Chapitre XXIX : La tempête

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Quelques semaines plus tard.

Aujourd'hui, l'équipe de volley dispute un match décisif pour le championnat, c'est la finale !

Amaya et moi avons fait une surprise aux garçons en achetant leurs maillots à la boutique du lycée.
Nous nous rendons actuellement au gymnase, le match va bientôt commencer.

Depuis que Rin est revenu de son camp d'entraînement, il m'a aidée à re-goûter à la vraie vie, et je m'en sors plutôt bien grâce à lui.
Notre relation s'est améliorée, ma vie s'est améliorée, tout va mieux.

« Viens, on va s'asseoir devant, on est les copines des joueurs quand même ! »

Amaya me prend la main et nous descendons tout en bas des gradins, les garçons nous voient et viennent vers nous.

«Waouh les filles, vos maillots ! »

« On n'est pas incroyables ? »

« Oh si ! »

Rin vient murmurer quelque chose à mon oreille.

« Je veux te manger. »

Je lui mets une petite tape au visage, le repoussant, mais il me rattrape en laissant passer ses mains derrière mon dos, il les met dans les poches arrières de mon jean.

« Tu peux pas te mettre tout devant, je vais jamais pouvoir me concentrer avec une beauté comme toi dans mon champ de vision. »

« Arrête de me sortir tes vieux disques ! »

« C'est vrai bébé. »
Il me dit en déposant un baiser sur ma mâchoire.

« Allez, va t'entraîner. »

Je pose mes mains sur son torse pour le repousser, et j'en profite pour caresser ses muscles éventuellement. Il est à moi. C'est fou.

Rin retourne sur le terrain, et je me rassois près d'Amaya.
Je reste concentrée sur lui, et surtout sur Hana qui l'aide à s'échauffer, ça ne m'énerve pas, parce que c'est son rôle, mais ils sont plusieurs dans cette équipe, mais comme d'habitude, elle est sur le mien.

« Toujours là celle-là. »

« Toujours. »

Je réponds à Amaya, sans les quitter des yeux.

Ils semblent proches, enfin elle semble proche de lui. Ils étaient dans la même classe pendant deux ans quand même. Je me demande s'ils sont amis, Rin ne me parle jamais d'elle. Les seules fois où il mentionnait son nom, c'était pour l'insulter, donc...

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Le match s'est terminé, notre équipe a gagné ! On est champions du Japon ! Rin est en train de célébrer avec les autres joueurs. Amaya et moi rejoignons l'équipe sur le terrain, elle va vers Atsumu, je vais vers Rin.

Il m'accueille à bras ouvert, et je vais le prendre dans mes bras.

« Félicitations bébé. »

« Merci. »

Il pose ses mains des deux côtés de ma tête et s'abaisse un peu pour atteindre mon visage. Il m'embrasse passionnément, tout en caressant mon visage.

« T'es extraordinaire. »

« C'est toi qui est extraordinaire. Si j'ai réussi à bien jouer aujourd'hui, c'est uniquement parce que tous les jours, tu m'emplis de joie et de bonnes ondes. T'es ma force, t'es toute ma vie. »

« T'es toute ma vie aussi Rin. Je t'aime. »

« Je t'aime. »

« Bon je rentre, va t'amuser avec tes amis, on se voit lundi en cours. »

« Merci bébé. À lundi, fais attention en rentrant, tu m'envoies un message. »

« Oui. »

Je lui souris, il me sourit, laisse un petit baiser sur mes lèvres avant de s'en aller aux vestiaires.

J'ai décidé de ne pas l'accompagner fêter la victoire avec ses amis, je veux lui laisser son indépendance, s'amuser avec ses amis, on est déjà beaucoup restés ensemble depuis qu'on est en couple.

Je me retourne pour sortir du gymnase, Amaya est partie avec son père, alors je rentre seule.

Je redresse tout juste mon sac à main sur mon épaule, qu'un doigt vient taper deux fois dessus.

C'est Hana. Elle croise ses bras et me lance un sourire narquois.

« Oui ? »

« Tu l'embrasses encore ? »

« Euh. Oui ? »

« Après ce qu'il t'a fait ? »

« Essaye pas de le descendre, c'était y'a un an. On est passé par-dessus. Parce qu'ON S'AIME. »

« Ahh je parlais pas de l'accident. Mais de ce qui s'est passé au camp d'entraînement. Oups... tu savais pas ? »

« Quoi ? Quel camp d'entraînement ? Il s'est passé quoi ? »

La confusion a commencé à se voir sur mon visage, je savais qu'un jour, Hana arriverait à m'avoir, mais là, je ne comprends pas du tout la situation.

« Oh non... je vais le laisser te l'annoncer, c'est trop gênant. »

Elle commence à se retourner mais j'attrape son poignet.

« Hana. Dis moi tout de suite de quoi tu parles. »

« Bon je voulais pas que tu l'apprennes de moi... »

Un sourire commence à se former sur son visage, une expression tellement provocatrice.

« On a couché ensemble. Au camp d'entraînement. Plusieurs fois. »

Je prends quelques secondes avant de réaliser ce que je venais d'entendre.
Prise de panique, ma vision se brouille, ma tête commence à tourner, mon cœur bat de plus en plus vite.

« Quoi ? »

Je lâche Hana et me frotte les yeux. C'est pas possible. Je rêve.

« C'est vrai. Il était en manque. Il est venu dans ma chambre, il savait que je l'aimais, et j'ai pas dit non. C'est Suna, je ferai tout pour lui, je l'aime. »

« Je l'aime. » ? Mais pour qui elle se prend ?!
Elle parle du garçon avec qui je sors depuis plus de deux ans, celui avec qui j'ai tout traversé.

« Je l'aime. », « je ferai tout pour lui », ce ne sont pas les paroles d'une fille sans importance dans une vie.

Ma respiration coupe, je n'arrive même pas à lui répondre.

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu mens. »

« Je mens pas. Et je parie qu'il t'a pas dit qu'on était sortis ensemble en début d'année en seconde. Le soir où il t'a raccompagnée chez toi, j'étais là, c'est le soir même où on s'est quittés. »

Quoi ? Cette soirée ? La première fois où on s'est rencontrés ? Ce moment décisif dans nos vies ?

Je ne lui réponds même pas tellement je suis sous le choc. Ce n'est pas possible. Après tout ce qu'il m'a dit, tous les efforts qu'il a fait pour moi, en fait pendant ce temps, il se tapait Hana quand il était au camp d'entraînement ?

Je ne la laisse même pas terminer, je rentre chez moi.

Je ressens... la même chose que la dernière fois, la même chose que le jour de la bagarre, que le jour où j'ai revu le couloir.

Une crise d'angoisse. La vision flouttée, la respiration lourde, le tournis.

Mais je ne veux pas que ça se reproduise, alors je m'assois un peu sur un banc près du lycée. Je bois un peu d'eau. Je me calme, et je rentre doucement chez moi, sans faire de faux pas.


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Suna x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant