Mes vacances étaient les mêmes chaque année. Pas de voyage ni de camp d'été. Pas de grandes sorties. Je restais toujours à la maison à faire le ménage, à aider ma mère avec les trucs de maison(ce que je détestais). Je ne faisais que dormir et regarder la télévision ensuite attendre la venue de mes cousins et cousines. J'aidais aussi ma mère à vendre, surtout dans le championnat d'été de football dans mon quartier. Jean's Parc! Parfois je jouais avec certains enfants du quartier. Je jouais au football avec les gars chez moi sur une grande cour. Cependant, ma grand mère ne voulait pas. Elle avait même transformé la cour en un jardin de maïs. Elle m'empêchait de jouer avec les gens du quartier. Elle disait que je ne devriais pas jouer avec des gens minables. C'était injuste! Ces gens étaient formidables pour moi. Ils me comprenaient et m'aidaient à me sentir mieux. Elle me forçait à aller au jardin(un grand jardin dans les mornes appelés mòn merizye ) avec elle pour cueillir du poids, des fruits. Elle avait l'habitude de nous faire apporter de grands sacs de maïs. Mon sac était toujours léger par rapport à ceux de mes cousins et cousines. J'étais sa protégée! Et oui j'avais des cousins et cousines qui venaient passer les vacances chez Granma. Là où j'habitais. Avec ces maïs elle avait l'habitude de faire beaucoup de choses. Maïs moulu, Chanm-Chanm, maïs boucané etc... Le maïs était devenu un tatoo d'été. Chaque jour mon Dieu, on devait manger du maïs moulu avec de la sauce. En plus c'était une obligation de tout manger. Entre nous, mes cousins et moi. Nous prenions plaisir à faire des concours, des jeux amusants comme: banm tout (donne moi tout), sa k fini anvan ede lot (ceux qui finissent avant aident les autres) etc... C'était amusant! Mais parfois c'était chiant. Surtout quand l'un d'entre nous n'était pas de bonne humeur. Un mois s'est écoulé, je vivais mes vacances en beauté. Le championnat est lancé, chaque après midi j'allais regarder les matchs et aider maman à vendre. Un après midi, pendant un match, maman n'avait plus de boissons. Elle m'a envoyé en chercher. A mon retour, quelqu'un m'a voilé les yeux.
-Devine qui c'est...
-La voix me dit quelque chose. Mais je ne crois pas que c'est la personne que je croie.
-Vas y. Devine.
-Ehaël?
-Exact! Dis donc! Quelle surprise!
-Qu'est-ce tu fais ici?
-Je suis venu supporter mon équipe. Ca te pose problème ?
-Mais non pourquoi ça m'en poserait un? Mais tu devrais être à l'intérieur et pas dans la rue.
-J'étais allé voir ma belle mère ! Elle habite cette zone. Et je t'ai vu, je voulais que tu me voies.
-Et pourquoi? Je n'avais pas envie de te croiser!
-Ne commence pas. Retournons au match. Laisse moi t'aider!
Il m'aidait à emporter le sceau qui était entre mes mains. Il avait un type de la zone qui était avec lui. C'était le frère de sa belle-mère. Il a vu ma mère, il l'a salué et est parti. Il connaissait ma mère comme tous les autres élèves de ma promotion. J'étais une fille à maman et c'était elle qui faisait presque tout. Elle était populaire à l'école. Je regardais Ehaël partir. On dirait un mannequin tant qu'il était classe. Il faisait des ouha pour son équipe qui dominait. Je ne voulais plus vendre. En fait je n'en pouvais plus. Mon esprit était ailleurs mais je devais faire semblant et continuer à faire mon travail. Après le match, pendant que je rentrais chez moi je l'ai vu en train de m'attendre sur la route. D'un ton sec, j'ai commencé à lui parler.
-Tu m'espionnes maintenant ?
-Non! Calme toi petite! Ne sois pas si sûre de toi.
-Et pourquoi tu m'attendais?
-Je voulais juste t'avouer à quel point que tu me manques. Je ne pense qu'à toi pendant les vacances. Parfois, quand je ne me sens pas bien, quand tout va mal, je pense juste à toi et tout redevient normal. J'ai vite compris que tu es la source de mon bonheur. Je sais que tu ne vas pas me croire mais je n'ai jamais été aussi sincère dans ma vie avec quelqu'un. Tu me manques grave, si tu savais! Toujours pas de téléphone?
-Non! Toujours pas! Mais bientôt. Je peux attendre! Rien ne presse.
-C'est-à-dire dire que je ne te manque pas, c'est ça ?
-Je ne crois pas que c'est ce que j'ai dit.
-Je ne te manque pas?
-Je dois rentrer maintenant. Trop de gens nous regardent. En plus maman est rentrée. Je te fais signe quand j'aurai mon phone. A plus!
-A plus madame Barthélémy!
Pourquoi je n'avais pas la force de répondre à sa question? Je savais pertinemment qu'il me manquait. C'était si difficile que ça? Quelle galère! Je voulais le lui dire mais quelque chose m'en a empêché. La peur! J'avais peur de le lui annoncer. D'ailleurs je ne savais pas comment j'allais lui expliquer tout ça. Et s'il me demandait pourquoi il me manquait? C'était mieux de garder le silence. Déjà que je n'en ai pas l'habitude. Je suis rentrée dans ma chambre. J'ai ouvert mon carnet de secret, j'ai contemplé son numéro comme si je lui contemplais. J'ai pris la décision d'acheter un téléphone le plus vite que possible. Je me suis informée des prix. J'ai ouvert une bourse que j'avais mis dans mon sac à dos pour faire des économies. J'avais besoin d'un peu plus d'argent. J'ai continué à économiser. Dans une semaine, j'avais déjà tout l'argent. J'ai parlé à une tante, ma tatie préférée, je lui ai demandé de me rendre le service de l'acheter pour moi. Elle a accepté sans se faire supplier. Mais à condition qu'elle allait dire à tout le monde que c'était un cadeau. Dans 2 jours, elle me l'a acheté. C'était un ZTE, à l'époque (Ede m peze). Je ne m'éternisais pas sur la marque. Je voulais juste rentrer en contact avec ce mec qui est devenu important dans ma vie.

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