Chapitre 40 -✅

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Bénédict De Montignac était né d'un père homme d'affaires et d'une mère, riche héritière, il était fils unique. Depuis sa naissance, il avait vécu à Acacia Palace, nom de la petite propriété où il vivait encore aujourd'hui, nom donné en référence aux nombreux parterres de fleurs sur le domaine, notamment des acacias. Sa famille, très aisée, cinquième richesse du pays, avait de nombreux biens immobiliers partout sur le territoire français.

Bénédict, avait depuis son plus jeune âge était éduqué selon les exigences que lui incombait son rang. Dès sa naissance, ses parents avaient convenu d'un mariage de leur fils à la famille qui était la dixième richesse du pays, la famille De Roustant, assurant ainsi la continuité de la lignée de noble sang et de grande richesse. Elisabeth De Roustant, trois ans plus jeune que son préposé futur époux, avait toujours était une petite fille et une jeune femme exemplaire. Elle était belle, douce, respectueuse des convenances et très discrète lors des événements mondains, quand elle y participait. Benedict s'était toujours très bien entendu avec la jeune femme, bien qu'il n'ait jamais éprouvé plus que de l'amitié pour elle. En revanche, ce n'était point le cas de cette dernière. Depuis son adolescence, elle avait toujours été éperdument amoureuse du jeune homme, elle ne vivait que pour lui.

Bénédict avait de nombreuses fois dit à sa famille qu'il ne souhaitait pas se marier avec la jeune femme, expliquant qu'elle n'était pas la femme qu'il lui conviendrait. Il ne voulait pas d'une femme sans caractère, qui ne s'opposait à rien, écoutait toujours au doigt et à l'œil, se laissant dicter par les lois de la société sans protester. Il voulait une femme qui le contredise, qui n'ait pas peur d'exprimer ses opinions.

Il aimait beaucoup Elisabeth, mais il ne voyait en elle qu'une sœur ou une très chère amie qu'il n'avait jamais eu. Malheureusement pour lui, sa famille ne prenait pas en compte les protestations de Bénédict à ce sujet, il se marierait avec Elisabeth.

Bien avant que Bénédict ne fasse la connaissance de la jeune domestique Marie Beckette, Mademoiselle De Roustant était tombée gravement malade. Elle avait toujours eu une santé fragile qui se dégradait avec les années. Quand le jeune maître De Montignac apprit que sa future épouse avait un pronostic vital engagé, il fut presque soulagé. Ce n'était point égoïste de sa part d'avoir pu penser de la sorte. Il avait tellement vu Elisabeth souffrir, être fatiguée, qu'il trouvait que la mort lui serait le plus grand des repos.

Alors qu'il avait passé toute une partie de sa vie à ses côtés, lui faisant la lecture, la promenant dans les jardins ou lui tenir la main dans ses moments de souffrance... il commençait à s'imaginer la voir disparaître, pouvant sortir plus souvent, profitant ainsi de la vie. Bien sûr, cela l'attristait énormément, mais il pensait qu'il s'était trop privé pour elle au détriment de la sienne.

C'est donc à cette période, où Elisabeth était au plus mal, contrainte de séjourner à l'hôpital, où Bénédict lui rendait néanmoins visite trois fois par semaine, qu'il commença à profiter de la vie. Dans l'esprit du jeune homme, Elisabeth ne survivrait pas cette fois-ci. Il en serait extrêmement peiné, certes, mais il serait libéré de toute contrainte maritale.

Dans le plus grand secret de sa famille, il fit tout d'abord la connaissance de femmes de sa condition sans pour autant chercher l'amour, il voulait juste en rencontrer d'autres et flirter un peu. Car malgré qu'il n'eut jamais eu éprouvé de véritable amour pour Lady De Roustant, il lui avait toujours été fidèle, n'ayant jamais eu de mots ambigus ou n'essayant jamais de flirter avec d'autres femmes.

Un jeudi après-midi, donc, alors que le jeune maître lisait son journal dans le parc proche de la propriété familiale, il vit pour la première fois Marie Beckette. Plus précisément, c'est le son de sa voix qu'il entendit en premier, elle venait de casser le talon de sa chaussure et pestait à haute voix contre celle-ci. Elle avait même dit alors qu'un passant la regardait : "Et bien, vous n'avez jamais eu de problème de soulier ?!".

Les jumeaux Réan - Roman -TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant