Comme si elle lisait dans mes pensées, la goule se décroche du plafond pour se positionner sur le mur, au-dessus du tableau et se met immédiatement à me tourner autour en sautant de mur en mur à toute vitesse et malheureusement, la salle est assez grande pour qu'elle se meuve ainsi à son aise.
J'imagine qu'elle s'amuse avec moi, on n'a pas dû lui apprendre qu'on ne jouait pas avec la nourriture.
Pour ne pas être surprise, je la suis du regard en me mettant en garde et après cinq tours successifs, elle réduit la distance qui nous sépare et me frôle de quelques centimètres pour frapper à nouveau de sa queue dans le dos. L'impact de l'épiderme sur le cuir fait un bruit lourd. La douleur est immédiate, terrible mais supportable, le cuir de mon manteau a atténué la sensation de brûlure. La goule ne me se préoccupe pas de mon état et reprend son manège sur les murs. Mais cette fois, je n'ai pas l'intention de la laisser se jouer de moi. J'attrape trois petits couteaux attachés à ma cuisse et les lui lance dès qu'elle passe devant moi. Les couteaux doivent l'avoir atteint car elle pousse un horrible cri strident avant de s'effondrer.
C'est alors que la créature probablement folle de rage se relève sur ses deux pattes arrière, me dominant largement de toute sa hauteur. Elle doit mesurer plus de deux mètres de hauteur. Et sa corpulence n'est pas en reste. Pourtant, malgré la situation qui semble être devenue pesante, je ne peux pas me retenir de sourire quand je comprends que cette chose cherche à m'effrayer quand soudain, elle s'approche de moi à grand pas et commence à m'asséner des coups de griffes qui fouettent lourdement l'air.
J'esquive du mieux que je peux ou je contre-attaque avec mes dagues. Totalement prise dans la bataille, je manque presque de voir sa queue qui tente de me frapper de nouveau. De justesse j'exécute un salto arrière, atterri sur les mains et projette de toutes mes forces mes jambes dans son abdomen. La goule recule de quelques pas puis revient immédiatement à la charge.
Je range mes dagues et sans prendre d'élan, je me retourne et cours vers le mûr au fond de la salle, derrière moi. Comme je m'y attendais, la goule me prend en chasse, et bien que je sache que sur leurs pattes arrière elles sont moins rapides, je sais aussi qu'un humain reste moins rapide qu'un animal alors je ne tente pas le diable en courant avec obstination jusqu'au mûr. Je fais quelques pas mais je me sens déjà rattraper alors, promptement je saute sur une chaise du côté gauche, Et dans mon élan, je
m'élance dans les airs dès que la bête lancée à toute vitesse passe devant moi. Pivotant dans les airs, je dégaine mon sabre, et frappe d'un coup sec et précis le cou de la créature. La lame passe comme dans du beurre.J'atterri sur mes pieds, dos à la créature. Le silence est retombé dans la salle jusqu'à ce que le bruit de la tête qui se détache et glisse du reste du corps de la créature pour tomber lourdement sur le sol dans un bruit sourd, bientôt suivie du reste de son corps.
Je me redresse et me retourne pour voir ce qu'il en est vraiment de l'état de la créature et à travers les lunettes, je peux voir que la couleur de son spectre passe progressivement de la bleue nuancée de violet à un bleu de plus en plus pâle, signe que sa température baisse car la vie la quittée. Le spectacle me fait de nouveau sourire et je ne me retiens pas de lancer une petite vanne à l'encontre du cadavre à mes pieds, comme s'il pourrait encore m'entendre.
— Eh oui ! Ce n'est pas la taille qui compte.
Alors que je rengaine mon arme, mon équipier débarque en trombe dans la salle de classe avant de se stopper net lorsque ses yeux tombent sur le cadavre.
— Tu n'arrives que maintenant ? J'ai eu le temps de me faire tuer vingt fois au moins. Ce n'est pas pour rien que l'on accomplit nos premières missions de terrain en groupe Nolan, c'est justement pour éviter ce genre d'éventualité, pour ne pas être seule face à un imprévu même s'il y a toujours un facteur de risque lors d'une mission...
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Ceux qui vivent dans l'ombre
ParanormalDans un monde en apparence totalement ordinaire, les jours se passe moralement comme toutes les autres, partout les gens vaquent à leurs occupations, métro-boulot-dodo, sortir entre amis et études. Cependant, quand vient la nuit, c'est un autre mond...