Chapitre n°1: Une vie ennuyeuse

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«-Bonne journée chérie.

-Bonne journée Arch'. »

Le petit couple se donna un chaste baiser avant que le jeune homme ne quitte les lieux pour aller travailler. C'était toujours la même chose, la même routine depuis maintenant deux ans et demi. Betty se réveillait quelques minutes avant lui et préparait le café avant d'aller le réveiller avec de chastes caresses et un doux baiser. Archie prenait une douche qu'elle joignait de temps en temps puis ils déjeunaient après que le jeune homme se soit préparer pour le travail et après avoir pris son petit-déjeuner, il prenait quelques minutes pour se laver les dents et il partait au travail, non sans avoir embrassé sa femme. Après le départ de son mari, Betty terminait son café et débarrassait la table. Elle passait ensuite sa matinée à faire le ménage, commençant par la vaisselle et terminant par sortir les poubelles après avoir fini de nettoyer le premier étage.

Ensuite, elle se préparait pour le travail, se faisait une salade pour garder la ligne et mangeait en regardant les infos avant de nettoyer derrière elle. Elle partait au travail à treize heures pétante, arrivait à treize heures quatorze, prenait un café avec sa mère alors qu'elles discutaient exactement seize minutes avant de se plonger dans son travail jusqu'à dix-sept heures trente sans s'accorder de pause. Elle quittait le Register à dix-sept heures trente-huit, après avoir éteint sa session et mit son manteau. Elle rentrait chez elle à dix-sept heures cinquante-deux ou elle commençait directement par préparer un bon diner pour son mari avant de mettre la table. Archie rentrait à dix-neuf heures quinze, ils passaient à table à dix-neuf heures trente, le temps qu'Archie prenne une douche rapide. Ils mangeaient et Betty alla se rafraîchir et se mettre en pyjama avant de redescendre pour regarder la télé durant une heure vingt avant d'aller au lit aux côtés de son mari, s'ils n'étaient pas trop fatigués, ils faisaient l'amour avant de se dormir. Elle dormait sept heures et quarante-cinq minutes avant de se réveiller et de recommencer sa routine. Au début, sa routine la comblait de bonheur mais la magie des premiers mois avait disparu et désormais elle s'ennuyait à mourir dans cette vie qu'elle avait choisi, cette vie dont elle avait pourtant rêvé.

Mais elle ne pouvait pas se plaindre car aujourd'hui était un vendredi et Archie passait la plupart de ses vendredis à la « surprendre » en l'emmenant dans l'un des cinq restaurants aux alentours de la ville. Et si elle était vraiment chanceuse, Archie l'emmènerait en weekend hors de la ville, dans l'un de ses endroits qu'ils avaient déjà visités des dizaines de fois au lieu de passer leur weekend avec leurs amis Monerow, Veronica, Reggie et Cheryl. Elle devrait se montrer heureuse et reconnaissante, elle avait une vie stable, un mari qui l'aimait et de bons amis, pourtant, plus le temps passait et plus l'envie de prendre ses affaires et de rouler sans jamais regarder en arrière lui brulait la peau. C'était toujours la même chose, les mêmes horaires, les mêmes discussions, le même café, les mêmes repas, les mêmes articles, le même sexe, la même routine qui l'épuisait mentalement.

Pour chasser son ennuie, Betty enfonçait donc ses ongles dans la paume de ses mains comme elle avait l'habitude avant... Avant qu'il lui donne la force d'arrêter. Personne n'était au courant de cette pratique... Enfin, si ce n'est lui donc il n'y avait aucun risque qu'Archie ou bien sa mère ne vérifie les paumes de ses mains. En plus de se faire du mal avec ses ongles Betty se forçait à se répéter mentalement que c'était la vie qu'elle avait heureuse et qu'elle était heureuse ainsi. C'était exactement ce qu'elle faisait à cet instant précis et après avoir décidé qu'elle s'était infligée bien assez de peine, Betty se leva et commença à débarrasser la table, comme elle en avait l'habitude.

