Chapitre 9

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Je m'arrête devant la porte de l'appartement d'Alex, hésitante. Je ne sais plus trop pour quelles raisons j'ai accepté de venir ce soir. Je doute que ce soit une bonne idée et peut-être n'est-il pas trop tard pour faire machine arrière. Venir ici, alors que nous nous connaissons à peine... Ce n'est pas dans mes habitudes. J'ai toujours pris mon temps avec les autres, que ce soit en amitié ou en amour. Je n'aime pas brûler des étapes et je crois que c'est ce que je suis en train de faire.

La clé tourne dans la serrure et je me fige lorsque la porte s'ouvre sur le wedding planner. Est-ce que j'ai frappé sans m'en rendre compte ?

– Euh... Salut, soufflé-je, gênée.
– Je t'ai vu arriver par la fenêtre. Je me demandais si tu allais t'enfuir avant même d'être entrée.

Il m'offre un sourire chaleureux et s'écarte doucement pour me laisser passer. Cette fois, je ne peux plus faire demi-tour, je suis certaine qu'il me rattraperait dans les escaliers.

Je retire ma capuche et pénètre dans son appartement. Ma fin d'après-midi a été tellement occupée que je n'ai pas eu le temps de me demander à quoi ressemblerait le lieu de vie d'Alex. Je ne suis pourtant pas surprise de ce que je découvre.

Les couleurs de la partie salon sont très chaudes. Du marron, du vert sapin, du crème et quelques touches de rouge par-ci par-là. Il n'a même pas besoin de décorer pour Noël, il est déjà dans le thème.

Le premier meuble que je vois en arrivant, c'est ce canapé brun, sous la fenêtre, recouvert d'un plaid et jonché d'oreillers, comme si quelqu'un avait dormi là récemment. Juste devant ce sofa, une table basse est dissimulée sous une multitude de feuilles griffonnées. Un ordinateur portable est posé à même le sol, sur le tapis. Soyons honnêtes, c'est le bordel.
Les autres meubles paraissent inexistants à côté. J'ai l'impression qu'Alex ne vit que dans un petit coin de son appartement, c'est assez étrange.

– Ne fais pas attention, j'étais en train de travailler.
– Je suis ravie de voir que tu sais ce qu'est un ordinateur, rié-je.

Il rit à son tour avant de s'éclipser dans la cuisine. J'en profite pour retirer mon manteau et le déposer sur une chaise.

Dans un coin de la pièce, une valise entrouverte déborde de vêtements. Je fais le tour du salon et m'arrête devant la cheminée qui, je suppose, n'est là que pour décorer. J'attrape le cadre placé au centre, entre deux fleurs mortes, et observe les trois personnes sur la photo. Je crois reconnaître Alex lorsqu'il était enfant, mais je n'en suis pas sûre.

– C'est la dernière photo que nous avons faite, tous les trois. C'était avant que mes parents ne se séparent. Nous n'avons plus jamais été réunis depuis.
– Je suis désolée.
– Ce n'est rien. On s'y fait, je t'assure.

Je repose le cadre à sa place et me tourne vers le jeune homme qui me tend un verre de vin. Je le remercie d'un sourire et continue d'observer son lieu de vie.
Il y a de la poussière un peu partout. Cet endroit paraît aussi vivant qu'inhabité, c'est déconcertant.

– J'ai commandé des pizzas, j'espère que tu aimes.
– Qui n'aime pas ?
– Mon ex, glousse-t-il en s'asseyant sur le tapis, près de son ordinateur.
– C'est un motif de rupture valable, plaisanté-je.

Je retire mes chaussures, les range dans un coin et prends place sur le canapé. De cette manière, je peux voir ce que fait Alex sur son ordinateur et avoir un aperçu de toutes les feuilles qui traînent un peu partout.

– Tu n'étais pas censé mettre de l'ordre dans tes notes ? demandé-je, curieuse.
– Si, j'avais l'intention de le faire ce soir. J'ai pris du retard, j'ai été pas mal occupé ces derniers jours.
– Tu n'as même pas pris le temps de défaire ta valise, lui fais-je remarquer.

Mariage de Noël ; Partenaires (in)temporelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant