Après la Pâques des jeunes, un dimanche Pâques, j'ai demandé à soeur Cléanthe de me donner quelques minutes après l'évaluation. Après chaque Pâques des jeunes, on fait une évaluation avec et les jeunes et les animateurs et animatrices. Pour avoir une idée de comment était la Pâques pour tout le monde. Effectivement, après je suis allée auprès de la sœur et je lui ai tout expliqué. Elle était heureuse d'apprendre tout ce que je venais de lui expliquer. Elle ne cessait de remercier le ciel. Elle m'a dit que c'est Jésus qui m'appelait et que je devais pas lui refuser cette demande. Elle m'a dit aussi dit que je devais prendre tout mon temps avant de prendre cette décision. Car selon elle, c'était une décision vraiment importante! Après cette discussion avec elle, je pouvais choisir. Sans tarder, j'ai choisi de suivre Jésus! Lui seul ne va jamais m'abandonner, pensais je! J'ai donc choisi de tout abandonner pour le suivre. J'ai demandé aux sœurs de m'inscrire dans leur congrégation! Les sœurs ont fait l'inscription, j'ai fait ma valise et je suis rentrée à port au prince chez les sœurs salésiennes de Carrefour. Elles m'ont accueilli chaleureusement et ont commencé à me donner les consignes. J'ai passé 14 ans avec les sœurs, donc il y a beaucoup de choses que je savais déjà. Je n'ai pas pris trop de temps à m'adapter contrairement aux autres qui avaient des difficultés. Je me sentais tellement bénie que je me voyais déjà comme une future bienheureuse et pourquoi pas une future sainte. Je ne voulais parler de Dieu, de la bible, de ses bienfaits. Je me sentais dans mon assiette. Après 2 ans en Noviciat, c'était le moment de la cérémonie où on allait me donner le voile. C'était un 2 août, nous étions 20 sœurs à arriver jusqu'à cette étape. Alors qu'avant nous étions 60. Les épreuves n'étaient pas faciles. On a coupé le pont avec nos parents, nos amis, nos proches pour rester concentrées sur ce qu'on nous enseignait. D'ailleurs le téléphone était interdit à l'intérieur de l'espace. On ne nous a pas appris à prier mais aussi de nombreux travaux manuels comme l'art floral par exemple. On nous a appris à jouer de la musique. Grâce à ce cours de musique, j'ai appris à jouer de la guitare. Reconnue comme la plus grande guitariste que les sœurs ont connues. C'était toujours un plaisir pour moi de jouer pour mon doux Jésus. La cérémonie a eu lieu à Pétion Ville, Collège Marie Dominique Mazzarello. Cette dernière reconnue comme la cofondatrice de la famille salésienne. C'est elle de concert avec Don Bosco qui a fait que je pouvais devenir une sœur salésienne. Après la cérémonie, j'ai embrassé maman qui a fait le déplacement. Ce qui m'a vraiment touché le cœur. J'avais invité papa aussi, mais il était trop occupé. Je n'avais pas vraiment d'importance à ses yeux, il avait une nouvelle famille, de nouveaux enfants et il était occupé à prendre soin d'eux. Mais ce n'était pas grave, Maman était là. Mon petit frère ne pouvait pas venir car il avait un séminaire obligatoire en rapport avec ce qu'il souhaitait toujours d'étudier après ses études classiques. Il y avait deux autres personnes qui étaient présentes. Deux personnes qui ont marqué ma vie. Deux personnes qui m'ont aidé à devenir plus matures. M. J et Ehaël. Je ne sais pas comment ils ont su mais j'ai pu comprendre qu'ils avaient de bonnes sources pour leur donner de bonnes informations. Ils m'ont souhaité la même chose:
_Sois heureuse. Si toute fois tu te sens pas à l'aise ici, fais moi signe et je te demanderai en mariage. Tu sais, l'amour a fait de moi un homme patient.
Je leur ai dit que j'allais prier pour eux. C'était tout ce que je pouvais faire. Certes ils ont fini par comprendre que j'étais la bonne mais c'était déjà trop tard. A l'évidence, les gens reviennent quand ils n'ont pas pu trouver mieux que vous. Et le plus souvent, ils reviennent quand vous avez déjà passé à autre chose. J'ai l'impression qu'ils font exprès de venir quand ils savent très bien que vous avez tourné la page. Ils étaient là à pleurnicher, ces charmants cons. Ehaël m'a même dit qu'il allait s'inscrire pour devenir prêtre. Je ne voyais pas le rapport. J'ai fait voeu de chasteté. Depuis j'étais devenue sœur Landhy. Très dynamique et dévouée. Je me considérais comme une parole du Seigneur. Avec la formation que j'ai eu en psychologie, j'aide les jeunes des maisons salésiennes à se sentir plus ou moins en sécurité vis à vis de qu'ils pourraient ressentir au niveau de leur mental. Et ceci à travers tout le pays. J'étais plus stable aux Cayes, dans le sud. Les jeunes et enfants de là bas m'aimaient beaucoup. Et ils me donnaient envie de continuer ce chemin que je ne voulais pas au début. Je savais que parfois il nous est difficile d'accepter notre réalité mais je l'ai quand même acceptée et c'était pour moi la meilleure décision de toute ma vie. Les choses n'étaient pas faciles mais j'ai survécu. J'étais toujours occupée, pas vraiment de repos mais c'était devenue une passion pour moi. J'étais présente dans presque toutes les activités, j'étais la préférée de tous les élèves et ils me faisaient entièrement confiance. Ils étaient à l'aise de m'adresser la parole, de me demander des conseils, de tout me raconter. Je ne pouvais pas être plus heureuse. La vie me souriait et cette fois je lui ai rendu la réciprocité. Jusque là je ne pouvais remercier Dieu pour cet appel béni. Je vivais dans la paix, dans la prière, dans la joie. Et comme refrains de routes pour continuer mon chemin, c'étaient:
1. Je suis dans la joie, une joie immense! Je suis dans l'allégresse car mon Dieu m'a libérée.
2. Seigneur, je crois! Mais viens à mon aide, je suis trop faible, augmente ma foi.
Je vivais pleinement! Et choisir de suivre Jésus était le seul remède qui guérissait mes maux sans mots.
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Brisée
RomantikVous avez déjà aimé quelqu'un qui ne vous aime pas ? Genre vous considérez cette personne comme votre raison de vivre? Vous n'imaginez pas la vie sans elle? A ses côtés vous vous sentez au paradis comme on dit? Mais cette personne ne ressent pas la...