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Je me suis réveillée, j'ai remarqué qu'il était toujours en train de dormir. J'ai vite compris que c'était parce qu'il était trop fatigué. Je me suis allée préparer le petit déjeuner pour lui. Chose que je ne fais même pas pour moi. Après quelques minutes, il s'est réveillé. J'ai apporté le petit déjeuner pour lui et on a passé une bonne matinée. Il m'a dit qu'il devait rentrer à port-au-prince maintenant. On a fait l'amour une dernière fois et il est allé se baigner. Il m'a donné un gros câlin et est parti. Je savais qu'il allait grave me manquer. Après tous ces moments, ça n'allait sans rien dire qu'on s'étaient remis ensemble. La relation a repris son existence! Toujours à distance mais il y a avait une autre sensation. J'ai senti qu'il allait s'impliquer entièrement cette fois. Et selon moi, il était guéri de son ancienne relation et que là il était question de faire grandir notre relation. Puisque parfois, on a pas d'autres possibilités que de recommencer à zéro. Sur de nouvelles bases bien sur. Arrivé chez lui dans la capitale, il devenait plus doux avec moi. De jour en jour, cela augmentait. Je commençais à faire confiance à ses efforts. Parce que j'ai cru qu'il avait compris que j'étais la femme de sa vie et qu'il ne devait pas me perdre. Après deux mois, malheureusement les mêmes habitudes refaisaient surface. Il redevenait vague, méprisant, toujours occupé. Jusqu'à ce que j'ai compris quand il était venu me voir à jacmel c'était parce que sa femme avait rompu avec lui et il voulait me faire passer pour sa roue de secours. Il ne me l'a pas dit mais je l'ai su à travers ses statuts. Il postait sa femme en pensant qu'il m'avait retiré dans sa liste de vues mais dommage. Bizarrement je n'étais pas choquée parce que je m'attendais toujours au pire avec lui. Je voulais toujours du respect, et jamais je n'allais accepter d'être une remplaçante, comme on dit: ne laisse pas les gens te choisir parce qu'ils n'ont pas le choix. J'ai décidé de rompre. Cette fois ce n'était pas une question d'émotion, j'étais très calme. Je lui ai écrit un long message, je lui ai expliqué carrément que je ne peux pas être sa roue de secours et que j'ai mieux à faire de ma vie. Il a voulu me retenir mais c'était peine perdue. Avec un joli sourire, je suis sortie de sa vie. C'était l'une de mes meilleures décisions à l'époque. Et je n'ai jamais regretté de faire ce choix. Je n'ai pris aucune résolution à part laisser la vie me dicter ses leçons. J'ai décidé de bien noter chaque mot, chaque phrase des leçons de la vie. Et parfois, la vie me dicte un mot nouveau et me donne un dictionnaire pour en chercher la définition. Et c'est ce qui m'a appris à accepter les choses que je ne peux pas changer. Je continuais avec les activités des sœurs. Le moment de Pâques des jeunes était venu. Comme animatrice, je me concentrais sur ce que j'avais à faire. Un samedi, on m'a demandé de diriger la partie Adoration et Action de grâce. Je demandais aux jeunes de se concentrer sur ce qu'ils ont à faire. On se préparait pour aller se confesser auprès des prêtres qui étaient présents ce jour là. Je ne sais pas si c'est parce que c'était moi qui ai dirigé la prière, je ne me sentais pas comme d'habitude. Je sentais une force intérieure qui me dirigeait vers l'au delà. Je me suis allée confesser et je me sentais toute neuve. J'ai tout dit au prêtre, ce que j'ai fait alors que je n'aurais pas dû. Après ma confession, le prêtre m'a demandé d'aller méditer dans le reposoir. Les soeurs nous disaient de ne jamais faire du bruit dans cette salle parce que le corps du Christ y était. Son corps vivant et saint! Je me suis allée, chapelet en main et je me suis mis à genoux devant Jésus! Je lui parlais, je méditais, je pleurais. Après environ 30 minutes, j'ai entendu une voix. Je ne savais pas qui parlais, j'ai rien vu d'ailleurs. J'ai juste senti une force inexplicable. Et la voix me disait:
_Ça fait déjà un an que je fais appel à toi, mais tu fais semblant de ne rien comprendre. Aujourd'hui, encore une fois, je viens vers toi pour t'avoir parmi mes disciples. Tu auras pour mission de propager l'évangile et dire à tous que je serai de retour bientôt. Aide ton prochain à suivre le bon chemin, le chemin de la vérité et la vie. Le chemin de lumière! L'unique chemin qui mène à la vie éternelle. S'il te plaît, ne me tourne pas le dos. Je t'attends! Tu es un brebis égaré, en tant que bon berger, je me dois de venir te chercher et de te montrer la bonne direction. Cette fois, écoute moi et tu seras heureuse!
Je ne pouvais rien comprendre de tout cela. J'ai tout entendu, je suis restée perplexe. J'avais peur, j'avais peur de tout abandonner pour le suivre. J'allais laisser ma famille, mes rêves, mes ambitions pour le suivre. C'était un choix très difficile. Je devais réfléchir. Je ne voulais pas commencer et ensuite abandonner. Je voulais être sûre de moi. Je voulais respecter la promesse que j'allais lui faire. Et, je devais savoir comment je vais tout raconter à ma mère. Elle n'était jamais pour cette question que je sois une religieuse, une none. Elle critiquait toujours les sœurs comme des rejets de la société, des femmes inutiles et laides. Des femmes qui cachent leur personnalité pour faire comprendre aux gens qu'elles sont parfaites et chastes. Je ne pouvais plus penser! Je me dit que j'allais demander aux sœurs de m'expliquer un peu de quoi il s'agissait. Du coup, je suis sortie du reposoir comme remplie, propre, saine. Puisqu'après les jeunes allaient manger, j'étais responsable de restauration, je suis allée préparer les réfectoires. Et j'ai attendu la fin de la pâques des jeunes pour en parler avec une des sœurs. Celle qui me boostait le plus: Soeur Cléanthe!

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant