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           Un toucher sensuel, un effleurement exprès délicat mais précis et insistant. Dans le brouillard de ses pensées, Eléonore essaie de se concentrer sur cette sensation subtile. L'impression qu'à chaque toucher son corps se revigore.
Alors dans les méandres de son esprit elle se laisse submergér par ses émotions inconnues et à la candeur fragile. Elle pousse un soupir de bien être lorsque l'impression perçue par ses organes sensorielles s'intensifie et se dispatche dans son corps. Elle essaie d'ouvrir les yeux mais ceux-ci trop lourd ne lui obéissent pas. Cependant elle ne peut s'empêcher de se blottir un peu plus lorsqu'elle sent une chaleur tendre et rassurante à proximité. Par réflexe elle s'y approche un peu plus et s'y accroche . Elle passe une de ses mains et serre la bouilloire de toutes ses forces sans l'idée de la lâcher une seconde. La paix l'envahis. La sensation de toucher persiste cajoleuse et charmante. La bouilloire vibre entre ses bras. Son oreille contre celle-ci, elle entend l'esquisse d'un battement serein qui fait écho à ses battements de cœur. Papillonnant des yeux, elle parvient à les ouvrir.
Au début tout est flou puis sa vue se précise. Elle est dans son lit et constate que ce qu'elle a pris pour une bouilloire n'en était pas une mais plutôt un torse . Un torse bien dur, un torse d'homme. Cependant elle n'est en aucun cas alarmé par la situation. Peut être parce qu'elle se doute de l'identité de son porteur. S'appuyant sur le buste , elle se redresse légèrement et darde son regard dans celui dont elle a deviné l'identité et ne s'est pas trompée.
Les yeux vert de Khalil la fixe avec tellement de tendresse qu'elle se sent défaillir. Il est si beau. Elle reste au moins deux minutes à le regarder dans les yeux avant de fuir son regard qui lui disait beaucoup mais tellement peu à la fois. Indéchiffrable.
Elle se lève et sort de sa chambre. Dans la salle de bain elle se passe de l'eau sur le visage.
Dans la cuisine, elle regarde l'horloge : vingt deux heures sept. Elle soupire. Elle plonge sa tête dans le réfrigérateur et sort une bouteille de lait qu'elle boit au goulot.

- Ça va mieux ?

Elle dépose la bouteille et se tourne lentement vers lui . Elle le fixe non l'admire de ses yeux sombres. Et avec sa petite voix répond:

- Oui merci .

Il hoche la tête et pénetre dans la cuisine. Elle le regarde s'avancer songeant au fait qu'il est vraiment très grand. Elle lève les yeux haut pour pouvoir le regarder dans les yeux. Il souffle et passe une main pour remettre une mèche imaginaire derrière son oreille. Elle frémit .

- J'ai besoin que l'on parle toi et moi.

Elle continue de le fixer puis ses yeux dérivent vers ses lèvres dont la supérieure est brune et celle du bas rose, remonte ses yeux vers les siens et constate qu'il fait de même. Elle déglutit. Suite à cela, toujours en gardant le contact visuel, il approche sa tête de la sienne, ses lèvres des siennes. Une douce pression entre les deux suffirait à les unir. Elle ferme les yeux attendant une suite qui ne vient pas. Elle les rouvre et le regarde. Il hésite. Elle souffle , passe une main derrière le dos de l'homme le poussant ainsi à réduire la différence entre leur corps. Il n'hésite plus et lit finalement leurs lèvres. C'est doux , calin, affectueux mais plus encore. A chaque baiser elle se sent plus forte plus désireuse aussi. A chaque effleurement de leurs lèvres, elle a l'impression que la vie ne trouve son sens que dans son être à lui . Khalil. Son souffle se coupe, sa douceur l'assomme. Il ne la touche pas non mais elle a les mains derrière son dos pour ne pas qu'il s'échappe. Elle finit par se détacher faute d'air, pose ses mains sur son torse et donne une légère impulsion pour que leurs lèvres en fassent de même.
Il a les lèvres enflées maintenant et la respiration haletante. Sûrement elle aussi se dit elle. Elle se mord la lèvre. Et essaie de prendre la parole lorsque son téléphone sonne. Elle le contourne et part chercher ce dernier qui est resté dans le salon : Papa

EléonoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant