KIMETSU NO YAIBA : Les liens tissés par le temps (Boy Version)

Pourquoi il fallait que tout cela arrive ?

     - Délicieux ! C'est trop bon, tu es trop fort papa !
Je savourais avec appétit le repas que mon père venait de préparer, me délectant de chaque bouchée.
     - Tu as l'air plus joyeux encore que d'habitude (t/p), me dit ce dernier en m'observant avec un grand sourire, sa tête posée sur sa main ouverte, Tu t'es fait des amis au village ?
     - Pas vraiment, répondis-je, Je suis juste tellement content de te revoir.
Qu'est-ce que je dis ?
     - La nuit t'a semblée si longue que ça ? sourit Hiro en lâchant un petit rire.
     - Je ne sais pas vraiment... c'est étrange...
Mon cœur se réchauffe à chaque seconde... Qu'est-ce qui m'arrive, c'est comme si je l'avais quitté pendant des années...
     - Je vais aller chercher de l'eau et des plantes pour ce soir, annonça Hiro en se redressant, Tu peux commencer à préparer ce qu'il faut comme ingrédients ? Je vais te faire des ohagi.
     - Vraiment ? m'exclamais-je en sautant dans ses bras, Merci ! Je vais tout préparer !
Il éclata de rire en m'ébouriffant les cheveux avant de partir. Je me dirigeai vers la cuisine, quand le mur du salon m'interpella. Il était propre et clair, mais j'étais perturbé, j'avais l'impression d'y distinguer quelque chose. Je m'avançais et passai ma main le long du mur, intrigué.
C'est bizarre...
Ne voyant rien, je soupirais en retirant ma main.
J'ai dû rêver... Je suis peut-être fatigué...
Mais je me figeai en observant ma main, le souffle coupé.
Du sang.
Du sang tâchait ma main.
Ma respiration se fit sifflante lorsque, quand je redressai la tête, je vis le mur, le même mur immaculé il y a quelques secondes, qui était désormais couvert de sang.
Un crâne perforé.
Non.
Du sang partout sur les murs.
Si, c'est vrai.
Un monstre souriant.
Je me souviens. Je me souviens !
Le sang venait de disparaître, mais les flots de souvenirs envahissaient ma mémoire.
Je devrais être dans le train ! Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je me pris la tête entre les mains, essayant de comprendre ma situation, lorsque des flammes recouvrirent mon corps, sans que je ne ressente aucune douleur.
Ce pouvoir... Et cette marque... Nezuko ?
Tanjiro m'avait dit que sa sœur avait éveillé un pouvoir sanguinaire sur le Mont Natagumo, un pouvoir qui enflammait son sang.
Elle est blessée alors ! Mais je ne comprends pas ! Où est-elle ? Où sont-ils tous ? C'est le pouvoir d'un démon qui me plonge dans ces illusions ?
Lorsque les flammes quittèrent mon corps, j'étais vêtu de mon uniforme de pourfendeur, et mon sabre pendait à ma ceinture.
Je commence à reprendre conscience !
Je sorti de la maison et me mit à courir, cherchant à localiser le démon responsable de tout ça.
     - (t/p), où est-ce que tu vas ?
La voix de mon père failli me faire tomber à terre, et je stoppai ma course, n'osant pas me tourner vers lui.
Pourquoi ?
Les larmes envahirent mes yeux, et mes poings se serrèrent.
Pourquoi cette vie a cessé ?
Il était là, juste derrière moi, bien vivant, avec toujours son sourire chaleureux.
Pourquoi il fallait que tout ça arrive ?
Mon corps, tout mon être voulait se retourner. Je voulais me retourner et le rejoindre, dans cette maison, dans notre maison. Je voulais rester ici avec lui, travailler avec lui, réussir à me confier à lui, vivre avec lui pendant longtemps.
Si seulement tout ça était faux...
Je serrai la mâchoire.
     - Pardon, murmurais-je en retenant mes sanglots, Merci papa, merci pour tout ce que tu as fait... Je suis vraiment désolé.
Mais je l'ai déjà perdu. Je ne peux pas revenir en arrière. Je ne peux qu'avancer.
Les flammes de Nezuko me recouvrirent de nouveau, et j'entendis mon père se précipiter vers moi. Le paysage se brisa alors, et je me senti tomber loin de cette illusion.
     - (t/p) !!! cria papa derrière moi.
Désolé, désolé papa... Je ne peux plus être avec toi... Mais je t'aimerais toujours, je te le promets. Je te suis tellement reconnaissant pour tout ce que tu as fait pendant si longtemps. J'espère que tu pourras me pardonner, tu auras toujours une place profonde dans mon cœur...

     - Hmm... Hmm...
Lorsque mes yeux s'ouvrirent, la première chose que je vis fut le visage inquiet de Nezuko. Je me redressai en un instant, tous mes sens éveillés.
     - Nezuko ! Tu vas bien ?
La jeune fille inclina la tête sur le côté et ferma les yeux, semblant sourire.
Elle n'a pas l'air mal en point...
Je remarquai qu'Inosuke, Zenitsu et Rengoku dormaient encore, et que quatre personnes étaient inconscientes par terre.
Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant que je dormais ?
     - Où est Tanjiro ? demandais-je à Nezuko, qui m'indiqua alors le bout du wagon, dont la porte ouverte menait à l'extérieur.
Je me saisi de mon sabre et me précipitai dans la direction indiquée.
     - Réveille les autres Nezuko s'il te plaît ! crais-je à la jeune Kamado avant de me retrouver à l'extérieur.
J'ai un mauvais présentiment...
Le train se chargeait d'une marque démoniaque qui me fit frémir.
Une telle puissance... Ce serait donc bien une lune démoniaque ?
Je sautai sur le toit du train et aperçut juste devant moi une tête de démon, rattachée à une colonne de chair sortant directement du train.
Qu'est-ce que...
     - Ah ? s'exclama une voix suave, Toi aussi tu t'es réveillé ? Enchanté...
La tête qui se tourna vers moi avait des yeux bleu-vert étincelant dans la nuit, le chiffre 7 brillant dans l'un d'eux.
La septième lune !
De l'autre côté de la tête se tenait Tanjiro, et, derrière lui était étendu ce que j'identifiais comme le corps décapité du démon.
Tanjiro lui a coupé la tête ? Mais alors pourquoi il n'est pas mort ?
Soudain, je me figeai.
Sa marque ne brille pas.
Tous les démons décapités gardaient leurs marques jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement, et cette dernière brillait avec d'avantage d'intensité. Mais là, la marque entourant le corps et la tête du démon était pratiquement effacée, et, là où elle brillait avec intensité, c'était...
Elle entoure le train !
Une expression d'horreur se forma sur mon visage lorsqu'une explication probable germa dans mon esprit, et je regardai maintenant le toit du train avec stupeur et méfiance.
     - Tu m'as l'air vif d'esprit ! s'exclama le démon sa tête de moi, Tu sembles avoir déjà compris que votre résistance sera plus qu'inutile !
Son petit sourire supérieur fit monter la colère en moi et je me propulsai vers lui, mais la tête et le long cou de chair disparurent en se fondant dans le toit du train.
C'est pas vrai, je dois me faire des idées...
     - Tanjiro ! criai-je au garçon qui courrait vers moi, Le train...
     - Ce n'est plus sûr nulle part maintenant ! expliqua-t-il en panique, Le démon a fusionné avec le train !
Des gouttes de sueurs perlèrent sur mon front lorsque je pris conscience de ce que cela signifiait.
Ce train a beaucoup trop de wagons pour nous seuls ! On ne peut pas le protéger dans son entièreté ! Et comment on pourra décapiter le démon s'il est devenu le train lui-même ?!
     - (t/p), est-ce que les autres sont réveillés ?
     - Non ! répondis-je, Tout le monde dort encore !
Tanjiro avait le même regard de détresse que moi, on se sentait impuissants face à cette situation.
     - Occupes-toi de cette zone ! me cria le garçon, Je vais à l'arrière ! On doit protéger le plus de wagons possibles !
     - D'accord !
Soudain, j'entendis un bruit et le toit du train derrière se cassa alors de l'intérieur.
     - Suivez-moi les sbires !
Un sourire de soulagement éclairait nos deux visages, à Tanjiro et à moi, lorsqu'Inosuke, bien réveillé, jaillit hors du train, ses deux sabres dégainés.
Il ne pouvait pas mieux tomber !
     - Vas-y (t/p) ! m'indiqua Tanjiro, Je lui explique la situation !
     - Ça marche ! m'exclamais-je en entrant dans le wagon derrière Tanjiro, cassant la vitre avec mes pieds.
C'est pas vrai ! On est vraiment dans le corps du démon !
De la chair recouvrait déjà l'intérieur du wagon, et des espèces de boyaux vivants rampaient vers les passagers assoupis.
Tu ne tueras personne !