Chapitre 20

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Je jette un coup d'œil à ma montre et soupire pour la énième fois de la matinée. Je suis en retard, très en retard même, et Alex risque de me taper sur les doigts. Toute la journée est chronométrée, le wedding planner m'attend de pied ferme à la salle des fêtes pour commencer les préparatifs du repas et moi, je suis coincée à cet arrêt de bus avec un téléphone dont la batterie est à plat.

Ma voiture a refusé de démarrer ce matin et le temps que mon smartphone se rallume, c'était bien plus rapide de trouver un bus plutôt que de chercher quelqu'un disponible pour venir me chercher. De toute façon, tout le monde est occupé. Certains préparent le mariage de demain, d'autres le réveillon de ce soir, et moi, je suis là, à attendre dans le froid et sous la pluie, que l'un des rares bus qui roule aujourd'hui se pointe.

Quand je monte enfin dans le transport en commun, je suis noyée de la tête aux pieds et frigorifiée. Avec ma chance, je serai malade demain et je ne pourrai même pas profiter du mariage de mes amis. J'attends leur union depuis des mois, ce serait vraiment terrible que je sois contrainte de rester couchée. Et ce serait pire encore que tout ne soit pas prêt à temps à cause de mon retard.

Le bus s'arrête si loin de la salle des fêtes que j'ai soudainement une affreuse envie de fondre en larmes. Cette journée n'a pas encore réellement commencé et je suis déjà épuisée par tous les problèmes qui me tombent dessus. Est-ce qu'une fois dans ma vie, je pourrais ne pas avoir la poisse ?

Mes talons claquent contre le bitume et je manque de glisser plusieurs fois sur le sol humide. J'essaye de marcher le plus vite possible pour minimiser mon retard, mais courir sous cette tempête avec de telles chaussures est une véritable épreuve.

J'arrive enfin à la porte de la salle. J'essaye de l'ouvrir, mais elle reste désespérément fermée. Je frappe contre la vitre, encore et encore, jusqu'à ce que quelqu'un m'entende et vienne m'ouvrir.

– Bordel qu'est-ce qui t'es arrivée ? demande Alex en me découvrant.
– Des galères, comme toujours. Laisse-moi entrer, j'ai froid.

Il s'écarte de l'entrée, complètement désemparé par l'état dans lequel je me trouve. Je n'ai pas la moindre idée de la tête que je dois avoir mais honnêtement, je ne suis pas sûre d'avoir envie de le savoir.

– Ça fait presque une heure que je t'attends. Je peux au moins savoir ce qu'il s'est passé ?
– Mon téléphone n'a plus de batterie et ma voiture n'a pas voulu démarrer, expliqué-je, excédée.
– Un jour, tu penseras à le mettre en charge. Retire tes vêtements, soupire Alex.
– Je te demande pardon ?
– Tes habits, répète-t-il, ils sont trempés. Tu vas choper la crève si tu les gardes.

Il m'entraîne avec lui dans un coin de la pièce, là où tout le monde semble avoir déposé ses affaires. Je laisse tomber mon sac par terre et m'empresse de retirer mes vêtements. Alex m'offre son manteau et je l'enfile sans perdre une seconde par-dessus mes sous-vêtements. Je me débarrasse également de mes escarpins et attrape les chaussettes de Noël que me tend le jeune homme.

– Je peux savoir pourquoi tu te balades avec ça ? demandé-je, sceptique.
– Elisa en a acheté des dizaines pour la décoration. Elle ne se rendra même pas compte qu'il en manque deux.
– Je ne parierais pas là-dessus. Elle sait probablement combien il y en a et elle serait capable de les compter tout à l'heure, rié-je.
– Dans ce cas, je pense qu'elle ne t'en voudra pas.

Il pose ses mains sur mes joues et du bout des pouces, il essuie les traces de mascara qui a probablement coulé sur mes joues avec la pluie. Puis ses lèvres se posent sur les miennes et la ferveur de sa langue contre la mienne réchauffe chaque centimètre carré de ma peau.
Je m'accroche à ses bras et là, vêtue de son manteau et si proche de lui, mon cœur bat tellement vite que c'en devient douloureux. Putain... Je crois que j'aime vraiment cet homme.

Mariage de Noël ; Partenaires (in)temporelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant