Truth

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Je me tourne rapidement pour voir Camilo me surplombant. Puis il me passe devant et continue de marcher dans le jardin.

- Attends ! m'écrié-je, en courant derrière lui. J'ai besoin de te parler.

- Je me fiche de ce que tu as à dire, répond-t-il. Je ne veux pas l'entendre.

- S'il te plaît, reprenons tout de zéro, supplié-je, on ne s'est jamais rencontré correctement.

Camilo arrête de marcher et se tourne vers moi. Ses bras sont croisés et son visage, froid.

- Je suis y/n, dis-je en tendant ma main pour qu'il la serre.

- Je suis Camilo.

Il ne serre pas la main, me faisant la laisser tomber maladroitement. Camilo se tourne alors, et recommence à s'éloigner de moi.

- Non, attends, s'il te plaît, laisse-moi une chance de m'expliquer.

Il m'ignore. Je ne sais pas comment le faire écouter.

- Je ne m'attends pas à ce que tu m'aimes, dis-je. Je veux simplement que tu ais une vraie raison, pas basée sur ce que dit Isabela.

Je me tais et attends sa réaction. Il arrête de marcher, mais me tourne toujours le dos. 

- Je veux partager mon histoire, mais je ne vais pas parler à l'arrière de ta tête, annonçé-je avant de me tourner et de marcher vers Casita.

A peine arrivai-je aux portes de Casita que je me retourne pour voir Camilo. Sa tête est baissée, regardant ses pieds. Il lève ensuite les yeux vers moi et on se regarde dans les yeux pendant une poignée de secondes avant que je n'ouvre la porte et entre à l'intérieur.

Il fait noir à présent, et l'énergie retrouvée grâce à ma sieste se dissipe. Je décide de me diriger vers Mirabel et ma chambre, espérant que je puisse aller me coucher avant qu'elle n'arrive. J'ouvre la porte et vois Mirabel, assise sur mon lit.
Elle se lève et cours pour me serrer dans ses bras.

- Je suis désolée pour le dîner, je ne pensais pas ça finirait comme ça.

Je lui rend son étreinte, et nous restons ainsi avant de nous séparer et d'aller nous coucher.

Je me réveille à cause des rayons du soleil sur mon visage et je descend à la salle à manger, ayant complètement oublié à propos de l'autre nuit. Il y a de la nourriture disposée et comme si les autres avaient déjà mangés.
A la table se trouvaient Bruno, Antonio et Dolorès, qui mangeaient tranquillement. Je m'assois, ne sachant pas si je devais commencer la conversation. Avant que je puisse dire quoique ce soit, Isabela entre dans la pièce et fais demi-tour à la seconde où elle me voit.
Dolores me lance un regard, signalant que je devrais la suivre. Je me lève de ma chaise.

- Isabela attends !

Je cours hors de la cuisine, laissant mon assiette sur la table. Isabela retourne dans sa chambre et je soupire, ne sachant pas si je dois la poursuivre.

Je prends mon courage à deux mains, et je frappe à sa porte. J'entends un faible "Disparais" venir de l'intérieur.

- Puis-je entrer ? Demandé-je. Je veux juste te parler.

Soudainement, la porte s'ouvre d'elle-même et j'entre. Isabela est assise sur son lit.

- Fais vite, dit-elle.

Je m'avance plus près d'elle afin de ne pas à avoir à crier.

- Tu as raison, commençé-je, on ne devrait pas me faire confiance.

J'attire son attention en disant cela et elle se redresse sur son lit.

- Vas-y.

Je prends une profonde inspiration.

- Mais tout ce que j'ai fait était pour ma famille.

J'attends, pour voir sa réaction : il n'y avait rien.

- Ma famille n'avait pas d'argent, on luttait sans cesse pour avoir de la nourriture à table.

Je fais une une pause, toujours aucune réaction. Je ne sais pas si c'est une bonne ou mauvaise chose.

- On s'en serait sortit, mais ma mère tomba malade et mon père nous abandonna, en espérant commencer une nouvelle vie.

Je regarde mes pieds. 

- Mon petit frère devait rester à la maison pour prendre soin de notre mère, en me laissant le soin de travailler pour avoir de la nourriture.

Je relève les yeux vers Isabela et on dirait presque qu'elle est... triste.

- Le seule problème est que je n'avais pas de travail, et qu'importe combien j'essayais, je ne pouvais en obtenir, continué-je. Alors j'ai commencé à voler. Des petites choses au départ, comme des pommes ou des miches de pain, mais ce n'était pas assez. L'état de ma mère s'aggrava et elle avait besoin de remèdes. J'ai entreprit de voler de l'argent et des objets de maison à vendre.

Isabela se lève de son lit et s'approche, toujours silencieuse.

- Tout se passait bien, quand les habitants ont commencé à remarquer. Ils allaient me reconnaître au village, me chassant de leurs boutiques avec des balais même si j'avais l'argent pour acheter des affaires. Ma mère était si fière que j'aide la famille, mais elle ne savait pas ce que je faisais.

Des larmes remplirent mes yeux.

- Je n'ai jamais voulu voler, mentir ou autre ! J'aimais juste ma famille du fond du coeur et je voulais aider.

Je me tais. Isabela soupire alors.

- Qu'est-il arrivé à ta famille ?

Je la regarde, des larmes coulant sur mon visage.

- Les gens du village savaient où j'habitais, mais ils ne savaient pas que j'avais des proches.

J'étais à peine capable de le dire.

- Ils ont mis le feu à la maison au milieu de la nuit. Je n'ai pas pu sauver mon frère et ma mère.

Je pleurais complètement, à présent.
Je n'ai pas à finir mon récit pour qu'Isabela sache ce qu'il s'est passé ensuite. Elle s'approche de moi et m'enlace.

- Je suis tellement désolée, dit Isabela et je sais qu'elle essuie ses propres larmes.

Je ne dis rien. Je sais qu'elle est désolée, elle ne le savait pas et j'aurais probablement fait la même chose.
On reste ainsi pendant un moment, dans un silence confortable, avant qu'Isabela ne parle de nouveau :

- Je suis emballée à l'idée qu'il y ait quelqu'un ici qui prend soin de sa famille comme nous le faisons, sourit-elle.

- Bien que je tiens à ma famille, déclaré-je, j'ai seulement fait cela parce qu'il le fallait.

Isabela acquiesce, compréhensive.

- Tu n'es pas une horrible personne, annonce-t-elle.

Elle sourit et nous sortons ensemble de sa chambre pour finir notre petit-déjeuner. On rencontre Dolores dans le hall et elle nous fait un clin d'oeil et sourit en passant.
Isabela et moi retournons à la salle à manger, riant toutes les deux et plaisantant sur combien le dîner avait été désastreux quand je vois Mirabel, remplissant son assiette de nourriture.

- Hey, Mirabel ! lance Isabela. C'était amusant quand le rat de Bruno a grimpé sur l'assiette de y/n, hier soir.

Isabela et moi explosons de rire quand on remarque que Mirabel devient Camilo.

New Girl [Camilo x Reader]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant