux côtés de Gabrielle et du blondinet.

Je lui tends l'accessoire puis je la pose sur sa petite tête en prenant soin de rentrer ses cheveux à l'intérieur. Vicky était tellement contente d'avoir gagné qu'elle se laisse faire tout en souriant fièrement de m'avoir fait capituler aussi facilement.

Je sens des yeux me fixer lourdement au-dessus de moi. Nulles doutes, ce sont bien ceux de ma bien-aimée. Je me relève en faisant un signe de tête à Carla qui comprend qu'elle doit nous laisser seule.

-        Vicky, intervient mon amie, viens avec moi et...

-        Zed, enchanté.

-        Enchantée également, je m'appelle Carla. Est-ce que je peux te payer un verre ?

Between you two [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant