-𝟏𝟓-

83 13 125
                                    

Thomas eut besoin de temps, ce jour là, pour réaliser que plus rien ne serait jamais comme avant.

Le Bloc ne serait plus jamais le même. Seulement quelques heures s'étaient écoulées depuis le départ d'Alby, et tous agissaient comme si c'était il y a des mois. Personne n'en parlait, n'agissait, rien. Tous les blocards étaient isolés, occupés à faire le point avec eux-mêmes. Les rires avaient disparu, les sourires aussi, les groupes. Être sans Alby avait déchiré tout le monde.

Thomas n'avait jamais vu Newt ainsi. Bougeant à peine, murmurant avec difficulté quelques mots, distant de tout. Même Thomas n'avait pas réussi à lui arracher un sourire.

Minho fut le premier à décider d'agir. Il fut le premier à se lever, se mettre debout en plein milieu du Bloc, à la vue de tous, et à parler.

-Il faut qu'on dégage de là. Je sais qu'Alby n'est plus là, et je sais qu'il va nous manquer à tous, mais c'est ce qu'il voulait. Il voulait qu'on se barre de ce trou à rats. Alors si vous voulez vraiment être utiles et le rendre fier, levez-vous et faites quelque chose.

Personne ne se leva.

-C'est ce qu'il voulait, répéta Minho.

-On ne peut pas y arriver sans lui, souffla un blocard. Si on sort trouver la sortie, on se fera tuer. C'est ce qu'il aurait voulu, d'après toi ?

Thomas cligna des yeux plusieurs fois.

-Sérieusement ? s'exclama-t-il. Vous voulez sortir ou non ? C'est notre chance, et vous le savez tous. Si vous préférez attendre ici et mourir de faim, faites, mais vous saurez que vous avez eu tort. C'était la dernière volonté d'Alby, qu'on sorte d'ici.

Thomas jeta un regard craintif à Newt et lui posa la main sur l'épaule. Newt ne réagit pas.

-Vous avez entendu Gally, fit Minho. Ils reviendront, nuit après nuit, pour nous tuer ! Vous voulez attendre combien de temps encore ? Un mois ? Deux ? À ce rythme là, on sera bientôt tous morts.

-Et où est-ce que tu comptes aller ? Dans le labyrinthe ? Où il n'y a pas de sortie ? demanda Clint. Joli plan.

Thomas hésita quelques instants à lâcher le morceau. Il voulait leur dire qu'ils l'avaient trouvé, leur foutue sortie. Qu'elle n'était certes pas la meilleure, mais qu'elle était là, et qu'elle leur donnait la chance qu'ils n'avaient jamais eu.

-On a trouvé la sortie, lâcha Newt soudainement.

Il y eut des exclamations, des cris indignés, des phrases que Thomas n'écouta pas.

-C'est pas la joie, mais on l'a trouvée. Minho et Thomas l'ont trouvée.

Newt se redressa doucement et chercha le regard de Thomas.

-C'est ce qu'Alby aurait voulu, hein ?

Thomas dut mobiliser toutes ses forces pour ne pas embrasser Newt immédiatement, devant tout le monde.

-Oui. C'est ce qu'il aurait voulu, répondit-il simplement.

Thomas lança un regard fier au blond, qui lui souriait timidement. Furtivement, Thomas aperçut Minho lui faire un clin d'œil.

-La sortie est dans le labyrinthe, évidemment, continua Minho. Il faut qu'on parte le plus tôt possible. Demain matin au plus tard. Vous êtes libres de rester ou non, mais moi, je sors. Vous avez jusqu'à ce soir pour faire votre choix, et préparez vous à l'attaque des griffeurs.

Sur ces mots, Minho se leva et se dirigea vers Thomas et Newt.

-Tu ferais un très bon leader, fit le blond avec un petit sourire.

𝐓𝐫𝐚𝐩𝐩𝐞𝐝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant