Between you two [Tome 2]

Chapitre 21 : Gabrielle

Je n'ai pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. J'ai encore fait des cauchemars. Je n'en peux plus. Ils me poursuivent même éveillée. Je ne sais pas comment faire pour m'en débarrasser. Je ne pensais pas avoir été touchée à ce point. Certes, j'ai été malmené pendant des semaines à cause de M. Slayer et de ses hommes de mains mais il me semblait que tout ceci était resté derrière moi. Il faut croire que non.

Je me lève avant Zed. Il dort à point fermé. Je l'entends même ronfler légèrement. Je décide de sortir de la chambre après m'être rapidement changée pour aller chercher un petit déjeuner. Je me suis rendue compte que je n'avais pas mangé depuis plus d'une journée. Mon ventre se tord dans tous les sens. Rien que de penser à croquer dans un croissant moelleux et chaud me donne envie de baver. Je file à la boulangerie la plus proche, ou du moins à ce qui y ressemble puis j'achète plein d'autres viennoiseries. Je ne pus m'empêcher de croquer dans un pain au chocolat sur la route.

Il a beau faire jour, j'ai très peur de me balader seule dans la rue. Même si le soleil est magnifique et que les bâtiments sont colorés, j'ai l'impression que ce n'est qu'une façade. J'entends à tout va des personnes se disputer entre elles, des mères crier après leurs enfants, d'autres marcher la tête baissée et j'en passe. La population n'est décidément pas la même qu'en France. J'ai déjà le mal du pays.

Je m'empresse de rentrer à l'hôtel. Une fois passée la porte de la chambre, Zed est assis sur son lit, dos à moi, en train d'enfiler un tee-shirt. J'ai le temps d'apercevoir son dos parfaitement muscler. Je détourne rapidement le regard pour poser mes petits sacs.

- Hum, ça sent bon par ici.

Mon collègue s'empresse de se lever pour venir me rejoindre.

- Je te remercie.

Je me contente d'acquiescer puis je me pose sur mon lit pour entamer mon croissant. Zed fait de même. Il ingurgite le reste de ce que j'ai acheté en un temps record. Il avait sûrement très faim lui aussi. Une fois le petit déjeuner finis, je ne pus m'empêcher d'en venir au fait.

- Je vais retourner voir Adam.

- Je le sais, se contente de répondre Zed.

Je sens qu'il a abandonné l'idée de me faire changer d'avis à son sujet. Je me réjouis de ne pas avoir perdu un allié aussi précieux à cause de mon entêtement. Même si j'aurai laissé partir mon collègue, je ne pus m'empêcher de penser que je serais perdue sans lui. Sans Adam à mes côtés, je ne me serais pas sentie en sécurité ici. Je n'ose pas lui dire mais je ne le remercierais jamais assez pour son dévouement auprès de moi, surtout que tout ceci ne le concerne en rien.

- Je vais appeler un taxi.

Zed sort de la chambre pour téléphoner. Je me lève pour préparer un sac à dos. On ne sait jamais pour combien de temps j'en aurais. Connaissant bien le pays après les nombreux reportages que j'ai pu voir et l'actualité, j'ai pensé à prendre une bombe au poivre avec moi. Je la mets dans mon sac, suivi de mon téléphone, mon porte-monnaie et de deux bouteilles d'eau. Je pensais ne rien avoir oublier quand mon regard s'arrête sur la veste d'Adam. Je sens un pincement au cœur au moment où je pose les yeux sur elle. Je repense à la scène de nos retrouvailles. Il était prêt à recommencer avec moi et la seconde d'après il s'enfuit encore comme un voleur. Il faut que je change d'approche, sinon il risque bien un jour de partir pour de bon. Je la roule en boule dans mon sac.

Mais à quoi bon être toujours derrière lui ?

C'est la question que je me pose depuis sa seconde fuite. Je me suis jurée qu'à la troisième, j'abandonnerais. Je ne supporterais pas qu'il me laisse une dernière fois. Je me suis dis que si j'avais été seule, les choses se seraient passées différemment. Connaissant Zed, pour cette fois il ne s'interposera pas. Dans ce cas, je suis prête à laisser une dernière chance à Adam.