Chapitre 46 : C'est un gros con

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En cette fin du mois de mars, lors des vacances de pré-rentrée, je passe quelques jours au studio de danse Min Ikeda. 

Pour la faire courte, Ayano m'a tout d'abord invité au festival Hanami de Kyoto. Puis j'ai vu que le studio Min Ikeda participait aux festivités lors d'une soirée avec des représentations de diverses danses. Ça m'a donc donné une bonne raison de tester ce studio. J'ai donc proposé à Ayano de venir avec moi. Alors me voilà, en train de répéter depuis deux jours avec elle et tout un groupe de danseurs que je ne connais pas sur une chorégraphie de danse contemporaine. Une nouveauté totale, puisque ni elle, ni moi avons pratiqué ce type de danse auparavant. Du coup ça donne lieu à quelques cafouillages, à une franche rigolade et à du bon temps.

Une fois la séance finie, je reprends mon téléphone pour voir si monsieur m'a répondu et oui !

« Dit... c'est qui, pour que tu souris comme ça ? »

Je n'ai parlé de la relation que j'ai avec Akashi qu'avec Sanae et Ramu... Qui m'ont plutôt dit de l'oublier...

« C'est un ami »

« Un ami ? » souligne Ayano avec un sourire pervers.

« En fait on a des sentiments l'un envers l'autre mais il ne se sent pas prêt à avoir une relation et dans le fond ça me convient aussi »

« Quoi ? » dit Ayano, tellement surprise par ma franchise. Elle ne s'attendait pas à ça vu ses yeux écarquillés et sa bouche grande ouverte.

« Et oui t'as loupé des choses ! »

« Attend ne me dit pas que c'est l'autre-là qui t'envoyait des messages. Attends ! Atsushi, Amuri, Aka... »

Je la regarde effarée. D'où elle se souvient de ça ? C'était il y a trois mois ! « Ayano tu fais peur, tu le sais ça ?! »

« Mon cerveau se souvient toujours des histoires de cœur. »

« Une vraie commère en somme »

« Une professionnelle je dirais plutôt ! Ne me dénigre pas s'te plaît » elle finit sa phrase avec un air hautain qui me fait rire

« Alors c'est lui ? »

« Oui Akashi... »

« Ah Akashi ! C'est noté ! Je m'en souviendrais ! ... Mais c'est quoi cette histoire ? »

« Pffff... On se prend un milk-shake au YanYan et je te raconte tout. »

« Aaaaaah ok ! » crie-t-elle à travers le studio. Tout le monde se tourne vers nous, alors nous nous pressons de déguerpir.

« Alors ! Ra-con-te-moi TOUT ! »

« Alors... Euuuh... Bah lis en fait » Dis-je en lui donnant mon téléphone.

À la lecture de nos messages de cette fameuse nuit de janvier, elle passe par toutes les réactions possibles et inimaginables.

« Non mais c'est quoi ça ? » s'exclame-t-elle avant de scroller le restant de notre conversation.

« Hmmm... Après ça n'a rien à voir »

« Bah si quand même ! »

« Non après on n'en reparle pas »

« Comment ça ? »

« On a parlé de ça qu'à ce moment-là, après on a plutôt eu un rapport amical »

« Alors t'es en train de me dire que vous vous êtes avoué vos sentiments il y a trois mois et que depuis vous vous parlez comme des amis ? » demande-t-elle avec un léger agacement dans la voix.

« Bah... Oui »

« Hmmm, Hmmm »

« Où tu l'as rencontré ? »

« Durant un match de basket à Kyoto »

« À Kyoto. Cet hiver ? »

« Non cet été »

« Hmm. Hmmm... Parce que tu viens à Kyoto sans venir me voir ? »

« Baaah... On ne se connaissait pas encore, en fait »

« Hmmm...Je suis déçu ! »

« Euh... Bah désolé. Mais... Tu m'as perdu là. »

« Aaaah. Ryu ! Ryu. Ryu... C'est un gros con. Et tu ne t'en rends pas compte. »

« Euh... Bah... quand même »

« Non s'il te laisse partir sans sourciller c'est un gros con ! Attends, tu es une fille exceptionnelle ! S'il était moins con, il ne te laisserait jamais partir et qui plus est, il ramperait à tes pieds. »

« T'y vas un peu fort quand même »

« Non c'est toi qui es trop modeste ! Tu es magnifique, intelligente et... Tu es l'étoile du Japon merde ! »

Quand Ayano commence à jurer c'est qu'elle est vraiment convaincue de ce qu'elle dit.

« Arrête avec ce surnom, il est nul »

« T'es sérieuse ?! Ce surnom te va à ravir. Faut que tu arrêtes avec ta pudeur mal placée. Tu l'as mérité. Je remercierai même le journaliste qui a trouvé ce surnom si je pouvais. »

Je la regarde avec un sourire crispé. Non je déteste ce surnom. 'L'étoile du Japon' faisant référence à l'étoile de Moscou, c'est too much. Toutefois je ne peux rien dire, Ayano est en mode automatique et ne me laisse pas en placer une. Alors je n'ai pas d'autre choix que de l'écouter... En lui parlant de ce sujet je ne pensais pas qu'elle y mettrait autant de cœur.

« Bref ! À présent tu as mon point de vue sur lui mais tu fais ce que tu veux, hein. »

« Réellement ? »

« Bien sûr ! Je ne peux pas vous empêcher d'avoir des sentiments l'un envers l'autre. Par contre ! »

« Par contre ? »

« Par contre ! Si je dois te ramasser à la petite cuillère, je le tue ! Après tout, il vit à Kyoto, ça ne sera pas difficile de le retrouver ! »

« Euh... »

« Ensuite je te présenterais une tonne de garçons miiiiiiille fois mieux que lui. »

Je rigole en finissant mon milk-shake. Sacrée Ayano ! Il n'y en a pas deux comme elle.

« Et du coup tu l'as invité demain soir aux festivités ? »

Elle a donc vu TOUS mes messages même les derniers... « Oui. Il voulait me voir danser, alors je l'ai invité. »

« Déjà, il s'intéresse un minimum à ce que tu fais, il n'est sans doute pas si irrécupérable... Pour un basketteur » Elle finit sa phrase avec un ton dénigrant.

« Ne t'en fais pas pour ça. Je crois qu'il aime beaucoup me voir danser. Tu verrais les yeux avec lesquels il regarde les vidéos où je danse. ... Ça me fait vraiment plaisir. »

« Et toi tu verrais les yeux que tu fais quand tu parles de lui... Aaaah...Que c'est mignon. »

À ces mots je rougis et plonge ma tête dans mon milk-shake...

« En même temps, heureusement qu'il aime te voir danser ! T'es l'étoile du Japon quand même ! Tu ferais danser un balai à chiotte que tout le monde trouverait ça magnifique ! »

« Nan mais tu ne vas pas bien toi ! »

« Je ne dis que la vérité ! »

« Pffff... Je ne sais pas quoi rétorquer » Ayano est vraiment l'une des seules personnes qui me mouche en me sortant de telles absurdités.

« Bah dit rien alors ! ... De toute façon ça tombe bien qu'il vienne comme ça je pourrais le voir »

« Ne lui fait pas peur s'il te plaît »

« Moi ?! Faire peur ! Pourquoi il aurait peur ! »

« Non... Pour rien... »

Le revers de la médaille (Haizaki/Akashi x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant