Chapitre n°19

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La guérison de mon flanc progresse bien, si j'en en croit l'image de la plaie qui se résorbe que me renvoie la glace de ma salle d'eau. Si les blessures les plus superficielles ont disparus dès la première dose, il ne reste plus grand chose du trou béant à mon flanc qui disparaît comme se ferme ces fleurs au lever du jour pour cacher leur précieux pollen entre leurs pétales délicats. Le seul témoignage qui peut encore prouver la présence d'une quelconque meurtrissure se traduit par la sensation désagréable d'étirement qui va avec le processus de guérison.

- Comment vous sentez-vous, au niveau de la douleur je veux dire ? demande le médecin qui s'occupe de m'ausculter sur mon lit.

- Ça tire encore bien mais c'est supportable en comparaison à il y a trois jours.

- C'est tout à fait normal, le plus gros du travail est fait. Plus de saignement ?

Je fais « non » de la tête et il griffonne des notes dans son carnet avant de poser deux doigts gantés sur mon ventre.

- Et voilà ! s'exclame-t-il quand la blessure se referme enfin. Il n'y a pas eu de complication, tout semble aller pour le mieux à part cette rougeur mais c'est tout à fait normal. Il pose ces doigts sur l'endroit qui été encore ouvert à l'instant. Bien c'est fini maintenant, la douleur devrait s'estomper d'ici-là. Vous pouvez sortir et reprendre vos activités.

Enfin ! Ces derniers jours il m'a fait me sentir comme un cobaye en constante observation, c'est peut-être effectivement ce que j'étais mais quand-même ! Bien-sûr, je ne peux pas encore danser de krump mais je peux au moins sortir de cette chambre, et c'est déjà ça de gagner.

Trois jours, trois longs jours que je subis des injections de sérum de guérison tous les jours de dose moyenne depuis mon retour de l'expédition. Un passage à travers le scanner a d'abord été obligé pour s'assurer que la créature n'a rien laissé comme saloperie en moi et depuis je me rends tous les jours à l'infirmerie pour ma dose et la vérification quotidienne de la fermeture.

Avant de rejoindre ma chambre il me faut rendre à l'aile scientifique là où on m'attend. M'aventurer ici deux fois dans le même mois est inhabituel, tout a l'air tellement aseptisé ici, je trouve cela déprimant. Je dépasse la salle où j'ai rencontré Istrate la dernière fois pour prendre la porte suivante. Quand celle-ci s'ouvre, ma première constatation vient à l'éclairage moins lumineux que de l'autre côté ainsi que le nombre de personnes moins grand.

J'y retrouve le capitaine ainsi que l'archiviste, debout devant une grande vitre qui donne sur l'autre partie du laboratoire. Il garde les yeux rivés sur la vitre encastrée dans le mur qui sépare la pièce en deux, je les rejoins dans leur contemplation silencieuse.

Derrière la vitre se trouve un compartiment isolé où fourmille une poignée de personne vêtues de ces blouses blanches, qui les rendent si mécanique à mes yeux, qui s'affaire autour de la dépouille de la créature inconnue.

En pièce détachée elle devient moins impressionnante que dans les égouts, Marc a su s'en occuper comme il fallait. Ça en est presque satisfaisant de la voir réduit à ça.

- Tu ne devrais pas te reposer toi ?

Ma petite bulle de pensé éclate quand Marc sort du compartiment par une porte au bout de la vitre. En voyant une de ces blouses blanches que je déteste tant sur ses épaules je fronce les sourcils, perplexe. Puis je me souviens qu'on plus de l'anatomie animal terrestre, Marc verse aussi dans la xénobiologie comme Istrate à ces côtés qui renchérit en arrivant à notre auteur.

- Tu n'as pas l'air aussi amoché que je l'imaginais.

- Quoi tu inquiétais pour moi ? demandé-je taquine.

Ceux qui vivent dans l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant