Petite vie parfaite

Chapitre n°10 : Encore une fois

Les filles avaient fini par rejoindre les garçons au billard afin d'en jouer une partie et si Fangs et Pea s'étaient montrés comme Toni en voyant Betty, la jeune femme avait réussi à détendre l'atmosphère en leur payant un verre, les laissant gagner la première partie de billard et en discutant un peu. Betty savait que ça ne suffisait pas, qu'ils lui en voulaient encore et qu'ils étaient méfiants mais elle était prête à faire les efforts qu'il fallait pour regagner leur confiance. Veronica était auprès de Jughead lorsqu'elle reçut un message d'Archie, lui demandant de venir le rejoindre étant donné que Betty ne serait pas chez eux de la soirée, elle soupira doucement. Elle savait que ce qu'elle faisait était mal. Elle ne voulait pas faire du mal à sa meilleure amie ou la perdre, ni blesser Reginald, son mari mais elle était éperdument amoureuse du jeune rouquin et elle ferait n'importe quoi pour passer quelques minutes de bonheur dans ses bras. C'était égoïste, elle en avait bien conscience mais c'était plus fort qu'elle, dès qu'Archie Andrews plantait ses yeux dans les siens, elle ne répondait plus de rien. Jughead vit le message du jeune homme et donna un regard compatissant à la jeune femme.

«-Ne dis rien, fit simplement Veronica. Je sais.

-Je ne te juge pas Ronnie, je sais mieux que quiconque ce que tu peux ressentir, je sais ce que sait que d'être amoureux, lui dit le jeune homme en posant son regard sur Betty, souriant en la voyant charrier Tabitha, Veronica posa à son tour son regard sur la jeune femme et un sourire triste se dessina sur son visage. Juste, ne lui fait pas trop de mal s'il te plait.

-Tu l'aimes toujours pas vrai ?

-La question serait plutôt comment ne pas tomber amoureux d'elle ? Je tombe pour elle encore et encore, il suffit juste qu'elle pose ses yeux sur moi ou qu'elle sourit et je sais qu'il n'y a rien que je puisse faire, je suis à elle.

-Je suis désolée Jughead. Tu mérites d'être avec elle, personne ne peut la rendre plus heureux que toi, surtout pas son mari.

-Venant de la fille qui est complètement amoureuse du fameux mari.

-C'est vrai, je l'aime mais c'est le pire des idiots avec elle et la dernière personne qui lui faut. Il l'a enfermé dans une vie qui ne la correspondra jamais et un jour elle ouvrira les yeux et vous serrez heureux.

-Et s'il est trop tard ?

-Crois-moi Jug, il n'est jamais trop tard pour un amour comme le vôtre. »

Veronica lui lança un dernier sourire avant d'annoncer à Archie qu'elle ne pouvait pas venir et de rejoindre la table de billard, alternant son tour avec celui de Betty. Jughead resta quelques secondes en retrait, regardant ses amis s'amuser en souriant. Il mentirait s'il disait que ça ne lui avait pas manqué. Il se souvenait de toute leur soirée derrière ce billard lors de leurs années lycée, cette époque lui manquait, sans doute parce que la fille se trouvant à ses côtés lui manquait si fort, que le trou béant dans sa poitrine ne faisait que s'agrandir chaque jour un peu plus sans sa présence. Prenant son courage à deux mains, Jughead finit sa bière et s'avança vers la fille de ses rêves avant de lui prendre doucement le poignet, pour qu'elle puisse se retourner vers lui, ce qu'elle ne tarda pas à faire.

«-Je peux te parler ?

-Oui, je t'écoute.

-Pas ici. C'est privée et vraiment important.

-Euh d'accord. Je te suis. »

Jughead lui sourit doucement avant de lui monter d'un signe gracieux, de passer devant lui pour se diriger vers le bureau. Il se retint de lui prendre la main, même s'il en mourrait d'envie et il monta dans son bureau en essayant de ne pas penser à leur nuit ou à de ne pas mater son magnifique postérieur. Leurs amis les regardèrent monter sans rien dire, sans rien faire et sans les juger, car même Betty ne s'en rendait pas encore compte, elle empestait l'amour à des kilomètres lorsqu'elle était auprès de Jughead et lorsqu'elle était au Wyrm, elle enlevait cette carapace de perfection pour être enfin elle-même, elle rayonnait, tout comme Jughead, rien ne pouvait leur faire plus plaisir.

«-Donc, de quoi tu voulais me parler ? Demanda curieusement Betty une fois la porte du bureau fermé.

-Je ne sais pas si tu es au courant mais j'ai monté ma propre entreprise de détective privé, annonça le jeune homme cherchant un dossier sur son bureau.

-Je ne savais pas, désolée.

-Ce n'est pas grave, ah il est là ! S'exclama le jeune homme trouvant le dossier bleu qu'il cherchait. Je travaille sur cette enquête depuis plusieurs mois, annonça Jughead en tendant le dossier à la jeune blonde qui commença à le feuilleter, intriguée, cette fille de Greendale est morte il y a quelques mois, au premier abord, tout porte à croire à un suicide mais sa meilleure amie est venue à moi, elle est certaine que son petit ami l'a tué et elle m'a engagé pour que je découvre la vérité.

-Quel est le rapport avec moi ?

-Alors voilà, je sais que c'est un meurtre, comme tu peux le voir, j'ai les preuves, j'en suis persuadé. Mais je ne sais pas qui l'a fait et ça ne peut pas être son copain puisqu'il a un alibi. Toutes mes pistes mènent à des culs de sacs et je suis vraiment désespéré. J'ai besoin de ton aide Betty, au lycée, il n'y avait pas un mystère qu'on n'arrivait pas à résoudre ensemble. Tu dois m'aider, je sais que je te demande beaucoup mais j'ai vraiment besoin de toi.

-Je ne sais pas Jug, c'est beaucoup de travail et avec Archie...

-Tu sais que je ne te demanderais pas si j'avais quelqu'un d'autre vers qui me tourner mais il n'y a que toi qui puisse m'aider.

-Okay. D'accord, je vais découvrir le mystère de Greendale avec toi mais en échange, j'ai le droit de raconter l'histoire dans le Register.

-D'accord, tout ce que tu veux, s'exclama le jeune homme heureux d'avoir obtenue son aide. Merci Betty, tu me sauves la vie.

-De rien, c'est normal, résoudre des mystères comme au bon vieux temps, tu sais comment me parler Juggie, sourit la jeune femme avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire. Il valait mieux qu'elle ne s'engage pas sur ce terrain à nouveau. Si tu n'as plus rien à me dire, je vais descendre.

-Non attend s'il te plait ! Fit précipitamment le jeune homme en s'avançant vers elle, qui était adossée à la porte. Je sais que ce qu'il s'est passé entre nous la dernière fois ne doit pas se reproduire mais... Je n'arrête pas d'y penser. Je n'arrête pas de penser à toi.

-Jug...

-Tu y penses toi aussi pas vrai ? Demanda le jeune homme en s'approchant d'elle. Ta peau contre la mienne, tous ses baisers, la manière dont tu me regardais à chaque vas et viens, tes mains dans mes cheveux, ta manière de me mordre la lèvre, tes gémissements. Mon Dieu Betty est-ce que tu te souviens de la sensation d'être l'un contre l'autre, cette chaleur, ce plaisir, se remémora Jughead qui n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle lorsqu'elle lâcha un petit gémissement avant de coller son front à celui du jeune homme. Dis-moi que tu n'as pas oublié.

-Je n'ai pas oublié, je n'arrête pas d'y penser mais c'est...

-Je sais que c'est mal. Je sais que tu es mariée et que je suis le pire des enfoirés pour penser à toi de cette manière, je ne devrais pas te vouloir autant. Mais c'est plus fort que moi. C'est comme si une partie de toi vivait constamment auprès de moi, c'est fou je sais...

-Non, ça ne l'est pas, je sais exactement ce que tu ressens.

-Tu me connais Betty, tu sais que je te forcerais à rien. Si tu veux partir, tu n'as qu'un mot à dire et je te laisserais partir, je te laisserais vivre heureuse avec lui et je ferais en sorte de t'oublier... Mais s'il y a une chance... même minuscule... que tu veuilles la même chose que moi alors...

-Embrasse-moi. »

Des étoiles d'amours débordaient de leurs yeux et il ne s'en rendait même pas compte, Jughead aurait pu lâcher quelques larmes de joies tellement il était heureux des mots qu'elle venait de prononcer. Il exécuta donc les ordres de la jolie blonde et l'embrassa à pleine bouche tandis qu'elle répondait au baiser avec fougue, entourant ses bras autour du cou du jeune homme. Ils savaient que ce qu'ils faisaient était mal, mais rien n'avait sonné aussi vrai pour eux depuis des années, comme si être ensemble était la seule vraie bonne chose à faire. De toute façon, il n'y avait pas à s'en faire puisqu'une fois cette soirée finit, ils retourneraient chacun à leurs vies et ça ne se reproduirait plus.

C'est la dernière fois.