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J'ai passé un an et plus sans entamer aucune relation amoureuse. Un an sans devoir jouer de la comédie. Car pour moi, tomber amoureux, amoureuse est une comédie. Puisque moi, je n'ai jamais été une comédienne, donc ce truc n'est pas fait pour moi. Un jour, j'étais dans le salon de la maison, je lisais quelques documents sur le Service à la Clientèle. C'était un cours que j'avais à l'UNDH. Ce cours me faisait comprendre qu'aucune entreprise n'est rentable sans gestion de client. J'étais très concentrée à les lire. Et bleng! Bleng! C'était mon téléphone! Sur l'écran était affiché "numéro inconnu". J'ai hésité un peu mais puisque ce n'était pas une habitude, je me suis que ça pourrait être un cas urgent. J'ai enfin décroché l'appel. C'était ma persécution permanente, Ehaël! Il avait essayé de me joindre sur d'autres téléphones, j'ai souvent compris que c'était lui, je ne décrochais pas. Donc il a inventé une autre façon, il pouvait tout faire pour arriver à ses fins. Mais franchement cette fois, c'était quoi son motif? Il ne pouvait plus empoisonner ma vie. Je l'avais sincèrement déjà oublié. Ce que je n'arrivais toujours pas à comprendre c'est qu'à chaque fois j'entendais sa voix, j'étais contente. J'étais injustement heureuse de lui avoir parlé. Je ne devais pas, je le savais très bien. Mais que dire, je n'avais pas la capacité d'empêcher cela. Je savais que je n'avais plus de coeur, je savais aussi que c'était lui qui l'avait brisé. Mais je me suis dit que puisqu'il l'avait brisé il saurait comment le réparer. Mon Dieu! Quelle naïveté! ! Nous n'aurions pas besoin de dépenser notre argent pour payer un mécanicien pour réparer une voiture que nous avons démolie par ignorance ou autre raison. On pourrait la réparer soi même puisque c'est nous qui l'avons démolie. J'étais drôle de penser à une telle chose. Après cet appel, nous sommes redevenus amis. Nous nous comportions comme des amants. Cependant, j'attendais toujours le bon moment pour me blottir dans ses bras et y rester à jamais. J'étais prudente. D'un côté je voulais me lancer et de l'autre côté je ne voulais pas oser. Il ne me lâchait pas. On a passé un mois sans se lâcher. J'ai fini par céder. Au fond de moi, tout avait recommencé mais je ne lui ai rien dit. Il l'a peut être remarqué. Il était plus gentil avec moi. Il faisait attention à moi comme il ne l'a jamais fait auparavant. Il est devenu si tendre et si doux. Il est devenu poète et il m'a dit que c'était grâce à moi. J'étais sa source d'inspiration. Ce côté là m'a ému. Pourquoi tous ces changements brusques? Ehaël, poète? C'était fantastique, j'avais des pouvoirs sur lui. Il faisait tout ça pour m'impressionner, pour me rendre plus faible qu'avant. Il savait à quel point j'étais folle amoureuse de lui. Il se prenait pour le héros de l'histoire. C'était le dominateur par excellence! Je ne voyais de bonheur en aucun autre homme. Je ne pouvais pas me livrer entièrement à un autre garçon. Il continuait à me dédier des poèmes. Un mois, deux moi. Tout était mignon. Un mois avant l'ouverture de nos facultés respectives, il est redevenu un peu distant. Il partait de temps en temps et après il revenait. Je commençais à lui perdre de vue. Ma souffrance refaisait surface. Cette souffrance qui brisait toutes mes cellules silencieusement. Cette souffrance à laquelle je ne pouvais pas je ne pouvais pas me détacher. Il m'utilisait, il jouait avec moi mais je ne pouvais rien dénoncer. J'étais comme une vielle naïve désespérée. Mon coeur ne fonctionnait que pour lui. Il était à nouveau loin de moi. Il est rentré à la capitale pour commencer avec ses études. Et moi, j'ai réussi le concours d'entrée à l'UPSEJ. Malgré toutes mes incertitudes, j'étais la deuxième à réussir ce concours. Je commençais à suivre mes cours en Sciences de l'Éducation. C'était pour la première fois que j'allais faire des expériences dans une institution publique. J'étais plus habituée avec les institutions congréganistes. Quand bien même, c'était mon idée d'aller à cette institution pour voir et comprendre certaines réalités. Au début du semestre, j'étais un peu fermée sur moi même. En raison de l'âge et des expériences de mes nouveaux collègues. Ensuite, après certaines approches de certains, je commençais à me défaire de certaines impressions. Je comprenais que j'étais très jeune par rapport à eux mais je pouvais assumer. Je faisais le poids. Je n'avais plus peur de les affronter. Je prenais plaisir à apprendre d'eux. Des exposés, des devoirs de recherche, des travaux de groupe . Ainsi résumait ma vie d'étudiante. J'étais heureuse de voir à quel point j'étais intelligente. Presque tous les étudiants m'appréciaient, ceux de ma salle et ceux des autres salles. J'étais prête à aider tout le monde. Que dire de ma vie sentimentale?? Les mêmes problèmes de coeur. Je me demandais pourquoi je ne pouvais pas être heureuse moi aussi. Mes amis pourtant, avaient l'air tous heureux. J'étais jalouse! Quand je n'avais rien à faire et je me sentais ennuyée, je prenais plaisir à réfléchir à tout ce qui m'arrivait. Ces réflexions qui m'ont fait versé que des larmes maintes fois. Je n'ai jamais pu trouver une solution à tous mes problèmes. Je n'arrivais plus à manger. Pas que je voulais pas, je ne pouvais pas. Je n'avais pas d'appétit. Je devenais de plus en plus mince. Personne à la maison ne comprenait pas pourquoi je maigrissais autant. Maman pensait toujours que c'était à cause de la faculté et mes autres responsabilités. Je n'en est pas si sûre, car j'étais heureuse à la faculté. Je n'avais pas de stress au cause de la fac. Il était vrai qu'il y avait toujours des problèmes à l'Université mais je pouvais les surmonter. Après tout, ma vie étudiante était le meilleur moyen pour cacher mes peines. La distance qui persévérait entre Ehaël et moi réduisait mes chances de vivre beaucoup plus longtemps. Mais je continuais à croire en nous. Je commençais même à fixer la date de notre mariage, à choisir des noms pour nos enfants. Mais je n'avais pas de ses nouvelles. J'étais devenue distante et méfiante à la fois!

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant