𝐄𝐩𝐢𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞

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POV : je me suis toujours pas remise du dernier chapitre, et vous ?

***

Il tremble. Thomas tremble. De quoi, il ne saurait pas le dire. De tristesse, de désespoir, de colère, de haine, peut-être, il ne sait pas. Mais ses mains bougent d'elles-même et il ne peut rien faire pour les en empêcher.

Il a l'impression d'être une sorte d'enfant qui a peur du monstre sous son lit.

Il ferme les yeux et n'ose pas les ouvrir de nouveau. Il espère que tout ceci n'est qu'un mauvais rêve.

Il lui faut du temps pour reprendre le contrôle de son corps, et quand il y arrive, il s'aperçoit qu'il est dans un hélicoptère. Il ne veut pas ouvrir les yeux, ne peut pas ouvrir les yeux.

C'est trop dur trop dur trop dur.

Il ne veut pas y repenser mais son cerveau tourne en boucle les mêmes images. Chuck Chuck Chuck, Chuck allongé par terre, Chuck dans une mare de sang, Chuck qui lui dit qu'il est sa famille, Chuck qui est heureux.

Chuck qui est mort.

Thomas se bouche les oreilles. Il a mal à la tête et au cœur, mal, si mal. Il enfouit sa tête dans ses genoux alors qu'une nouvelle larme coule.

Thomas est surpris d'avoir encore de quoi pleurer.

Le monde tourne tourne tourne, les sons lui font mal.

Chuck a eu mal quand il est mort.

Thomas ouvre la bouche, il a besoin d'air. Il suffoque, se bat pour de l'air. Il n'arrive pas à respirer, l'air ne passe pas, ne veut pas ne veut pas entrer dans ses poumons.

Thomas n'entend pas les voix qui hurlent son prénom, n'entend pas les appels désespérés de ses amis. Il n'entend que le bruit du coup de feu et la voix de Chuck qui prononce son nom. Il n'entend que Chuck, Chuck qu'il n'entendra plus jamais, et cette foutue détonation qui a tout fait basculer.

Thomas continue de trembler, appuie sur ses oreilles comme un fou pour faire cesser les voix. Il ne veut plus entendre Chuck et le coup de feu, il ne veut plus, ne peut plus. Tout doit s'arrêter.

Tout doit s'arrêter.

Thomas ouvre les yeux brutalement et inspire tout l'air qu'il peut dans un sursaut, paniquant et tournant la tête dans tous les sens.

Newt est devant lui devant lui et lui dit de respirer.

Thomas peut respirer. Il sait comment faire, et il commence à y arriver.

Newt lui dit quelque chose qu'il n'entend pas, les voix sont encore trop fortes. Elles tournent en boucle dans son esprit et le torturent, elles ne partiront jamais jamais jamais.

Thomas demande de l'aide avec ses yeux, il n'arrive pas à parler, sa gorge est bien trop douloureuse. Il distingue à peine les cheveux blonds de Newt à cause de l'eau dans ses yeux.

Deux bras s'enroulent autour de Thomas, un corps se presse contre le sien.

Sécurité.

Thomas se sent en sécurité, contre ce corps chaud. Il pose sa tête sur l'épaule de la personne, veut fermer les yeux.

Il ne ferme pas les yeux, il sait que les voix reviendront aussi fortes qu'avant s'il le fait.

La personne ne le lâche pas jusqu'à ce qu'il soit complètement calmé, et en pleine possession de ses fonctions vitales. Thomas peut respirer, voir - les larmes se sont calmées - et il peut entendre. Il n'y a plus qu'une voix maintenant, et elle est réduite à l'état de chuchotement.

"Thomas. Thomas. Thomas."

La voix répète son prénom, c'est Chuck.

Thomas relève les yeux mais ne se détache pas du corps chaud et doux. Il sait maintenant que c'est Newt, qu'il est serré contre Newt, et que c'est Newt qui l'aide depuis le début.

Thomas aime Newt.

Et c'est cette pensée qui lui permet, pour la première fois depuis l'accident, de faire taire toutes les voix. Thomas expire tout l'air de ses poumons et les remplit de nouveau, plusieurs fois de suite.

Thomas est vivant, et il aurait préféré ne pas l'être.

****

Thomas n'a pas écouté ce que les gens qui les ont sauvés ont dit. Il s'en fiche, il veut juste s'allonger, dormir, et se réveiller ensuite en réalisant que tout n'était qu'un rêve. Ils sont emmenés à des chambres, tous ses amis sont là - Chuck n'est pas là - et ils s'installent dans leurs lits.

Personne ne parle, Thomas a le regard dans le vide et la seule présence qu'il accepte est celle de Newt.

La première fois où Thomas parle est quand les autres blocards sortent et qu'il se retrouve seul avec Newt. Thomas regarde ses mains, elles sont encore couvertes du sang de Chuck. Il détourne le regard et se tourne vers Newt. Newt est assis au bord du lit, les jambes repliées contre lui, à l'observer en silence. Il n'ose pas parler.

-On est sortis, fait Thomas après de longs instants.

Sa voix est cassée d'avoir pleuré, mais il peut parler, et il ne veut plus pleurer. Il a assez pleuré.

-Oui, répond Newt. On est sortis. Et on est en sécurité ici.

Thomas se rapproche de Newt. Il a besoin de son contact, il a besoin de le sentir contre lui. Newt déplie ses jambes et Thomas s'installe à côté de lui.

-Ils seraient fiers de nous, dit Thomas. C'était ce qu'ils voulaient qu'on fasse.

Newt hoche la tête.

-Et on l'a fait.

Il ne sait pas comment agir avec Thomas, il a peur de le bouleverser en disant quelque chose qu'il ne faut pas dire. Alors il ne dit rien et l'embrasse, tout doucement. Thomas répond au baiser. Il se sent revivre.

Thomas se redresse et passe ses mains dans les cheveux de Newt. Il sent les mains du blond se glisser sous son tee-shirt, le faisant frissonner. Ils restent ainsi longtemps, et Thomas réalise.

Il ne peut pas vivre sans Newt.

Il se recule doucement.

-Noot ? Merci.

Newt lui sourit.

-Je t'aime.

-Moi aussi.

Thomas sourit. Newt est sa raison de vivre, son pilier dans ce monde détraqué. Et il sait que le blond ressent la même chose envers lui.

Alors lui aussi est heureux.

****

Ben dis donc ! C'était, heu, je sais pas ? Oui, c'est déjà la fin, sniiif ! Je suis un peu déçue de cette fin, mais je savais vraiment pas comment finir...

J'ai adoré écrire cette fic en tout cas, j'espère avoir pu satisfaire les nombreuses demandes, et même si je ne suis pas convaincue de certaines choses, on fait comme on peut. Merci énormément d'avoir lu cette histoire, j'espère que vous avez aimé, et merci encore !

(le dernier bruh)
Zoubiii <3

𝐓𝐫𝐚𝐩𝐩𝐞𝐝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant