Chapitre n°15

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Mes poumons se vident lorsque mon dos heurte brusquement la surface spongieuse pour la deuxième fois en deux minutes. Assourdie par le choc, il me faut quelques secondes pour me reprendre. Il n'y est pas allé de main morte ce coup si !

Je me remets rapidement en selle les yeux fixés sur mon adversaire sous les rires et les moqueries de nos camarades.

— Ce combat est affligeant, s'exclame la voix d'Anton avant de jeter deux sabres de bois entre Marc et moi sur le tatami.

Nous bougeons en même temps, mais je suis plus rapide. A l'aide d'une roulade, je récupère les deux armes d'entraînement. Je vise son tibia avec l'extrémité du pommeau de l'une des armes mais il recule pour esquive. Alors qu'il bouge, je bloque sa cheville avec le manche de l'autre sabre que je tire vers moi. Marc finit dos au sol tandis que je me relève au-dessus de lui avant qu'il ne tente autre chose.

A terre et sans échappatoire, il fixe le bout rond qui le tient en joue comme le canon d'un pistolet sur la tempe puis il pose les mains en évidence pour signifier sa défaite. Contente de moi, je lui fais un large sourire pour exprimer ma joie. Les autres autour du tatami applaudissent et nous félicitent pour notre combat. Je tends la main à mon ami pour l'aider à se relever, il la saisit avec vigueur et un sourire carnassier à la clé. Quand je réalise ce qu'il s'apprête à faire il est trop tard, je suis déjà entraînée vers l'avant et me mange le tatami sur la tronche. J'avais oublié à quel point il était mauvais perdant celui-là.

Il m'aide ensuite à me relever et nous quittons ensemble la surface de combat, laissant un autre binôme prendre la place. Anton nous accueille avec des bouteilles d'eau et de petites phrases sympas comme à son habitude.

— Ça va ton dos, pas trop de mal à tenir droite ?

— Je me porte comme un charme, répondis-je sur le même ton.

— Et toi Marc, tu ne l'as pas trop mauvaise de t'être fait laminer aussi facilement ?

Je roule des yeux et prends place au milieu de Nolan et Anton alors que Marc l'envoie balader en prenant place Bastien Plutôt que de répliquer comme le fait habituellement, le sourire d'Anton s'élargit avant qu'il ne lance les trois minutes que durera le combat entre Néo et son adversaire avant de reprendre la conversation en cours.

— Quoi qu'il en soit, on devrait faire plus souvent se genre de sortie ? Pas seulement en période de fête.

— Quelle sortie ? Demandé-je plus aux autres qu'à Maxime.

— Celle qu'on a organisé pour le réveillon,répond-t-il.

— Je suis d'accord. En passant, c'est dommage que tu n'y participes pas, réagit Marc.

— Dommage ? Parle pour toi. Elle doit sûrement s'éclater dans des putains de clubs avec les autres gosses de riche du pays.

Et voilà qu'il remet ça. Je roule des yeux vers le ciel avant de répondre, sans grande conviction, à la question de Marc ignorant ce commentaire d'Anton.

— L'an prochain, peut-être.

Pas après ce qui s'est passé durant le dernier nouvel an. De toute façon pour moi, une année de plus ou de moins ça ne fait plus beaucoup de différence. Le silence retombe le temps de voir Néo exécuter un crochet du gauche qu'il rate, avant qu'Anton n'énumère un autre sujet.

— Chuis passé voir Henley et Ionif à l'infirmerie, reprend Anton.

— Qui ? Interroge Nolan qui ne connaît pas encore les gens ici.

— Ils étaient chargés de la mission du Qalupalik avant nous, l'informé-je. Comment vont-ils ? La fille était dans un état déplorable quand nous nous sommes quittés.

Ceux qui vivent dans l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant