Chapitre 28 : Adam

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J'ai perdu la notion du temps. Je ne sais pas depuis combien de temps Stan est parti après m'avoir lâché sa bombe. Sans fenêtre, je ne peux savoir s'il fait encore jour ou nuit. Je ne sais pas combien de temps est passé depuis mon enlèvement. Je ne sais pas si Gabrielle va bien. Je suis déboussolé putain !

J'ai la sensation que je suis assis sur cette putain de chaise depuis une éternité. Est-ce la réalité ou ma notion du temps qui est déréglée ? J'en sais rien et ça me rend fou.

La faim commence elle aussi à me monte à la tête. J'ai eu le droit à ce qui ressemblait être de la purée sortit tout droit d'un cul de Mexicain. Elle était écœurante et trop liquide. J'ai refusé de manger au début puis ma faim a pris le dessus. Il faut que je reste un minimum conscient.

Les coups portés au visage ne me font presque plus mal. C'est comme si la douleur était tellement intense que je ne la sentais plus. Je sais que mon visage est gonflé, je le sens.

Il faut que je reste en vie pour elle, c'est tout ce qui importe.

Je n'ai jamais tenu autant à la vie depuis qu'elle est réapparu. Je ne veux plus la faire souffrir, ne plus m'enfuir. Je ne sais pas comment mais on y arrivera. On réussira à être enfin heureux à deux, sans personne pour nous barrer la route.

La terrible envie de la revoir m'envahit. Je veux soutenir une nouvelle fois son regard. Je veux la prendre dans mes bras, sentir ses cheveux. Je veux l'embrasser à en perdre mon souffle. Je veux la protéger de tous les dangers qui la guette dans ce pays de merde. Je veux être auprès d'elle une dernière bordel.

- Fais chier !

La porte en face de moi s'ouvre avec fracas malgré son poids. Le spectacle qui s'offre devant moi est à peine croyable. C'est comme si je marchais dans le désert depuis des jours et que j'apercevais un oasis au loin. Je suis conscient d'avoir des hallucinations. Ce n'est pas bon ! Ça doit être la faim que je ne supporte plus.

L'homme ressemble étrangement à Vico. Il tient un pied de biche dans sa main et s'approche vite de moi. Il est suivi de près par Carla, Zed, Vicky et... Gabrielle. Elle dépasse tout le monde en un temps record.

- Le voilà ! Je vous avais dit que je l'avais entendu !

Sa douce voix résonne dans mes oreilles. Je sens que je souris bêtement en la regardant. Je commence à devenir fou, ça y est. Je lâche enfin prise. J'accepte d'être dans cette douce illusion.

- Oh mon amour !

Gabrielle arrive à m'atteindre et me prend dans ses bras. La chaleur de son corps me fait un bien fou. J'arrive à imiter la même odeur que le parfum qu'elle porte d'habitude. Ses cheveux sentent toujours aussi bon. Je suis sur un nuage.

- Eh ! Tu vas bien ?

Je sens ses mains se poser sur mes joues. Elle me regarde droit dans les yeux, d'un peu trop près. Son regard m'avait manqué. Je souris une nouvelle fois bêtement.

- Il est dans les vapes, intervient Vico. Il faut vite le sortir de là.

- Réveille toi mon amour ! C'est moi, Gabrielle !

Ses lèvres rencontrent subitement les miennes. Cette douce sensation est un peu trop réelle. Je décide néanmoins de lui répondre en m'emparant de ses lèvres à mon tour. Son goût m'avait terriblement manqué. Notre baiser part dans tous les sens. Il est à la fois sauvage et langoureux. Je ne sais plus sur quel pieds danser avec elle.

Après avoir ouvert de nouveau les yeux après notre baiser, c'est comme si j'étais réveillé. Je me rends compte avec joie que je ne rêve pas, ils sont bien tous là. Mon regard se porte sur chacun d'entre eux, jusqu'à ce qu'il s'arrête sur Vicky.

Between you two [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant