Chapitre 36 : Brèves de comptoir

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Les fesses vissées sur ma chaise à roulette je trie des papiers.

'À défaut de glander, tu ferais mieux de te rendre utile' m'avait sermonné madame Kazono, avec son tact habituel. Alors hier j'ai demandé si je pouvais aider à l'accueil. C'est avec grand étonnement que j'aie reconnu l'hôtesse. Ayano Maro. On s'était rencontré au studio lorsqu'on avait 8 ans. À vrai dire, je ne me souvenais pas vraiment d'elle. Je savais juste qu'elle dansait les danses latines alors que moi je faisais les standards. D'ailleurs on ne s'était jamais vraiment parlé. Mais apparemment elle, elle me connaît bien. C'est étrange comme la célébrité fait tout. Au début, j'étais un peu gênée de mon oubli. Mais ça s'est vite évaporé à son contact car elle est... Extravertie, gaie, sociable, expansive, démonstrative et à ses heures perdues une commère professionnelle. En somme, l'accueil lui va parfaitement !

« Je me suis trouvée une super robe pour vendredi ! Je suis trop fière ! » me lance-t-elle alors que je trie des documents d'inscription. 

« Tu fais quoi vendredi ? »

Ma question l'étonne profondément « Bah il y a la démonstration de danse du studio à la fête du parc Maruyama. Madama Kazono t'en a pas parlé ? »

« Euh... Non pas vraiment »

« Quoi ?! Non mais ça va pas ! Faut que tu viennes ! Hein ! Tu vas venir ? »

« Oui. Ça peut être sympa ! »

« Génial ! Tu veux que je te dégote un partenaire ? Suffit de piocher dans la liste... »

« Oh non non non, tu m'as mal comprise ! Je vais juste regarder. »

« Bah pourquoi ? Tu as peur d'être rouillée ? Ou de faire une infidélité à Ushio Kirishima ? » dit-elle avec un sourire lourd de sens de miss j'aime les potins.

Je rigole « Non, c'est juste que je n'ai pas envie de danser »

Ma réflexion a eu l'effet d'une bombe... Du moins c'est l'impression que j'ai eue. Ayano a eu l'air surprise, puis déçue, pour finir par se parer d'un faux sourire.

« Oh dommage ! Moi qui voulais danser sur la même piste que toi... Pas grave... Je vais devoir faire une prestation qui t'en bouchera un coin ! »

« Hâte de voir ça ! » dis-je avec un grand sourire.

« Ah ! Mais quand j'y pense ! C'était qui ton partenaire quand tu pratiquais la danse de salon ? »

« Hideyuki Ishi »

« Hideyuki !? SERIEUX ! » dit-elle avec scandale

« Bah oui pourquoi ? »

« Ce gros goujat ! Ah horrible ! »

« Goujat ? Dans mes souvenirs il était plutôt réservé que goujat »

« Bah je peux te dire que maintenant ce n'est pas folichon ! Je le surnomme monsieur prout-prout. Moi je sais danser. Je te regarde de haut parce que toi tu ne sais pas. Et patati et patata. Aaah ! Je ne l'aime pas ! »

« Ah oui je vois ça ! » dis-je en rigolant.

« Heureusement qu'il ne rentre que dimanche, je n'aurais pas à respirer le même air que lui ! »

« Tu ne pousses pas trop ? »

Elle se plante devant moi, le menton haut et l'air fier. « Non »

« Ryuken si je te laisse à l'accueil ce n'est pas pour empêcher Ayano de travailler »

Ayano et moi-même nous regardons dans les yeux à l'entente de cette voix.

Le revers de la médaille (Haizaki/Akashi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant