Le revers de la médaille (Haizaki/Akashi x OC)

Chapitre 38 : M'accorderais-tu cette danse ?

La fin de notre balade s'approche lorsqu'on tombe sur un orchestre jouant une valse. Au-devant, des couples de passants se forment pour danser. Des enfants, des personnes âgés, tous dansent.
En voyant ça, une envie me prend aux tripes. J'ai envie de danser mais mon estomac se noue rien que d'y penser. C'est quoi ses émotions contradictoires ? 

Quand mon corps dit oui, mon cerveau dit non. Pourquoi je me sens terriblement mal juste en voyant cela ?

Et puis zut ! Je n'ai qu'à partir et se sera réglé ! ... Mais ?

Je détourne mon regard de l'euphorie de la piste afin de ne pas me faire plus de mal que ce que je ressens déjà.

Lorsque mon regard descend vers le sol, je tombe sur une main tendue. Qu'est-ce que c'est que cette main ? 

Une main, un bras, une épaule, Akashi ?

« M'accorderais-tu cette danse ? »

Je me fige. Qu'est-ce que ... Quoi ?!

J'aimerais lui crier que non ! Que j'ai bien trop peur de danser ! Que je préfère fuir que d'affronter mes démons ! À l'image de ces deux dernières années, j'aimerais m'enterrer dans un trou et ne pas en ressortir... C'est si facile de faire ça, pourquoi je m'en priverais ?

Je ne suis pas honteuse de penser cela, néanmoins tout mon être me crie d'y aller. De lui prendre la main et de bouger ! Alors ma main, décidant seule de remonter les bretelles de mon cerveau, s'avance et accepte cette invitation.

À l'instant même où nos paumes se touchent, mon cerveau s'éteint. Tous mes doutes et mes angoisses s'envolent. J'ai confiance.

Ce qui est une petite danse sans prétention pour l'ensemble de l'assemblée, est tout autre chose pour moi. Pour la première fois depuis l'accident de mes proches, je danse. Je ne me contente pas de mettre un pied devant l'autre ou d'enchaîner quelques pas rythmés. Non ! Là. Maintenant. Je danse !

Rien que de m'en rendre compte, une foule d'émotions se bousculent. Des bonnes comme des mauvaises. Ça m'en donnerait presque la nausée. Je ferme les yeux pour contenir tout cela en moi. Je sens mon cœur qui va exploser.

Respire ! Respire. Respire... Cette sensation... Je l'avais oublié... C'est réconfortant... Et c'est bon.

Soudain, Akashi m'entraîne brusquement ce qui me fait ouvrir les yeux.

« Ah ! désolé » dit une voix qui s'éloigne

« Il n'y a pas de mal » lui répond Akashi

Il est plutôt doué, éviter un autre groupe de danseurs sans perdre le rythme... Ce n'est pas mal.

Dans une valse nos regards ne sont pas censés se croiser... Mais après tout, qu'est-ce qu'on en à faire des codes ? Alors je le regarde. Je le regarde comme je ne l'ai jamais regardé. Et il me semble que je n'avais jamais fait vraiment attention. Parce que ce soir, il me paraît être différent. Est-ce lui ou moi ? Dans le fond, je l'ignore. Mais est-ce important ? J'aime ce que je fais. J'aime ce que je ressens. J'aime ce que je vois. Que faut-il de plus ? Rien. Cet instant est déjà parfait.

Il ne lui faut pas longtemps pour qu'il se rende compte que je le regarde. Il me sourit... Arrête de sourire Akashi, tu es bien trop mignon. Ça ne devrait pas être autorisé...

« Je ne suis pas un excellent danseur »

« Je pense au contraire que tu te débrouilles parfaitement bien. »

« C'est bien trop d'honneur venant de toi »

« Ah ah, la valse ça fait très longtemps que je ne l'ai pas dansé. Tu es donc un privilégié. »