Chapitre n°4 : Monter le voir

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Betty pensait vraiment que retourner dans le South Side, au Wyrm, l'aiderait à se défaire de sentiment de vide qu'avait installé sa petite routine et ça avait été le cas, l'adrénaline de retourner dans ce lieu si dangereux, rempli de membre de gang, qui pour la plupart la haïssaient désormais l'avait fait revivre quelques minutes. Mais après quelques verres et sans personne pour s'intéresser à elle, la jeune femme vivait à nouveau dans un ennui mortel que même les délicieux shot de vodka ne pouvaient pas combler. Si seulement Toni acceptait de boire un verre et de discuter avec elle... L'assistante sociale la haïssait désormais et n'avait aucune envie de lui adresser la parole, ce qui n'empêchait pas à Betty de réessayer, après tout, elle était connue pour sa détermination, du moins, il fut un temps.

«-Alors Toni, quoi de neuf depuis sept ans ? Demanda Betty en jouant avec les verres à shot vide.

-Tu sais Cooper, on est plus amie depuis des années et contrairement à toi, je ne suis pas une hypocrite alors je ne vais pas m'assoir auprès de toi et discuter avec toi comme si sept ans n'avaient pas passé, lui répondit clairement Toni, d'un ton remplit d'animosité.

-Où est ton boss ? Après tout si je ne peux pas parler avec toi, peut-être que j'aurais plus de chance avec lui.

-Tu n'es pas croyable ! Tu penses que tu peux simplement briser le cœur de mon meilleur ami, revenir ici sept ans plus tard comme une fleur, nous provoquant en portant ton ancienne veste et prétendre qu'on ferait comme si tout était normal ?

-Je n'en ai strictement rien à foutre de ce que tu puisses penser Toni mais j'ai besoin d'informations pour un article et s'il peut donner des informations à ma mère, il pourra m'en donner.

-Ta mère ne lui a pas brisé le cœur.

-Va te faire foutre. De toute façon, je suis sûre qu'il est en haut dans son bureau, je n'ai qu'à monter toquer à sa porte et même toi tu ne pourras pas m'en empêcher.

-Tu sais quoi, le boss est assez grand pour s'occuper de ton cas tout seul alors vas-y monte lui parler si tu en as envie ! Mais juste pour être clair, rien de ce que tu pourras dire ou faire ce soir ne pourra retirer ou excuser tout le mal que tu lui as fait. Maintenant hors de ma vue, je ne veux plus me taper ta tête de snob !

-Avec plaisir. »

Betty bu le dernier shot qui lui restait et le claqua presque violemment sur la table avant de se lever de son tabouret et de s'avancer vers les escaliers menant au bureau du roi des Serpents qui ne voulaient surtout pas être dérangé. Elle savait que chacune des personnes présentes dans ce bar pouvait l'arrêter à tout moment et lui faire manger sa tenue pour avoir tenté de s'aventurer dans les bureaux du grand patron mais elle s'en fichait parce qu'elle ressentait à nouveau cette adrénaline qui la faisait vivre et elle adorait ça. Elle n'avait pas prévu d'aller lui parler lorsqu'elle avait décidé de se rendre dans l'établissement plus tôt dans la soirée, elle avait prévu de l'observer de loin, tout au plus mais pas d'avoir une réelle conversation avec lui, ou peut-être qu'au contraire, elle en avait brulé d'envie depuis qu'elle l'avait revu un mois plus tôt mais qu'elle n'avait pas osé se l'avouer. Quoi qu'il en soit, elle était désormais devant la porte du bureau du jeune homme et il n'y avait plus de retour en arrière. De toute façon, elle n'avait aucune envie de faire demi-tour, elle avait envie de foncer dans la gueule du loup, quitte à se faire dévorer tout cru. Elle toqua donc à la porte et attendit qu'il l'autorise à entrer avant de se présenter au jeune homme, ce qu'il fit dans les secondes qui suivirent.

«-Elisabeth Andrews-Cooper. Quelle surprise.

-Salut Jughead. »

La jeune femme referma la porte derrière elle et la ferma discrètement à clef pour être sûr de ne pas être dérangé avant de s'avancer vers le bureau et de s'assoir sur l'une des deux chaises se trouvant en face du jeune homme qui était concentré sur la paperasse qu'il faisait. Il ne lui adressa pas un mot ou un regard, faisant comme s'il demeurait toujours seul dans ce bureau, ne semblant pas même un brun curieux de sa venue ici. Elle avait pensé qu'il aurait engagé la conversation, la grondant pour avoir osé poser à nouveaux les pieds dans son royaume ou lui hurlant dessus pour le mal qu'elle lui avait fait des années plus tôt en le quittant pour vivre son idylle avec Archie Andrews mais il n'en était rien de tout cela. Il l'ignorait, purement et simplement, concentré sur son travail et elle détestait cela, elle détestait ne pas avoir son attention.

«-Tu ne me demandes pas ce que je fais ici ?

-C'est à toi de me dire Betty, fit simplement le jeune homme, toujours aussi concentré sur son travail, c'est toi qui es venue à moi. Sauf si tu n'as aucune idée de la raison de ta venue ici, termina simplement le jeune homme en finissant avec la page sur laquelle il travaillait, s'attaquant à une autre alors que Betty resta muette, ne voulant pas lui donner la satisfaction d'avoir raison. Elle ne savait plus vraiment pourquoi elle était ici, elle avait la vie dont elle avait toujours rêvé.

-Qu'est-ce qu'un chef de gang manigance pour faire de la paperasse à une heure pareille ?

-Rien qui te regarde.

-C'est ce qu'on va voir ! Annonça la jeune femme en prenant le dossier orange se trouvant devant elle.

-Betty non ! »

Mais, il était déjà trop tard, puisque Betty avait le dossier en main et un sourire satisfait au visage alors qu'elle se rasseyait confortablement sur sa chaise pour feuilleter le dossier, ne se doutant pas qu'en vérité, Jughead se fichait royalement qu'elle puisse découvrir ce qu'il se trouvait dans ce dossier, continuant ses occupations sans une protestation de plus. Elle fronça les sourcils en voyant ce qui se trouvait à l'intérieur, factures, bailles, avis de propriété, contrats d'embauches, contrat d'associations, autorisation de travaux et toutes sortes de papiers officiels en tout genre, tous signer au nom de Forsythe Pendleton Jones III. Parfois, le nom de Veronica Mantle-Lodge figurait également sur les papiers. Tous ses papiers étaient associés à des endroits du South Side. Betty ne comprit pas tout de suite ce qu'elle avait dans les mains avant de se remémorer les mots de sa mère. Jughead avait racheté le South Side.

Petite vie parfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant