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Après ce moment passé dans ma chambre avec monsieur J, je pouvais comprendre qu'il est le genre de mec qui fait peur, mais d'une bonne façon. Avec qui, on sait jamais si après le sexe, on va être en vie. Je n'arrivais toujours pas à croire que j'étais toujours en vie malgré ce degré de jouissance qu'il m'a procuré. Il savait pertinemment où me toucher et comment me toucher. Il savait me rassurer, je n'avais vraiment aucune crainte avec lui. Le lendemain, il m'a invité à sortir. Nous étions allés visiter un club pour enfant, il était à la recherche d'une activité qui pourrait faire plaisir à sa petite soeur. Jusque là, je ne connaissais pas vraiment sa famille. Je savais juste qu'il avait trois frères et deux soeurs que j'ai l'habitude voir en photos quand il les postait sur son statut whatsapp. Je voulais rencontrer sa mère pour la remercier pour ce cadeau béni mais monsieur ne voulait pas. J'ai compris et je lui donnais raison parce que c'était vraiment trop tôt. Pas même un an de relation et je voulais déjà rencontrer sa famille, que j'étais pressée! La vérité c'est que je déteste attendre et rien ne peut me faire plus mal que la patience. Son congé prenait fin, les cours se reprenaient, il devait rentrer à port-au-prince. Nous avons vraiment profité de ce congé pour être plus proches.
_J, je t'aime vraiment, tu sais?
_Je sais et je ne sais vraiment pas comment j'ai pu faire pour t'avoir.
_Tu n'as rien fait vraiment. Tu as su juste me dire ce qu'il fallait.
_Tu avais tellement peur de te lancer Landhy. Je me suis laissé guider par mes sentiments.
_Oui, j'avais peur, tu avais raison. Je n'avais pas d'expérience pour m'en rendre compte. Je n'avais pas suffisamment d'assurance pour avoir confiance en moi et en ce que je voulais mais maintenant c'est le cas. Et je peux te dire à 100% que tu es l'homme que je voudrais. Je ne sais pas si tu vas me croire mais je ne me suis jamais sentie vivante de toute ma vie. Et franchement, merci J.
_Tu m'as pris au mot. Je ne sais vraiment pas quoi te répondre. Je suis ému.
Après cette conversation d'aurevoir, il m'a serré dans ses bras, je lui ai fait un grand bisous sur le cou et il est parti. J'étais triste de le voir partir. Ce n'était pas que je ne croyais pas dans les relations à distance, ni ce n'était pas parce que je ne lui faisais pas confiance. C'était juste parce qu'il allait trop me manquer. Notre prochaine rencontre était prévue dans trois mois, pendant les vacances d'été. Entre temps, nous nous écrivions chaque jour. Nous nous appelions. Je lui postais souvent sur mon statut, pas en écrivant l'homme de ma vie ou quelque chose de ce genre, mais juste comme ça, comme un simple ami. Pour éviter à répondre un tas de questions. Déjà je n'aimais pas parler de mes relations intimes avec les gens. J'étais toujours la réservée d'avant. Sauf que j'ai grandi. Je continuais avec mes cours à la faculté et mon travail également. En tant que secrétaire à une école de qualité de la ville, je devais continuer à épater mes supérieurs hiérarchiques comme j'ai su le faire dans l'entretien d'embauche. J'étais trop fière de la personne que je commençais à devenir. J'avais confiance en moi et en ce que je faisais. Au travail, au début, ce n'était pas facile. Seule fille et plus jeune dans le staff administratif, ce n'était pas chose aisée surtout dans la société haïtienne. Une pensée m'aidait vraiment chaque matin avant d'aller travailler "Ne jugez pas votre journée à la moisson que vous récoltez mais aux graines que vous plantez. Ma vie était comblée. Plus de problèmes familiaux, j'étais devenue plus indépendante qu'avant. J'avais de bons amis, vraiment de bons amis. De plus, un copain qui était toujours présent malgré la distance. Enfin, c'était la belle vie. Je faisais chaque jour des efforts sur mon physique pour continuer à charmer mon chéri, ainsi il n'allait pas avoir l'idée d'aller voir ailleurs. Je voulais être tout pour lui, c'étaient ses goûts, ses désirs avant les miens. Tout ce que je faisais, c'était pour lui. Il était la raison pour laquelle je voulais faire des efforts dans la vie. Pourqu'il serait fier de moi. D'ailleurs, j'ai changé mon style pour lui. Il ne me l'a pas demandé mais je voulais être parfaite à ses yeux. Car, pour moi, seul son avis comptait. Malgré cette liaison que nous avions, nous n'avions encore rien dit aux autres membres Kreyol La Bèl. Mais la coordonatrice était proche de nous deux, elle nous suivait, donc elle avait quelques soupçons. Intelligente était, elle faisait semblant de ne rien comprendre. Presqu'un an de relation, toujours heureuse et bénie. La fête de fin d'année était proche, nous étions en train de planifier ce que nous allions faire pour marquer l'année qui a été pour nous deux, splendide. Nous avions décidé d'aller passer la Noël dans un autre pays. Nous avions mis de l'argent de côté, nous avions réglé nos papiers nécessaires. Et comme prévu, nous étions allés en France. J'avais de la famille à Paris et c'était dans cette ville charmante que nous avions passé 10 grands jours. Nous étions dans la même chambre en plus. Nous avons fait un tas de belles choses ensemble, nous avons eu un tas de beaux souvenirs. A notre retour en Haiti, j'allais connaître le pire des cauchemars de toute ma vie. Une chose à laquelle je ne m'y attendais vraiment pas. Je ne savais vraiment pas ce qui a déclenché tout ça mais ce qui était sur, c'est que cela ne faisait qu'enfoncer mes plaies. Ce n'était pas que je n'étais pas guérie des maux de ma première relation avec Ehaël. Ce n'était pas que je n'arrivais pas à l'oublier définitivement. Ce n'était pas que j'étais parano ou quelque chose du genre. C'était autre chose. Monsieur J m'a fait une surprise énorme en début d'année. Il était le bon en tout.

BriséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant