Between you two [Tome 2]

Chapitre 8 : Adam

Ce que je redoutais depuis le début de ce plan foireux se produit. L'homme qui me tient toujours l'épaule n'est pas dans son état normal. Il sent l'alcool à plein nez. Il a dû mal à rester debout. Je vois dans ses yeux qu'il est hors de lui. Par chance, personne n'a l'air de prêter attention à ce qu'il se passe. La forte musique et les voix des clients aident notre altercation à passer inaperçue, du moins pour l'instant. J'ai un mauvais pressentiment qui me poursuit depuis le début de la soirée. Il faut absolument que j'arrive à le calmer avant que l'on ne se fasse remarquer.

-        Eh ! Je te cause ! s'impatiente-t-il en secouant mon épaule.

Je me retourne vers lui, portant toujours Carla qui, même les yeux fermés, essaie tant bien que mal de tenir debout.

-        C'est une amie que j'ai croisé devant les toilettes, commençais-je à mentir. Elle n'est pas bien du tout. J'ai appelé ses parents, ils viennent la chercher.

J'essaie de jouer la carte de la prudence. S'il pense qu'elle est mineure ou que ses proches arrivent d'un instant à l'autre la chercher, j'ai peut-être une chance qu'il prenne peur et qu'il lâche l'affaire.

L'homme retire sa main de mon épaule. Il s'approche dangereusement de moi. Je ne bouge pas. J'essaie de rester calme. Sa proximité soudaine commence à m'irriter.

-        Tu te fous de ma gueule ? Je vous aie vu hijo de puta. Vous aviez l'air trop proches pour être de simples amis. Rends-là moi.

C'est hors de question. Tu ne l'auras jamais. Tant pis pour le plan.

Je regarde une dernière fois mon amie avant de la prendre dans mes bras en posant une main derrière son dos et l'autre tenant ses cuisses. Je cours aussi vite que possible en dehors du bâtiment. Passé la porte, je fonce en direction de la voiture. Un cliquetis que je ne connais que trop bien se fait retentir dans mon dos.

-        Bouge plus ou je te descends !

Je m'arrête net. J'entends des personnes crier par-dessus mon épaule. Certains me dépassent en courant, en prenant soin de ne pas me coller. Niveau discrétion, c'est raté. Il fallait s'en douter. Ce mec est dangereux, surtout dans son état.

-        Pose-la par terre et casse toi, sinon je tire !

Je n'ai pas d'autres choix. Il faut que je m'exécute. Elle risque de devenir un dommage collatéral si je riposte avec elle à mes côtés. Il faut que je la protège. Elle fait parti de ma famille. Si elle venait à mourir par ma faute, je ne me le pardonnerais jamais et Ricardo non plus. Je ne veux pas perdre deux membres ce soir. 

Je cherche du regard un endroit où la poser pour la mettre à l'abri. Je remarque qu'il y a plusieurs blocs de pierres rectangulaires longeant le trottoir. Ils servent de bancs pour certains consommateurs qui n'ont, pour certains, pas l'air d'avoir remarqué l'arme pointée sur moi. A la vue de l'état second dans lequel ils sont, ça ne m'étonne pas. Le pays des cartels et de la drogue porte bien sa réputation. On le voit à travers ses habitants.

Je décide de la poser derrière l'un de ces blocs, loin des autres. Je marche lentement vers celui-ci. L'homme ne réagit pas à mon grand soulagement. Il a compris que je lui obéissais, mais pas pour les mêmes raisons que les siennes. Il va falloir que je fasse vite, je ne veux pas qu'il arrive quelque chose à Carla pendant que je ne suis pas à ses côtés. Ça ne me fait pas plaisir de la laisser seule mais je n'ai pas d'autres choix. Si Ricardo voyait ça, il me tuerait, dans ses pensées.

Je me dirige de nouveau vers l'homme qui pointe toujours son flingue sur moi.

-        T'avances encore et je te bute enfoirer !