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-Qu'est-ce qui t'arrive? Pourquoi tu l'as frappé?
-Il était trop collant. Je ne le surpporte pas. Tu le connais à peine.
-Je ne t'empêche pas de parler à tes nouvelles amies. Donc tu ne peux m'empêcher non plus.
-Tu n'as pas le droit.
-Comment ça je n'ai pas le droit?
-Tu n'as pas le droit de me tromper comme ça.
-Je te trompe comment?
-Tu entames une relation avec lui. Tu me négliges pour lui.
-Tu es sérieux là ? Je te trompe avec lui? T'es devenu fou.
-Dis moi que ce n'est pas vrai. Vas y, je t'écoute. Je n'ai pas raison?
-Tu me laisses tranquille. S'il te plait, évite moi ces genres de réactions.
Je me suis allée excuser auprès de Douby. Je lui ai dit que mon copain était jaloux. Nous avons échangé nos numéros. J'avais un Android. Mon premier Android. C'était un cadeau de Ehaël. C'était un Blu. Ehaël avait peur de m'adresser la parole, mon petit frère était devenu son messager. Il lui achetait des sandwiches à chaque seconde. Le pauvre! Nous avons passé le reste de ce séjour sans se parler vraiment. Il n'y avait pas de quoi pour une telle dispute. Certaines personnes sont bizarrres. Elles croient que tout le monde est comme elles. Ehaël a réagi ainsi parce qu'il me trompait sûrement. Je n'avais pas d'autres pensées. L'équipe de football U20 avait perdu également. Il n'y avait que la fille de l'athlétisme et l'équipe de football U15 qui ont été récompensés le dernier jour. La fille de l'athlétisme était dans ma salle, elle s'appelait Willine. J'étais contente pour elle. De retour à Jacmel, Ehaël et moi n'avons pas pris trop de temps à se réconcilier. J'ai compris qu'il était jaloux et possessif. J'ai accepté de lui parler. Le dernier jour des examens de fin d'année était venu. Je n'étais pas en uniforme de l'école, j'étais habillée en Enfant Missionnaire. Un groupe composé de jeunes et d'enfants qui existait à l'école. Ce jour-là le groupe avait donné un petit sketch en spectacle dans le mot du jour. J'ai joué le rôle de Zanmi Solèy. Depuis, les élèves de l'école m'appelaient comme ça. J'appréciais ce surnom. Les autres élèves qui ne faisaient pas partie du groupe étaient venus en uniforme de l'école. Ehaël m'a invité à sortir avec lui après les examens, j'ai accepté. D'ailleurs c'était notre dernier jour avant les vacances d'été. Je lui ai demandé de me dire où on allait, il ne m'a rien dit. Je devais attendre pour voir. Après le coup de renvoi, Ehaël et moi sommes sortis pour aller prendre un taxi. Il avait apporté de quoi se changer dans son sac à dos. Il m'a emmené dans un endroit vraiment magnifique. Nous avons parlé, nous avons mangé une glace. C'était un peu près de sa maison, il m'a demandé si je voulais aller chez lui. J'ai accepté. Il m'a donc emmené chez lui, il me montrait le salon, la cuisine. Il y avait une salle de sport aussi. Ensuite, il m'a emmené dans sa chambre. Il me montrait ses habits préférés. Il me demandait de deviner sa couleur préférée. J'étais assise sur le lit à lui regarder faire. Il s'est approché de moi. Il était trop proche, j'ai vite compris ce qu'il avait en tête. J'ai fait un pas en arrière.
-Tu as peur?
-Peur de quoi?
-De rien! Laisse moi faire.
-Tu veux faire quoi?
-Tais toi et tu verras.
-Tu me fais peur. C'est quoi ce mystère ?
-Fais moi confiance stp.
Il s'est approché de plus près. Il commençait à me toucher, non, pas toucher. Il commençait à me caresser. Il me mettait en confiance à chacun de ses baisers. Il me chuchotait à l'oreille de petits mots doux, j'ai l'impression que ces mots étaient sucrés. Pas que je les ai goûtés mais ... Bref nous avons fait l'amour. Il n'y avait personne d'autre à la maison. Seulement lui et moi. La maison était à nous deux. Fallait en profiter non? Au début j'étais un peu coincée. Je ne voulais pas le décevoir. Je savais que ça fait toujours bizarre quand c'est la première fois. Mais j'ai assumé. Il m'a fait jouir. Il a été patient. Même après ce moment de plaisir je ne pouvais m'empêcher de continuer à mordre mes lèvres tellement il était savoureux. C'était spécial, houlala! Ce jour là j'ai fini par accepter que nous étions un. Que nous étions faits l'un pour l'autre. Il m'a demandé si j'ai aimé. J'ai osé dire que je n'ai pas aimé. J'ai menti parce que j'adorais ce moment. Il était trop sûr de lui, je devais lui mentir. Il se faisait un peu tard, je devais rentrer chez moi. Mes vacances commençaient très bien. Trop bien même. C'était un début de vacances pas comme les autres. On se parlait chaque jour, on avait l'air heureux tous les deux. J'étais toujours heureuse à la maison. Mes cousins et cousines ne venaient plus passer les vacances. Ils ont grandi. Ma grand mère n'avait plus de jardin. Je ne jouais plus chez moi. J'avais grandi, je n'avais pas de temps aussi. Je descendais en ville chaque samedi pour aller à la bibliothèque. Chaque dimanche je laissais chez moi pour aller en réunion du groupe CACH. Et chaque matin je laissais chez moi pour aller au basket. Je n'avais pas de difficultés pour le voir. Il avait l'habitude de venir au basket lui aussi. On jouait ensemble et ensemble nous n'avions peur de rien. Nous étions forts et soudés. Un matin, à mon grand étonnement il n'était pas venu à l'entraînement. J'étais inquiète pour lui parce que la veille il ne m'a pas dit qu'il ne viendrait pas. J'ai pensé qu'il était malade et qu'il ne voulait pas m'inquiéter. Puisque j'avais la clé de sa chambre, je suis allée voir ce qui n'allait pas après l'entraînement. A ma grande surprise je l'ai vu dans sa chambre. Il n'était pas seul. Il était avec une fille. C'était peut être son infirmière qui lui donnait des cachets. Mais dans cette position? Peut être qu'il était grave.

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant