Depuis qu'elle l'avait revu sur les escaliers du perron de sa mère, il y a de cela un peu plus d'un mois, elle ne cessait de penser à lui et à leur histoire. Elle savait que c'était mal, elle était mariée et très heureuse avec Archie mais c'était plus fort qu'elle. Elle repensait à lui, à leur première discussion totalement puérile sous l'arbre de la cour de la Riverdale Elementary School lors de leur premier jour d'école, à toutes ses heures qu'ils avaient passées dans leur cabane se situant dans la cabane des Andrews, à toutes leurs discussions sur leurs lectures personnelles, sur tous les ouvrages qu'ils n'avaient cessés de se recommander mais aussi sur les livres que leur professeurs leur donnait à lire, celui qui restait toujours au fond du cartable d'Archie et qu'ils finissaient toujours par lui raconter en détail pour lui éviter un zéro.
Elle se souvenait de leur adolescence, d'à quel point ils avaient été proche lorsque Archie était rentré dans l'équipe de basket et de football, goutant à la popularité et les mettant temporairement de côté. Elle lui avait parlé de son béguin pour le jeune rouquin à cette époque et il l'avait toujours écouté et conseillé, bien qu'elle sût désormais qu'entendre tout ce qu'elle lui disait devait lui briser le cœur. Ils s'étaient éloignés durant quelques mois, durant près de deux ans, sans que la jeune femme comprenne pourquoi à l'époque, trop occupée à être la fille parfaite que sa mère voulait qu'elle soit tout en tentant de plaire à son meilleur ami. Pourtant, il avait été auprès d'elle après près de deux ans d'absence lorsqu'il avait appris qu'elle avait avoué son amour à Archie et qu'il l'avait rejeté lors du bal des somophores. Il lui avait envoyé un message alors que deux heures venait de sonner pour lui annoncer qu'il était devant chez elle, elle était descendue lui ouvrir et il l'avait laissé pleurer sur son épaule jusqu'au petit matin où il avait été obligé de partir avant le réveil des parents Cooper. Jamais elle n'oublierait tout cela.
Et par-dessus tout, jamais elle n'oublierait tout ce qui s'était passé ensuite. Elle se rappelait, leur première soirée chez Pop's avec Archie et Veronica, leur premier article pour le Blue and Gold, leur première enquête sur le meurtre de Jason Blossom, leur premier baiser, leur timidité face à l'officialisation de leur relation, leur première dispute, leur premier je t'aime, leur première rupture et leur seconde, leur première réunion avec le gang, leur première fois aussi ainsi que toute celle qui avait suivi, elle se souvenait de tout ce qu'ils avaient vécu, tout ce qui avait de leur histoire la plus passionnante qu'ils avaient eu. Elle n'avait rien oublié de leur deux ans et demi de relation, elle revoyait le bon comme le mauvais, les jours de joie comme les plus gros traumas. Mais surtout elle n'oublierait jamais son visage le jour de leur rupture, il resterait à jamais graver en elle.
Betty voyait cette passade remplit de souvenir comme un moment de nostalgie, ce qui n'était rien de grave. Mais une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle était nostalgique de cette époque ou du jeune homme. Si elle était totalement honnête avec elle, elle affirmerait haut et fort qu'il lui manquait mais cela ne signifiait rien. Toute personne pouvait manquer quelqu'un tout en sachant qu'il était mieux de l'avoir hors de sa vie. Et, il était son premier amour, personne n'oubliait jamais vraiment son premier amour, en particulier avec une histoire comme la leur, ce n'était donc pas important de ressentir un manque de temps en temps. Elle avait vécu avec ce manque sept ans et elle était tout de même heureuse avec son mari. Elle était nostalgique et alors ? Ce n'était pas comme si elle le trompait. Ce n'était que des souvenirs qui faisait partie d'une autre époque, d'une autre Betty.
«-... Betty ? Betty ? Chérie tu m'écoutes ? Demanda doucement Archie, qui venait de rentrer du travail.
-Euh oui. Oui, oui, s'exclama la jolie blonde en chassant des souvenirs de sa tête. Je me suis perdue dans mes pensées quelques secondes mais je suis tout à toi maintenant.
-Je te disais que j'avais invité quelques collègues pour regarder le Super Ball ce soir, annonça Archie. Je sais que c'est inhabituel mais je pense que c'est important pour créer des liens et faire un meilleur travail sur nos chantiers.
-Pas de problème Archie, sourit Betty en se retenant de lever les yeux au ciel. Tes collègues peuvent venir. »
Archie embrassa la joue de sa femme en guise de remerciement et elle lui donna le plus magnifique de ses faux sourires avant qu'il ne parte à la supérette du coin acheté des bières. Encore une chose qui lui rappelait qu'elle était enfermé dans la même petite routine. Archie disait que c'était inhabituel mais ce genre de chose arrivait une fois par mois. Son mari invitait toujours son équipe pour voir un match de basket ou de football ou pour un barbecue lorsque les saisons étaient fini dans le but de renforcer les liens de l'équipe et Betty détestait cela car la plupart du temps, elle était la seule femme et elle devait se contenter de faire la boniche en apportant la bière, l'apéritif, la nourriture et en débarrassant après le passage des garçons. Et lorsque les femmes des collègues d'Archie étaient présentes, ce n'était pas forcément mieux puisqu'elles n'avaient jamais aucun point commun et qu'elles se contentaient de simple discussion polie.
Elle aurait aimé dire à Archie de ne plus invité de ses collègues chez eux et d'aller dans un bar. Elle aurait voulu lui dire que le but premier but d'un travail était de rapporter de l'argent et non de faire amis-amis avec le personnel de l'entreprise. Tous les collègues n'étaient pas obligés de s'entendre, elle pouvait l'affirmer grâce à ses emplois d'étudiants. Mais, elle ne disait rien car elle se devait d'être épouse en satisfaisant les besoins de son mari après tout, c'était comme ça dans le Nord Side. Elle ne pouvait pas se plaindre, elle avait choisi son mari, son métier, son avenir, sa vie. Mais, l'avait-elle choisi car elle le voulait vraiment ou parce que les années de lavage de cerveau de sa mère l'avait convaincu que c'était ce qu'elle voulait ?
Elle mentirait si elle disait qu'elle ne se posait pas de plus en plus fréquemment cette fameuse question. Elle aimait Archie mais elle était vraiment fatiguée de cette routine de cette vie répétitive et désormais franchement ennuyante. Il était hors de question qu'elle passe une soirée de plus à faire la boniche pour les collègues de son mari. Elle avait besoin de renouveau, de fun, d'aventure comme lorsqu'elle était au lycée. Elle avait besoin de se sentir libre pour une nuit et ensuite elle retournerait à sa parfaite petite vie où elle ne se plaindrait plus jamais. Elle voulait briser l'ennuie pour une fois et elle était déterminée à le faire ce soir, connaissant déjà l'endroit parfait pour cela. Elle monta donc dans sa chambre se munir de quelques vieilles affaires dont son mari n'avait pas connaissance qu'elle mit dans un sac avant de descendre les escaliers en quatrième vitesse. Dans le salon, elle retrouva son mari qui venait tout juste de rentrer avec plusieurs pâques de bières.
«-Chérie, tu ne restes pas ce soir ? Demanda Archie légèrement confus.
-Non, je suis bête, j'ai complètement oublié de te dire mais ma mère m'a enfin laissé le droit d'écrire un article de fait divers alors je pars en investigation ce soir, mentit Betty à la perfection. Je suis désolée, j'aurais aimé être avec toi ce soir mais je n'ai pas le choix.
-Ce n'est pas grave, sourit Archie, fait juste attention d'accord.
-T'en fais pas Arch', il n'y a rien à craindre. »
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Petite vie parfaite
Hayran KurguBetty Andrews-Cooper était une jeune femme avec un travail parfait, une maison parfait, une vie de couple parfait, un mari parfait et une routine parfaite. Il n'y avait pas à dire sa vie était parfaite. Pourtant, jamais elle ne s'était sentie aussi...