Pas de restaurant, ni de weekend en amoureux pour cette fin de semaine. Mais à son plus grand étonnement, ce soir-là, pendant qu'elle faisait un saut dans sa voiture pour y récupérer son téléphone après manger, elle vit quelque chose qui sortait clairement de la parfaite routine d'Elm Street et de la sienne, alors qu'elle verrouillait la porte de sa voiture après avoir repris son iPhone. Alice Smith était sur le perron de sa maison et elle souriait doucement alors qu'elle parlait à... Alors qu'elle lui parlait. C'était la première fois qu'elle le voyait depuis le lycée. Elle était vraiment surprise de le voir ici étant donné qu'il était rarement dans le Nord Side, Pop's non inclus. Il était magnifique. Il était déjà à tomber lorsqu'ils étaient au lycée mais aujourd'hui... La vingtaine lui avait fait beaucoup de bien. Il semblait vraiment heureux, il avait un sourire rayonnant alors qu'il discutait avec Alice.

Les deux adultes se dirent chaleureusement au revoir avant qu'il ne se rapatrie vers sa moto. Pendant qu'il effectuait son court chemin vers son véhicule, il tourna la tête dans la direction de la jolie blonde et leur regard se croisèrent. Betty sentit son cœur firent un énorme bond dans sa poitrine lorsque l'azur des yeux du jeune homme rencontrèrent l'émeraude des siens et elle ne se s'était jamais sentie aussi vide que lorsqu'il brisa leur contact visuel. Elle aurait dû jouer l'indifférence et rentrer chez elle sans se retourner chez elle pendant qu'il montait sur sa moto et qu'il quittait les lieux sans un regard pour elle mais au lieu de ça, elle était restée là où elle était et elle l'avait admiré jusqu'à sa moto tourne au carrefour du bout de la rue, quittant son champ de vision, ça avait été plus fort qu'elle.

«-Betty ? Fit Alice en arrivant auprès de sa fille, refermant plus fermement son gilet pour se tenir un peu plus chaud, bien qu'il n'y avait nul besoin de plus de chaleur en cette douce soirée de juin.

-Salut maman, fit poliment la jeune femme avec un léger sourire.

-Qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ? Demanda curieusement Alice et Betty ne put s'empêcher de lever au ciel, vingt heures trente n'avait pas encore sonné. La jeune femme ne put s'empêcher de sourire intérieurement en se disant que sa mère ferait une syncope si elle prenait connaissance de toutes ses fois où Betty avait fait le mur pour aller rejoindre son petit ami de l'époque ou pour aller en soirée avec ses amis. À cette époque, il n'y avait aucune routine, chaque jour était une nouvelle aventure et ça lui manquait réellement.

-J'étais venue récupérer mon téléphone, je l'avais oublié dans la voiture, annonça la jeune femme en ne faisant rien paraitre de la pensée qu'elle venait d'avoir, montrant à sa mère, le téléphone qui reposait dans sa main avant de poser sur la table, le sujet lui brulait les lèvres. Je t'ai vu discuter avec... Je ne savais pas que vous étiez encore un contact.

-Oh, oui, il n'est pas rare qu'il me donne des informations pour certains articles. Il cherchait une des anciennes cartes mémoires de son ancien ordinateur et il m'a demandé si elle n'était pas quelque part à la maison, il s'avérait que si, il a surement dû l'oublier chez nous à l'époque où vous étiez... Enfin, il est venu rechercher toutes les cartes mémoires qui étaient à la maison et on a discuté. C'est un bon garçon, je l'aime beaucoup.

-Oh vraiment ? Demanda Betty légèrement surprise. Tu ne semblais pas le porter dans ton cœur lorsque je sortais avec lui au lycée.

-J'ai eu quelques réticences au début, c'est vrai mais ensuite j'ai vu qu'il te traitait mieux que n'importe qui, mieux que ce que je te traitais à cette époque. J'ai promis à son père de veiller sur lui lorsqu'il est parti à Toledo pour prendre soin de sa fille. Son père a vraiment de quoi être fier après tout ce qu'il a fait pour le South Side.

-Ce qu'il a fait pour le South Side ?

-Oh, oublie ce que je viens de dire. Ce n'est rien de très important pour toi de toute façon, ta vie est ici dans le Nord Side.

-Oui. Oui, tu as raison, j'étais juste un peu curieuse. Mais c'est toi qui à raison, ça n'a aucune importance.

-Bon, je vais rentrer dormir, tu devrais faire de même avant que ton mari ne s'inquiète. Je te vois dimanche midi.

-À onze heures quinze comme chaque dimanche. Bonne soirée Maman.

-Bonne soirée ma chérie. »

Petite vie parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant