Abuela

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- Quel est ton nom ? Demande la vieille femme.

- C'est, heu, y/n.

- C'est très beau, ma chère.

Elle fit un signe de la main à l'homme moustachu pour lui indiquer de partir.

- Je suis Abuela, et il s'agit de ma maison et de ma famille.

Abuela fit un signe en direction de la maison, presque comme si elle essayait de la montrer. Je suppose qu'elle et le reste de sa famille vivent ici. Bien que ce serait un peu étrange que toute une famille vive sous le même toit, c'est comme cela qu'ils fonctionnent, j'imagine.

- Je ne te demanderais pas d'où tu viens, y/n, dit-elle et cela me met légèrement mal à l'aise, je n'ai pas vraiment envie d'en parler non plus. Mais je suppose que tu es ici pour une bonne raison, et considérant que tu es venue à ma porte, que tu es une bonne personne.

- Oui, m'dame, dis-je très rapidement, même si je ne suis pas sûr.e qu'elle m'ait entendu.

- Je t'en prie, appelle-moi Abuela, répond-elle.

Elle montre le jardin de son bras et je la suis. Je marche silencieusement à côté d'elle, attendant qu'elle commence la conversation.

- Y/n, ma famille n'est pas comme la tienne, annonce-t-elle en ne me regardant pas, mais fixant au loin, avec une expression froide. Il y a des années, ma famille a reçu un miracle.

Je ne dis rien, elle veut probablement signifier qu'un membre de sa famille fut très proche de la mort, mais qu'il fut miraculeusement sauvé. J'attends qu'elle continue, ce miracle devait être important puisqu'elle m'avait emmené dehors pour en parler. Pourtant, je suis un.e étranger.ère qu'elle n'a aucune raison de croire, donc pourquoi me dirait-elle ça ?

- Nous avons ces dons, vois-tu ? Des dons que des personnes normales n'ont pas, explique Abuela.

Elle tourne légèrement sa tête vers moi, pour voir ma réaction, qui est simplement confuse.

- Que voulez-vous dire par 'dons' ? Demandé-je.

Je ne sais pas si je devais m'en mêler, mais j'étais vraiment curieux.se.

- Des dons magiques. Nous utilisons ces dons pour aider les habitants du village, pour nous aider les uns les autres.

Elle fait un geste vers la petite ville, surplombée par le jardin. Abuela remarque que je suis toujours perdu.e et dit :

- Regarde.

Je regarde le village. Il semble complètement normal. Les gens se baladent, font leurs tâches journalières, balayent, jardinent, transportent des ânes.

- Attendez, quoi ? m'écrié-je accidentellement. Cette fille porte cinq ânes en même temps !

- Ah, oui, dit calmement Abuela. C'est Luisa. Plutôt forte, pas vrai ?

Toujours sous le choc, je comprends à présent ce que sont ces dons. Nous nous asseyons sur un banc à proximité. Abuela était sur le point de dire quelque chose quand soudain, il commença à pleuvoir. J'essaye de me protéger grâce à mes mains, mais cela ne marche pas vraiment. Comment est-ce possible que ce soit tombé aussi vite ? Il n'y avait aucun nuage !

- Allons bon, soupire Abuela, Peppa doit être de mauvaise humeur.

Elle se dirige alors vers la maison, et je la suis.

L'intérieur de la maison est magnifique, il y a des fleurs partout. Mais la maison bouge, elle bouge ! Les tuiles, les escaliers, les fenêtres, tout ! Je recule, à la fois effrayé.e et intrigué.e. Abuela avance à l'intérieur et face aux escaliers mouvants, j'hésite. Avant que je puisse me décider à la suivre ou non, le sol commence à bouger par lui-même et me force à lui emboîter le pas. Nous montons jusqu'à une petite pièce, avec une chandelle sur la fenêtre, dominant l'entièreté de la maison.

- Abuela ? dis-je, avec une sorte d'hésitation. D'où viens le miracle ?

J'avais beaucoup de questions, mais je pense que commencer par celle-ci est bien.

- Ceci, répond-t-elle tout en indiquant la flamme de la bougie, ceci est là où nous obtenons notre magie, nos dons.

Elle sourit avec fierté, du fait que cette bougie représente sa famille.

Je hoche la tête. Comment une bougie permet-t-elle à des gens de porter des ânes ou de contrôler la météo ? Qui sait ? Mais je n'ai pas envie de demander, alors nous continuons. Nous redescendons les escaliers jusqu'à l'entrée de la maison. Je réalise que je n'ai toujours pas d'endroit où rester. Nerveusement, j'en fais part.

- Heu... Abuela ? Je me demandais s'il était possible qu'il y ait une auberge à proximité dans laquelle je peux rester pour la nuit ? Ensuite, je peux partir dès le matin.

- Y/n, il n'y a aucune raison de s'inquiéter, déclare Abuela, tu vas rester ici.

Un grand poids se retire de mes épaules. Je prends une profonde inspiration pour la première fois depuis longtemps, et je souris.

- Merci beaucoup, vous n'avez pas idée de combien cela veut dire pour moi, lui dis-je.

- Tu peux rester avec Mirabel, dans sa chambre, jusqu'à ce que tu aies la tienne.

Je lève rapidement mes mains et les secoue en face de mon visage, de manière inutile.

- Oh, ce n'est pas la peine Abuela, je trouverai bien un endroit où rester durant quelques jours. Je ne veux pas embêter.

Je dérange déjà cet endroit juste en étant là, je n'ai vraiment pas besoin que cette famille ajoute une autre pièce simplement pour moi.

- Non, tu resteras ici, avec nous, les Madrigal. Nous prenons soin des autres et nous sommes une famille. Tu es jeune et tu auras tout ce dont tu as besoin ici. Je vais chercher Mirabel, elle peux te faire une visite plus appropriée.

Je souris, et la remercie longuement. Elle appelle Mirabel et celle-ci arrive en courant. Elle à l'air d'être incroyablement gentille et pleine d'énergie. Abuela lui dit de m'obtenir des vêtements secs et lui parle des aménagements. La jeune fille se présente ensuite à moi, lie son bras au mien et m'entraîne dans les escaliers.

New Girl [Camilo x Reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant